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Franck Raharison is gone but the show must go on 2 ! by Jeannot Ramambazafy

Franck Raharison et Jeannot Ramambazafy : ensemble, 30 ans d'un journalisme combatif souvent incompris mais devenu, au fil du temps, référentiel

30 ans ! On se connaissait depuis 30 ans Franck Raharison et moi. Trois dĂ©cennies durant lesquelles chacun de nous est demeurĂ© journaliste avec, certes, un parcours peu similaire, mais avec la mĂȘme conviction guidĂ© par l'amour du mĂ©tier et la dĂ©fense de la profession. A l'annonce de son dĂ©part, je n'avais pas encore de mots Ă  Ă©crire, Ă©tant encore un peu souffrant au moment oĂč je rĂ©dige ces quelques lignes. D'oĂč ma mise volontaire sur la liste des abonnĂ©s absents. MomentanĂ©ment, pour ma part, car pour Franck, l'absence (physique) sera dĂ©finitive ici-bas. Franck a Ă©tĂ© mon RĂ©dacteur en chef au quotidien “Madagascar Tribune” de feu Rahaga Ramaholimihaso. Ne pas lui rendre hommage aurait donc Ă©tait un manquement Ă  un devoir sacrĂ© : le devoir de mĂ©moire.

Franck Raharison Ă©tait un chef “masiaka be ronono” mais un chef au vrai sens du terme. C'est-Ă -dire ayant de l'autoritĂ©. Comme j'ai toujours Ă©tĂ© une tĂȘte brĂ»lĂ©e, un Ă©lectron libre, il tenait toujours une corde autour de moi pour me contenir. Etant le “Boss”, il avait toujours son dernier mot pour les articles Ă  paraĂźtre ou non. Si Franck vous disait : oui, ce n'Ă©tait pas une Ă©vidence. Le plus bel exemple est que vers la moitiĂ© des annĂ©es 1990, je me suis mis Ă  Ă©crire Ă  la premiĂšre personne et Ă  mettre Ă©crire le nom des photographes. Jusqu'au marbre (ultime Ă©tape avant l'impression proprement dite d'un journal papier), c'Ă©tait “oui”. Mais le lendemain, rien n'Ă©tait publiĂ©. Le plus marrant, dans cette histoire de premiĂšre personne, c'est que Franck lui-mĂȘme s'est mis Ă  l'utiliser dans ses billets du samedi de “La Gazette de la Grande Ăźle”, intitulĂ©s “Scanner”.

Bon vivant, buveur sans ĂȘtre tout Ă  fait ivre, je me rappelle des moments oĂč nous n'Ă©tions plus qu'une poignĂ©e de confrĂšres Ă  quitter le desk d'Ankorondrano, vers les 3h du matin, pour, dĂ©jĂ , aller aux nouvelles du cĂŽtĂ© d'Antaninarenina... A cette Ă©poque, j'Ă©tais omniprĂ©sent tout comme le photographe Rivoherizo Andriakoto qui nous a quittĂ©s tĂŽt, trop tĂŽt... A cette Ă©poque encore, j'avais crĂ©Ă© une rubrique qui reprenait en français l'Ă©mission “Ampitatao” dont la chanson du gĂ©nĂ©rique a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par Rossy dont le titre est le mĂȘme. Il s'agissait de nouvelles issues des quatre coins de l'Ăźle, retransmises en direct, via le tĂ©lĂ©phone, Ă  la RNM (Radio nationale malagasy). Quelle que soit l'heure oĂč nous rentrions, il fallait ĂȘtre au desk, le lendemain, dĂšs 9h. Et nous y Ă©tions, l'exemple venant de Franck. C'est cette application strito sensu de la discipline qui a disparu au fil des prĂ©sidents de la rĂ©publique qui se sont succĂ©dĂ©s Ă  Madagascar...

