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Madagascar. Reconnaissance internationale du PRODIGY sous le Leadership de Stéphanie Delmotte

A Madagascar, il semble que le sport favori de certains médias est de prétendre connaître la vérité sur des faits ou des personnes, jusqu’à rabaisser les uns, les autres, sans aucune preuve bien concrète. Juste pour quelques misérables ariary de plus, du moment que cela égratigne le Président Andry Rajoelina qui, il faut l’avouer, semble totalement oublier qu’il faut se méfier, en permanence, des faux amis qui sont d’authentiques ennemis qui n’hésitent pas à lui faire un enfant dans le dos à la moindre occasion (absence du territoire, par exemple).

Ici, je ne donnerai aucune importance à des créatures qui semblent totalement ignorer qu’à force de pousser le bouchon un peu trop loin, on finit par se retrouver face à ses propres insinuations bêtes et méchantes. Laissons-les donc mijoter dans leur soupe de mal vivre et passons à des aspects plus positifs pour Madagascar, à l’image des Barea de la CHAN en Algérie.

Étant journaliste d’investigation, je me suis mis à « investiguer » bien avant la parution d’un article paru dans « La Gazette de la Grande île », le 30 janvier et qui a remis le couvert le 31 janvier 2023 en parlant d’« inaptocratie au pouvoir » qui, comme un boomerang, va revenir à la figure des commanditaires eux-mêmes très mal informés.

J’ai rédigé ce présent dossier exceptionnel, non pas pour « défendre » Stéphanie Delmotte, mais pour rendre à César ce qui est à César; pour que le monde entier sache, que l‘intérimaire qui va oser se présenter à Dakar, ne sera jamais qu’un minable usurpateur introduit auprès du Président de république, grâce à une « amitié d’enfance »… Cela dit, j’entre dans le vif du sujet. Mais ces comploteurs ne perdent rien pour attendre…



Cette lettre est donc la preuve que le projet PRODIGY Madagascar a été désigné comme le « T-AWARDS du Meilleur Initiative Étatique Africain 2023 ». Chipotez sur le masculin/féminin du mot « initiative », il en restera toujours quelque chose...


Pourquoi ai-je parlé de dossier « exceptionnel » ? Parce que face à des démons, il faut se surpasser dans la recherche de la vérité, et il n’y en aura jamais qu’une. Ainsi, avant l’interview inédite de Stéphanie Delmotte, ci-après les raisons pour laquelle PRODIGY Madagascar recevra le trophée du « T-AWARDS du Meilleur Initiative Étatique Africain 2023 », à Dakar au Sénégal, le samedi 18février 2023.

A présent, passons à l’interview de Stéphanie Delmotte.


Quelles sont vos réactions par rapport à l’obtention de ce prix de l’Africa T- Awards 2023 ?

C’est la première fois qu’un projet de gouvernance malagasy se voit décerner le « prix de la Meilleure Initiative Étatique » en Afrique. Ce trophée symbolise la volonté politique de Madagascar pour mettre en place la bonne gouvernance. Nous félicitons le Président Andry Rajoelina pour cette avancée considérable dans sa politique de modernisation de l’administration publique car ce prix place Madagascar loin devant les pays de l’Afrique sub-saharienne.

Parallèlement, cette reconnaissance internationale des ambitions et des accomplissements du projet reflète la qualité et l’efficacité de la gestion du projet par l’Unité de Coordination de projets que j’ai mise en place et dirigée depuis avril 2020. Ce, malgré le contexte de la pandémie dans lequel nous avons démarré et malgré la taille des défis imposés par un programme de réformes sans précédent dans l’histoire de Madagascar.

Brièvement, quels sont les principaux objectifs du Prodigy?

En premier lieu, le Prodigy veut faciliter l’accès à l’identité légale qui est un droit universel. Selon le rapport de diagnostic pays ID4D, un quart de la population malagasy n’a pas d’identité. On estime à 2 millions les déclarations de naissances à rattraper par des jugements supplétifs. D’une part, le Prodigy soutient la modernisation du système de gestion de l’état-civil et de l’identité par l’attribution du Numéro d’Identifiant Unique (NIU) à toute la population. D’autre part, il veut mettre en place une plateforme unique de services publics essentiels en ligne pour améliorer la vie des usagers et rétablir la redevabilité entre l’État et les citoyens. Le programme de réforme se décline en plusieurs activités-phares telles que l’attribution du NIU à, au moins, 60% de la population d’ici la fin du projet (le 31 décembre 2024), la création de la base de données unique des Agents de l’État, la mise en place du Système d’administration fiscale intégrée, ou encore la plateforme des marchés publics (E-Government Procurement).

