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Tiavo Randrianisa. Lettre ouverte au sujet de son père Marc

Tiavo Randrianisa ? C’est une jeune française championne de taekwondo, née il y a 21 ans dans le Val-de-Marne. Voici le titre d’un article lisible sur le site de Rfi : « Tiavo Randrianisa, espoir du taekwondo français pour Paris 2024 ». Etant donné qu’il est certain qu’elle ne maîtrisera pas la langue de Madagascar mieux que les jeunes gens de cette Grande île de l’océan Indien d’où elle est originaire, j’ai décidé de rédiger cette lettre ouverte, qui lui est adressée, dans la langue de Molière pour qu’elle connaisse ce qu’a fait son père et pour le convaincre de laisser tomber ses projets criminels qui ont commencé depuis sa rencontre avec Marc Ravalomanana qui finance, depuis le début de leur rencontre, sa démarche suicidaire.


Avant toute chose, une mise au point de ma part. Je suis journaliste depuis une quarantaine d’années. C’est-à-dire que, dans ce sacré métier sacré, j’ai vécu sous tous les présidents élus ou transitoires, de Didier Ratsiraka à Andry Rajoelina. Mais, en 1972, j’avais 18 ans et j’étais dans les rangs des étudiants qui ont été massacrés par des éléments des Forces Républicaines de Sécurité (FRS) le 13 mai de cette année sur l’avenue de l’Indépendance à Antananarivo. C’est pour vous dire que je suis un patriote malagasy survivant et témoin de plusieurs tragédies que mon pays a traversé, avant d’être journaliste. Et c’est pour cela que je me suis orienté dans le journalisme d’archives reposant sur des recherches méticuleuses pour ne pas écrire des faits erronés et/ou inventés. En bref, tout ce que j’écris est vérifiable. Et le journalisme ne consiste pas à plaire ou déplaire à X, Y ou Z pour 6 euros de plus comme Africa Intelligence. Une histoire tout autre, n’est-ce pas jeune Quentin Botbol… ?

Le couple Sahondra et Marc Randrianisa fréquentaient l’église FMPA Athis Fanantenana dans l’Essonne


Pour en revenir à Tiavo (signifiant littéralement : « qu’il faut aimer » en langue malagasy), il importe qu’elle soit mise au courant des méfaits accomplis par son père, Marc Tsitohaina Randrianisa -marié à la pieuse Sahondra- qui aura 58 ans le 02 décembre prochain. Bien que née en France, cette benjamine, ayant un grand frère et une grande sœur, doit certainement se rappeler de ses grands-parents à Madagascar, qui sont : Mamy Randrianisa et Claire Soarimina Rakotondrahanta. Oui, mon style, dans cet article, est direct car Tiavo l’a dit elle-même, dans une interview : « Je déteste notamment l'hypocrisie. J'aime plutôt la franchise ». Moi aussi.

Chère petite enfant (car ma première petite-fille -« zafikely »- a le même âge que toi), sais-tu ce que ton père a fait lorsque tu avais 9 ans ? Certes, tu diras que tu n’as rien à voir ni à avoir avec ce qu’il a fait pour vous nourrir, mais pour votre malheur, il s’est attaqué à un chef d’État en exercice, même s’il s’agissait d’une période transitoire, mais reconnue par la Communauté internationale. Mais commençons par le commencement. Tu n’es pas censée sans savoir que ton géniteur est un membre farouche, sinon fanatique, du parti TIM (« Tiako i Madagasikara » - J’aime Madagascar) créé par l’ancien président Marc Ravalomanana. En 2009, il a été membre des tristes GTT de France dont tu as du assister, avec lui, à un meeting, au moins, à Arcueil dans le Val-de-Marne. Une photo ne ment jamais.

Cette année 2009, le 8 septembre, il est allé à l’Ambassade de Madagascar à Paris, avec Christian Weber, Jean Luc Rasolo, Volaniaina Joël Rakotomalala, pour s’attaquer à la fois au personnel de la chancellerie et dégrader les lieux. Ils ont dû être appréhendés par la police française ce jour-là, puis remis en liberté provisoire. Le 22 janvier 2010 le Tribunal de Grande instance de Paris a rendu le verdict définitif suivant : « Le dénommé Marc Randrianisa est condamné à 3 mois de prison avec sursis pour les deux chefs d’inculpation suivants : « violences aggravées par deux circonstances suivies d’incapacité n’excédant pas 8 jours » ; « dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion ».