Autre “souvenir” inoubliable dans ma mĂ©moire, ce fut avant ma prise en otage par les fĂ©dĂ©ralistes Ă  Diego-Suarez oĂč j'Ă©tais correspondant de “Madagascar Tribune”, en 1991. Comme l'a narrĂ© notre confrĂšre James Ramarosaona hier: “à l’issue d’une rencontre inopinĂ©e avec le Premier ministre Guy Willy Razanamasy et le Chef d’Etat Major des Forces ArmĂ©es, IsmaĂ«l Monibou au Buffet du Jardin Ă  Antaninarenina, Franck Raharison a acceptĂ© de couvrir le dĂ©placement du Premier minitre dans la capitale du Nord. Au cours duquel Franck Raharison s’est mobilisĂ© pour couvrir en toute honnĂȘtetĂ© l’évĂšnement”. Il avait avec lui Rolly Mercia, venu en tant que photographe. Durant tout leur sĂ©jour, la ville a eu un semblant d'accalmie. Mais c'Ă©tait le calme avant la tempĂȘte fĂ©dĂ©raliste. J'avais suppliĂ© de rentrer avec eux car je savais que la venue du Premier ministre ne sera pas prise en compte par les fĂ©dĂ©ralistes. Mais la rĂ©ponse Ă©tait qu'il n'y avait plus de place dans l'avion.

“La VahinĂ©e”, 32 rue Colbert, Ă  l'angle de l'Avenue de France, Ă  Diego Suarez, telle qu'elle Ă©tait lors de la venue du Premier ministre Guy Willy Razanamasy en 1991. La discothĂšque se situait au sous-sol

Au lendemain d'une soirĂ©e bien arrosĂ©e Ă  “La VahinĂ©e” de Rolland Sylvain, rue Colbert, aprĂšs un “accord de paix” somme toute verbal, l'avion ayant amenĂ© le Premier ministre Razanamasy et sa dĂ©lĂ©gation, dont l'Ă©quipe de “Madagascar Tribune” dirigĂ©e par Franck Raharison, dĂ©colla. Peu de temps aprĂšs, le drapeau des fĂ©dĂ©ralistes fut Ă©rigĂ© sur la façade des bĂątiments administratifs et la chasse aux membres des Forces Vives (“Hery Velona”) dĂ©buta. ConsidĂ©rĂ© comme tel, je fus apprĂ©hendĂ© avec force quelques jours aprĂšs devant le palais du “Faritany” en face du camp de gendarmerie. Personne n'a levĂ© le doigt pour moi... J'ai Ă©tĂ© enfermĂ© dans un bureau au premier Ă©tage, gardĂ© par des mineurs du quartier de Tanambao V, armĂ©s d'AK47. Des miliciens civils des capitaines Coutiti, Rahitso et Zeze... Bien sĂ»r qu'ils me connaissaient tous. Mais ma tĂȘte avait Ă©tĂ© mise Ă  prix pour... 10.000 ariary. Je ne valais vraiment pas cher, n'est-ce pas? Mais moins de 48 h aprĂšs : miracle! ThĂ©rĂšse Bandrou vient pour me libĂ©rer aprĂšs quelques sermons... En fait, l'ordre venait d'assez haut. Pas du TrĂšs-Haut mais d'assez haut...

Ne pouvant plus rentrer chez moi oĂč des individus m'attendaient avec des armes blanches, j'ai tout laissĂ© Ă  Diego en m'enfuyant cachĂ© dans un camion transportant du coton. AprĂšs une semaine sur la route, j'ai dĂ©barquĂ© directement au desk de “Madagascar Tribune” oĂč Franck Raharison me donna carte blanche pour tout raconter. Dans cet Ă©pisode, ThĂ©rĂšse Bandrou a Ă©tĂ© tuĂ©e lors de l'affrontement Ă  l'aĂ©roport d'Arrachart entre fĂ©dĂ©ralistes et membres des “Hery velona”. Vous allez vous dire que ce n'est pas de moi qu'il s'agit. C'est vrai. Mais l'un n'allait pas sans l'autre dans cette dĂ©cennie 1990-2000, il y a 10 ans, un siĂšcle, une Ă©ternitĂ© (dixit Joe Dassin).


C'était mon grand frÚre plus que mon chef. Et c'est dans cette éternité que Franck Raharison est désormais entré à jamais. Que les journalistes de la génération actuelle lisent et relisent ses articles. Ce sont des cours de journalisme gratuits, certes, mais à mettre en pratique.

Veloma Franck! You are gone but the show must go on !



Jeannot RAMAMBAZAFY – Hommage Ă©galement publiĂ© dans “La Gazette de la Grande Ăźle” du 21 janvier 2020


Mis Ă  jour ( Mardi, 21 Janvier 2020 10:37 )  
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