Quel est votre rôle en tant que Coordonnateur de projet au sein de l’Unité de coordination du Prodigy ?

Tel que prévus par ses termes de références, le Coordonnateur assure la mise en place opérationnelle de l’Unité de coordination, la gestion technique, opérationnelle, financière et fiduciaire du projet. Il travaille en étroite collaboration avec la Banque Mondiale et les entités bénéficiaires du projet pour livrer le Plan de travail annuel, le budget, le Plan de passation de marchés qui permettront la réalisation des activités assurant l’atteinte des objectifs prévus par le cadre de résultats depuis la conception du projet.

Quelles ont été les plus grandes réalisations du Prodigy jusqu’à ce jour ?

Nous avons franchi de nombreux jalons depuis juin 2021, mais nous ne citerons que quelques exemples. Avant tout la mise en vigueur du Prodigy car la convention de crédit transformée en Loi de la Dette Publique doit être adoptée par toutes les grandes institutions (Gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat, HCC…). Cette étape a été franchie le 3 juin 2021, cela a permis de débloquer l’intégralité de l’enveloppe budgétaire pour officiellement démarrer le projet.

Ensuite, sur le plan légal et institutionnel, nous avons mis en place l’UGD (Unité de gouvernance digitale) et le CNECI (Centre national de l’État-civil et de l’Identité) par décret adopté en Conseil des Ministres. Ces entités sont désormais opérationnelles. La structure du NIU ainsi que son approche d’attribution ont également été adoptés.

Nous avons attribué le NIU à 1,5 Million de membres de la Cnaps (Caisse nationale de prévoyance sociale). Les projets de décrets de la CMIL (Commission Malagasy des Informations et des Libertés) et de la CIRT (entité en charge de la stratégie nationale en Cyber sécurité) ont été livrés à la Présidence, tôt en janvier 2023, pour adoption en Conseil des ministres afin que nous puissions doter toutes ces entités des moyens pour opérer et assurer leurs rôles respectifs en tant que piliers de la transformation digitale du gouvernement malagasy. Pour ce qui est des services publics, nous avons réussi la plateforme ORINASA pour l’EDBM (création d’entreprises en ligne), VAKSINY pour les certificats de vaccination COVID dans les normes internationales, TORO-LALANA pour guider les citoyens dans les procédures de services publics essentiels. Nous avons commencé la dotation des communes et des Tribunaux de Première instance en source d’énergie, équipements informatiques, renforcement de capacités en numérique sans oublier la réhabilitation de centres d’État-civil. Enfin, nous avons complété le cahier des charges de la Numérisation des actes d’État-civil qui alimenteront les Data Centers du CNECI.

En termes de décaissements, nous allons atteindre 25% avant la fin juin 2023, selon nos engagements financiers, alors que le projet similaire au Prodigy en Mozambique est loin derrière nous.

Comment décririez-vous la contribution des parties prenantes dans la mise en œuvre du projet jusqu’ici ?

La Banque Mondiale (BM) fournit une assistance technique et financière au projet, une équipe de spécialistes en secteur public supervise toutes les activités du projet en permanence. Chaque proposition d’achat pour la réalisation des activités nécessite l’avis de non-objection de la BM à travers le Task Team Leader, sans aucun seuil. Par conséquent, cette partie prenante détient le plus grand levier dans la vitesse d’exécution du plan de travail et du budget puisqu’elle intervient depuis la conception de ce plan jusqu’à l’attribution des marchés publics. Elle participe même à l’élaboration des cahiers des charges. Précisons que les règles et procédures de passation de marchés qui s’appliquent sont celles de la BM. Cette dernière choisit également le cabinet comptable en charge des audits du projet et en évalue tous les 6 mois la performance globale. Elle agit donc comme juge et partie tout en gardant la mainmise sur la manière dont le budget du projet est dépensé, bien qu’il s’agisse d’une dette publique de l’État malagasy.

Les entités publiques bénéficiaires du projet sont forcées de mobiliser leurs « Task forces » pour accomplir les tâches qui leur sont assignées dans la mise en œuvre du projet. Ce personnel assume ces responsabilités en plus de ses prérogatives habituelles sans aucune forme de compensation. Par ailleurs, les réformes du Prodigy requièrent des compétences rares que les agents de l’État ne possèdent pas. Comment peut-on leur demander de s’improviser dans des métiers qui ne sont pas le leur? On parle de gestion du changement, de bonnes pratiques en gestion de projet, d’approche Agile, de transformation digitale, de cyber sécurité, d’architecture d’entreprise ou de système, de X-Road, de données biométriques, de télémédecine, etc.