Durant quelques mois, ton père semblait s’être assagi. Mais le lendemain du 3 mars 2011, tu avais bientôt 11 ans, son nom a été cité par un témoin dans l’attentat contre le Président de la Transition. Appréhendé le 4 mai 2011, Vahinitiana Randriantsarafidy, dit Rinah, a avoué avoir été le chauffeur de M. Marc (Randrianisa), membre du Gtt France. Au cours de l’enquête, Rinah a révélé qu’il a entendu « une conversation qui a viré en une dispute à propos d’argent entre le dénommé Marc Randrianisa et Mamy Rakotoarivelo, leur commanditaire, celui-ci recevrait des instructions de Marc Ravalomanana, depuis l’Afrique du Sud ». Il révéla, par ailleurs, qu’il avait été recruté au Magro de Behoririka pour un salaire de 125.000 fmg par jour.


Il existe une vidéo de ces aveux sur Youtube (ici : https://www.youtube.com/watch?v=wrVygnNJ8FU) que tu devras te faire traduire. Après enquêtes et recoupements, voici ce qui a été restitué par les forces de l’ordre de la DST (Direction de la Sécurité du Territoire) conduites par le Commissaire à l’époque, Nakany Charly, aujourd’hui Député de Madagascar, élu à Beroroha :

Arrivé le 9 novembre 2010 à Antananarivo, ton père, Marc Randrianisa, a quitté le pays pour retourner en France, le 23 mars 2011, une vingtaine de jours après cet attentat manqué du Marais Masay sur le Président de la Transition, Andry Rajoelina. Mais il a commis une erreur dans sa panique. Inquiets par sa longue absence et par le non-paiement de la location depuis quelque temps, les propriétaires de l’appartement, qu’il avait loué dans le quartier d’Isoraka durant son séjour, ont décidé de l’ouvrir. Et c’est ainsi que des fils électriques et de nombreux explosifs y ont été découverts, ainsi que quelques affaires personnelles du nommé Marc Randrianisa et de son « amie », Lanto, également recherchée à l’époque. Puis plus rien, et une décennie est passée.


Entre-temps, toi Tiavo, tu as grandi et tu étais à Antananarivo, dans le cadre d’une campagne électorale, au côté de Lalao Ravalomanana. Encore une fois, les photos ne sauraient mentir. As-tu été enrôlée dans le parti TIM où n’était-ce qu’une sorte de jeu pour toi, alors encore mineure ? En décembre 2018, Marc Ravalomanana a perdu l’élection contre Andry Rajoelina devenu donc Président de Madagascar élu au suffrage universel. M. Ravalomanana a reconnu sa défaite et a même félicité son tombeur.

Or, à partir du 18 avril 2020, ton père, Marc, a commencé à poster pour le public des réseaux sociaux une série de 33 vidéos, la dernière remontant au 04 mars dernier dans laquelle, toujours en langue malagasy, il se justifie avec véhémence mais ne touche pas un mot de l’attentat cité plus haut, dont il était le bras armé. Je t’invite à te faire traduire ces propos mais c’est honteux. Mais c’est l’avant-dernière, celle où il est allé à la frontière franco-suisse qui m’a décidé à t’écrire cette lettre ouverte. Car, pourquoi s’en prendre à des enfants alors qu’on en a soi-même ? Que ton père le veuille ou non, lui qui traite le Président de la République de Madagascar de tous les noms, en ayant effectué cette démarche, il compromet la sécurité de trois enfants qui ne lui ont rien fait. Je ne m’attarderai pas sur son appel à la désobéissance civile et à des actes de terrorisme pur et simples qu’il a appelé « actions isolés ».


Et c’est tout cela qui est condamnable. Aussi, à travers cette lettre ouverte, je te prie de lui faire entendre raison car tu portes son nom, même lorsque tu te marieras un jour. Certains le nomment « Che Guevara malgache ». Faut-il vraiment être inculte ? A présent, tu es majeure et libre de tes choix, de tes actes. Mais tu dois connaître -et tu en as le droit- la face cachée, sombre de ton géniteur. Cependant, il ne faut jamais renier ses origines, sa famille, ses parents. C’est pourquoi, je t’en conjure : aide ton père qui s’est fourvoyé dans un chemin qui demeurera un lourd fardeau dans l’Histoire même de Madagascar et pour toi au fil du temps : le port de son nom. C’est triste, c’est malheureux mais tu ne dois pas te sentir responsable. Tu es une battante, alors gagne ce combat contre le mal qui ronge ton père. Certes, la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie. Nous n’avons qu’un père biologique : sauve le tien malgré lui, avant l’irréparable.

Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Dimanche, 07 Mars 2021 15:42 )  
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