Au nom de quels droits de l'Homme et du citoyen, la France du président républicain Félix Faure a-t-elle colonisé Madagascar ? En tout cas l'Histoire a retenu -et elle retiendra- qu'il aura été plus célèbre par sa mort que par sa vie. En effet, Félix Faure fut président né à Paris le 30 janvier 1841, et découvert mort d'un AVC dans les bras de sa maîtresse, Marguerite Steinheil le 16 février 1899 à l’Élysée. Bel exemple de libertinage au sommet de l’État bien français...
14 juillet 1789, en France, une partie du peuple de Paris se révolte. Ce soulèvement populaire a été dû à des raisons économiques et politiques. Ces Parisiens vont s’attaquer à la Bastille Saint-Antoine, anciennement fort et Bastide (châtelet à deux tours) Saint-Anthoine lez Paris. Construite de 1370 à 1382, sous Charles V et Charles VI, pour défendre Paris contre les Anglais, cette ancienne forteresse mesurait 24m de hauteur, 3m d'épaisseur, 34m de largeur et 66m de longueur. Elle sera complètement détruite. Ne reste plus, de nos jours, qu’une colonne sur la Place de la Bastille à Paris, qui est devenue le point de départ, de passage ou d'arrivée de nombreuses manifestations sociales, politiques ou syndicales.
La Bastille était considérée comme le symbole de l'arbitraire royal. En effet, sur simple dénonciation, une lettre revêtant le cachet du roi pouvait y faire emprisonner n’importe qui (d’où le verbe « embastiller »). Cette forteresse royale, à la fois prison et arsenal, était gardée par une centaine d'hommes en armes. Lors de la prise de cette Bastille, le 14 juillet 1789, sept personnes de condition sociale très diverse y étaient enfermées : le comte Hubert de Solages pour inceste, entre autres crimes ; Jean Béchade, Bernard Laroche, Jean La Corrège et Jean-Antoine Pujade, accusés d’avoir falsifié des lettres de change (des chèques dit-on de nos jours) ; Auguste-Claude Tavernier, complice supposé de Robert-François Damiens, auteur d'une tentative d'assassinat sur le roi Louis XV ; le comte de Whyte de Malleville, embastillé pour démence à la demande de sa propre famille.
Et la suite diriez-vous ? Ce n’est pas joli-joli. Avec « un sang impur qui abreuve ses sillons », cette France qui se targue d'être le pays des droits de l’homme et du citoyen, à la suite, justement, de cette prise de la Bastille, a colonisé par la force des armes tout simplement -et merci à la conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885 qui a abouti principalement à édicter les règles officielles de colonisation par les pays européens de l’Europe, à l’époque-, des territoires, africains en majorité, qui, jusqu’à présent, vivent dans une instabilité politique permanente allant jusqu’à la mort violente de dirigeants « mauvais élèves »…. Au nom de quelle démocratie ?
Je ne divague pas. Que se passe-t-il dans ces pays dits francophones ? Mali, Niger, Cote d’Ivoire, Burkina Faso, Madagascar pour ne citer que ceux-là . Concernant la Grande île de l’océan Indien, Emmanuel Macron est un parjure et ne sera pas réélu président de la république française en 2022. Non, parjure n’est pas un mot trop fort.
Le 29 mai 2019, au Palais de l’Élysée, les présidents Andry Rajoelina et Emmanuel Macron se sont rencontrés. Lors du point de presse commun ayant suivi ce tête-à -tête, voici les propos du premier et du second :
Président Andry Rajoelina : « Je demande solennellement et officiellement à M. le président de trouver une solution pour la gestion ou la restitution des îles Éparses à Madagascar, au nom des 25 millions de Malgaches, parce que je connais vos engagements ». Le peuple malgache porte encore en lui quelques séquelles de l’histoire (...). Nous devons retrouver notre fierté nationale mais il y a encore une réalité qui nous fait mal. Pour le peuple malgache l’appartenance des îles Éparses est une question d’identité nationale. Il faut trouver une solution, aller de l’avant. Les choses qui n’ont pas été faites depuis 1896 devraient être rétablies ».
Président Emmanuel Macron : « Ma volonté est que nous ayons un dialogue pour aboutir à une solution commune. Le sujet mérite mieux que des recours juridiques, des contentieux et un mauvais débat. Nous allons lancer un travail conjoint pour aller vers une solution de développement commun dans la zone économique actuelle ».
