Le 27 juillet 2004, le président français Jacques Chirac était venu à Anosibe pour l’inauguration de la nouvelle route d'Anosibe, fruit de la coopération franco-malgache.
Déjà , ayant fait une enquête sur terrain bien avant, j’avais remarqué que le tracé de départ de cette nouvelle route, surplombait dangereusement les zones peuplées situées en contrebas et déviait aussi l’évacuation naturelle des eaux usées et des eaux de pluie. Mais dans l’euphorie de la venue du président Chirac, personne n’en a eu conscience, sauf peut-être le père Sylvain Urfer, curé dans ce quartier d’Anosibe, de 1980 à 2005.
Il a certainement dû donner son point de vue sur ce tracé qui allait engendrer des inondations automatiques par la carence d’un système d’évacuation d’eaux adéquat. Il faut savoir aussi que Sylvain Urfer est un des membres fondateur du SeFaFi (Observatoire de la vie publique). Il s’agit d’un organisme renommé dans pour ses prises de position dans le domaine politique et social, particulièrement en ce qui concerne la corruption de certains hommes politiques à Madagascar.
Ceci explique-t-il cela ? En tout cas, sans rime ni raison, le père Urfer a été expulsé de Madagascar manu militari, le 11 mai 2007 par le pouvoir Ravalomanana, pour des raisons "administratives", sans plus... Le 10 août 2007, il saisit le président de la chambre administrative près la cour suprême à travers les avocats, Mes Razafindrainibe et Randranto. Teneur de la requête : lors de la notification, aucun exemplaire de la décision d'expulsion n’a été remis à Sylvain Urfer. Cela conformément à la loi n°62-006 du 6 juin 1962 fixant l'organisation et le contrôle de l'immigration. La décision d'expulsion du 9 mai 2007 du ministère de l'Intérieur émanait donc d’un excès de pouvoir. Peine perdue car on n’a jamais raison face à une dictature.
Le résultat de cette « négligence » ? Les photos ci-après prises dans ce quartier d’Anosibe, fin décembre 2012-début janvier 2013. Et la saison des pluies ne fait que commencer…
Jeannot Ramambazafy - 6 janvier 2013
Photos transmises par des habitants d’Anosibe