Enfin le Conseil d’Orientation stratégique (tous les SG des Ministères) s’investit trop rarement dans la compréhension de l’évolution du projet pour apporter un soutien significatif. Il est temps de faire évoluer les arrangements institutionnels pour plus d’efficacité.

Quels sont les risques majeurs qui menacent le projet ?

Le Prodigy représente près d’un tiers du budget de l’État et fait l’objet de convoitise de la part de ceux qui y voient l’opportunité de financer leurs besoins là où la Loi de finance ne les a pas suivis. A cela s’ajoute l’avidité de nantissement par les attributions de marchés publics. Certaines autorités décideuses n’hésitent pas à passer par des méthodes machiavéliques pour nommer leurs hommes de main aux postes stratégiques pour veiller sur leurs intérêts.

A observer le comportement des parties ayant la plus grande autorité et influence sur le projet, nous sommes forcés de nous demander si ce sont réellement les nobles objectifs de développement de Madagascar qui les animent car trop de contradictions nous laissent entrevoir des agendas cachés privilégiant des intérêts personnels.

Quelles recommandations formuleriez-vous pour assurer la réussite du projet d’ici décembre 2024 ?

Quelques actions deviennent urgentes pour motiver le personnel étatique dédié au projet car ce sont les agents de l’État qui sont en charge de la conception et du déploiement des réformes, tant sur l’aspect légal que technique et opérationnel. Or la rémunération de ce personnel est considérée comme une dépense inéligible. Le gouvernement doit s’asseoir avec les partenaires techniques et financiers pour remédier à la situation au plus vite.

Ensuite, la marge de manœuvre des UCP est tellement étroite en raison des obligations d’obtention des avis de non-objection auprès de la BM que le « Task Team Leader » (TTL) devient un goulot d’étranglement qui ralentit le décaissement du projet car il devient l’unique autorité sur le plan financier et fiduciaire. Il n’arrive pas à suivre le volume et la complexité des demandes à traiter. Il faut donc établir un seuil, lui donner un pouvoir de délégation au sein d’une équipe et créer une convention avec la BM afin qu’elle s’engage aussi à un délai et une qualité de réponse pour ne pas paralyser le projet inutilement en concentrant le pouvoir sur le TTL seul.

Enfin, toutes les parties prenantes du projet doivent suivre une formation en gestion de projets afin de comprendre leurs rôles et leurs responsabilités car chacun à son niveau constitue un maillon de la chaine de valeurs et peut nuire à la performance du projet à la moindre procrastination ou incompétence. Le renforcement de capacités des acteurs du projet est donc une nécessité absolue afin de réduire le recours aux improvisations car des réformes visant la mise en place de la bonne gouvernance dans un pays changeront à jamais le quotidien des citoyens et l’histoire d’une nation.

Il faut être à la hauteur de ce projet transformationnel qui sortira notre pays du fléau du secteur informel. Ses acteurs doivent en être dignes, agir avec humilité et engagement car ces réformes mettront Madagascar sur les rails du développement de manière solide et pérenne.

A l’approche de votre fin de mandat, quels sont vos ressentis et quels sont vos projets à court terme ?

Je suis très fière du chemin que nous avons parcouru, nous avons livré des chantiers titanesques parsemés d’embuches. Je quitte le Prodigy avec un sentiment de devoir accompli car je laisse en héritage les solides fondations de la transformation digitale de Madagascar.

Les parties prenantes qui se sont investies avec moi connaissent la valeur de ce que nous avons bâti ensemble. Tout est désormais en place pour assurer la continuité de notre feuille de route en toute confiance car nous pouvons capitaliser sur acquis.

Au bilan de ces quatre années passées à servir le pays, ma plus grande richesse est d’avoir permis à mes collaborateurs de s’épanouir et grandir, de les avoir aidés à bâtir leurs carrières.

Pour ce qui est de mon avenir, je capitalise sur mon expérience et mes compétences élargies, je vais continuer d’intervenir dans mon domaine de prédilection, la transformation digitale, la réingénierie des processus d’affaires pour la performance financière et l’efficacité de l’organisation. Il reste encore beaucoup à faire dans ces domaines aussi bien localement qu’à l’international. Parallèlement, je vais me consacrer à ce qui m’est le plus cher, ma famille.

Recueillis le 28 janvier 2023 par Jeannot RAMAMBAZAFY

Mis à jour ( Mercredi, 01 Février 2023 04:37 )  
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