Or, quelques mois plus tard, le 23 octobre 2019 pour être précis, voici les propos du même Emmanuel Macron, sur la plage de la Grande Glorieuse, une des îles éparses revendiquées par le Président Rajoelina : « « ICI C’EST LA FRANCE, c’est notre fierté, notre richesse. Ce n’est pas une idée creuse. Les scientifiques et militaires qui sont là le rappellent. La France est un pays archipel, un pays monde […] On n’est pas là pour s’amuser, mais pour bâtir l’avenir de la planète. Ce que nous préservons ici aura des conséquences sur les littoraux, y compris dans l’Hexagone ».
Et, ayant de la suite dans ses idées très colonialistes héritées de Gallieni puis de De Gaulle, Macron a fait en sorte que soit officialisé le statut des îles Glorieuses comme étant "réserve naturelle française", actée par un décret publié dans le Journal officiel français datant du 10 juin 2021. En ce moment même, après lecture du journal de l’ONU, la question « des îles malgaches » est à l’ordre du jour provisoire, en son point 64, de la 76è Assemblée générale des Nations Unies, en septembre 2021, pour les Chefs d’État et de gouvernement. Ayant démontré ô combien tout gouvernement français est sournois et retors en ce qui concerne « l’intérêt supérieur de la nation », l’actuel gouvernement français va faire en sorte, comme depuis 1980, que cette question soit retirée de l’ordre du jour officiel. Arguant, que des pourparlers se poursuivent avec le gouvernement malagasy. Ce qui est complètement faux. A moins que…
Dans quelques jours, les administrations européennes et de l’hémisphère Nord de la planète seront en vacances d’été…. Le gouvernement malagasy n’a pas à baisser les bras. Au contraire, il doit multiplier les démarches auprès du Secrétariat général de l’ONU pour que soit maintenu et officialisé ce point 64 dans l’ordre du jour en septembre 2021. En vérité, tout doit se jouer au sein même de l’ONU à New York et non plus dans des « commissions mixtes malgacho-françaises » qui mènent en bateau tout un peuple à qui le gouvernement français fait passer des vessies pour des lanternes. Vous connaissez la rengaine de « l’histoire commune, le passé commun » dans chaque discours officiel ? Il est temps que la fourberie macronnienne cesse avant qu’il ne quitte définitivement l’Élysée pour laisser la place à un autre qui sera, lui, averti au moins. De quoi ? Des avancées de la République de Maurice en ce qui concerne l’archipel des Chagos (six atolls émergés en 55 îles, quatre atolls submergés et sept récifs coralliens submergés).
Lu sur le site de Radio France internationale : La Cour internationale de justice a estimé, le 25 février 2019, que la Grande-Bretagne avait illégalement détaché les Chagos du territoire de Maurice. Selon les juges, « au regard du droit international, le processus de décolonisation de Maurice n’a pas été validement mené à bien lorsque ce pays a accédé à son indépendance en 1968 ». Une victoire diplomatique pour l’île et un camouflet historique pour Londres, même s’il ne s’agit que d’un avis consultatif. L’avis de la Cour internationale de justice(CIJ), suivi en direct lundi sur toutes les chaînes de Maurice, a dépassé les attentes. La plus haute juridiction des Nations unies est en effet venue dire que la séparation des Chagos du territoire de l'île par les Britanniques en 1965 était « un acte illégitime qui dure »./.
Moralité : il y a un temps et des limites à tout et pour tout ici-bas. L’important est de persévérer. Colonisation ? Esclavagisme ? Nazisme ? Apartheid ? Décidément, il y a des créatures qui tiennent à ce que leur nom soit inscrit dans le côté sombre de l’Histoire de l’Humanité… Ainsi, par exemple, le 14 juillet 1933, en Allemagne, le NSDAP (Parti national socialiste des travailleurs allemands) d’Adolf Hitler, avait été proclamé « parti unique ». Nous connaissons l’horrible suite avec les camps d’extermination et la fin lâche d’Hitler qui a préféré se suicider.
Mais vous vous demandez, sans doute, toujours pourquoi certains de ces pays « francophones », suivant les traces du Rwanda, du Cameroun, du Togo et, récemment, du Gabon, ont annoncé leur volonté de devenir membres du Commonwealth ? Si la colonisation française a engendré soit des bureaucrates soit des portefaix administratifs dont la fonction est de fonctionner sans pouvoir réfléchir ni avoir le droit de donner son avis parce que le chef a toujours raison -même s’il a tort-, le monde anglo-saxon, lui, pratique réellement le transfert de technologies. Là est la différence. Where is Rwanda now ? Vive le 14 juillet ?
Pour en revenir à l’actuel président de la république française, Emmanuel Macron, le 14 juillet 2022 çà va vraiment être sa fête…
Jeannot Ramambazafy