Je vous souhaite, à tous, la Bienvenue au palais d'État Iavoloha, dans le cadre de cette visite d'État du Président français à Madagascar.
Monsieur le Président Emmanuel Macron, je tiens personnellement à vous remercier pour avoir accepté mon invitation à effectuer une visite d'État à Madagascar.
Monsieur le Président, vous êtes le cinquième président français à visiter Madagascar. Et le deuxième a effectué une visite d'État dans notre grande île, après vos prédécesseurs, les présidents Charles de Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac et François Hollande.
Cela marque votre volonté et engagement personnel à renforcer les liens d'amitié entre Madagascar et la France et d'accompagner les projets de transformation et de développement de Madagascar.
Comme à l'accoutumée, nos échanges se sont déroulés dans un esprit de respect et de partenariat. D'ailleurs, je me réjouis des nombreux protocoles d'accord signés. Trois priorités fondamentales pour Madagascar ont été abordées. Tout d'abord, la transformation agricole et le rôle stratégique que peut jouer la France dans l'atteinte de cet objectif.
Pour renforcer notre souveraineté alimentaire, valoriser nos terres et améliorer les conditions de vie de nos paysans, nous devons les armer de partenaires de confiance et d'un plan d'action concret. Notre objectif est de produire localement tout ce dont la population malagasy a besoin pour atteindre l'autosuffisance alimentaire et de devenir le grenier agricole de la région et du continent africain.
Avec 2 millions d'hectares de terres cultivées, il nous reste encore 36 millions d'hectares de terres arables à exploiter. Comme vous le savez, Madagascar est le troisième pays, le plus grand producteur de riz sur le continent africain, après le Nigéria et l'Égypte. Nous avons l'ambition de tripler le rendement rizicole en passant de 3 tonnes à 9 tonnes, voire même jusqu'à 12 tonnes à l'hectare. Et cet objectif est tout à fait atteignable.
Comme je le répète souvent, l'agriculture est une arme pour combattre la pauvreté. Et ensemble, nous allons y arriver. En ce qui concerne l'énergie, nous connaissons tous les défis auxquels Madagascar fait face. Le coût de la production est très élevé et le taux d'accès pour la population est très faible. Face à cela, nous avons la ferme volonté.d'accélérer notre transition énergétique à travers les énergies renouvelables, l'éolien, les centrales hydroélectriques et les parcs solaires. L'expertise française conjuguée à nos efforts de modernisation renforcera la capacité de Madagascar à atteindre, dans les meilleurs délais, un accès universel à une énergie propre, durable et abordable pour toute notre population.
Dans cette dynamique de partenariat renforcé, la France s'engage à soutenir ses efforts de transformation verte à Madagascar. La preuve, nous venons de signer l'accord avec le géant de l'énergie française, la société d’entreprise EDF, pour rejoindre le projet Volobe. J'ai également échangé avec le Président Emmanuel Macron sur les projets de parcs éoliens dans le nord de l'île, mais surtout le développement du projet hydroélectrique d'Antetezambato, qui sera un projet étatique propre et nous permettra de nous affranchir des subventions colossales qui grèvent chaque année le budget de l'État. L'accompagnement de la France sur ce projet particulièrement, et particulier aussi, va marquer et changer la vie des Malagasy.
Dans le domaine du transport, la rénovation de la ligne ferroviaire reliant Antananarivo et Toamasina, et la dotation en matériels roulants pour la ligne Fianarantsoa-Manakara, sont essentielles pour la modernisation des infrastructures de transport. Il est important de rappeler que ces deux lignes historiques ont été créées entre 1901 et 1913 par la France. L'appui de la France pour la modernisation de ces lignes revêt un caractère hautement symbolique. 124 ans plus tard, je serais particulièrement fier que la France, à travers vous, Monsieur le Président, puisse faire renaître cette infrastructure de liaison indispensable à l'économie du pays.
Mesdames et messieurs,
Madagascar et la France partagent la même ambition d'une stabilité régionale au niveau de l'Indianocéanie. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes, tous deux, particulièrement attachés à la préservation de notre environnement et de nos écosystèmes uniques face aux menaces des aléas climatiques. J'ai également partagé avec le Président Emmanuel Macron le souhait de restructurer la dette de Madagascar envers la France.
Enfin, sur la question des Îles Éparses. Madagascar et la France se sont résolus à travailler et trouver ensemble une solution sur la question. Et d'ailleurs, nous avons décidé d'un commun accord la tenue de la deuxième session de la commission mixte bilatérale franco-malagasy sur les Îles Éparses, pour le 30 juin prochain à Paris.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Cette visite d'État marque une étape importante dans la coopération bilatérale France-Madagascar, mais surtout dans la concrétisation des projets qui façonneront l'avenir de Madagascar. Les discussions que nous avons eues ont été fructueuses et prometteuses avec un seul objectif : que tous les projets que nous portons ensemble doivent générer des impacts concrets et durables pour les populations.
Ils doivent non seulement répondre aux attentes immédiates, mais aussi tracer des perspectives nouvelles pour les générations futures. Je suis personnellement convaincu que nous allons réaliser nos objectifs ambitieux et l'engagement de la France contribuera à donner un nouvel élan au développement de Madagascar.
Enfin, Monsieur le Président, je vous remercie une fois de plus pour votre engagement à soutenir Madagascar dans ses efforts de transformation. Votre présence, ici, n'est pas seulement un symbole, mais un véritable acte d'amitié et de solidarité.
Je vous remercie./.
Retranscription à l’écoute :
Jeannot Ramambazafy