La clôture qui longe le "domaine" de Telma à Alarobia Antananarivo
Décidément, alors que G4S, la plus importante société de gardiennage privée au monde a tout intérêt à redorer son blason après son flop retentissant des J.O. de Londres 2012, voilà que certains de ses éléments agissent de manière vraiment incompréhensible, à l’entrée menant au siège social de Telma à Alarobia, qui n'est aucunement impliqué dans ce dossier, je tiens à le préciser. Mais commençons par le commencement... de la fin de la bonne réputation de G4S.
En ce mois de janvier 2013, on parle toujours du fiasco de G4S aux J.O. de Londres
G4S emploie 650.000 personnes dans 125 pays. Choisie par le Comité international olympique (COI) pour assurer le recrutement et la formation d'une partie des agents de sécurité lors des Jeux olympiques qui ont été organisés à Londres, elle avait passé un contrat avec le Locog (London Organising Committee of the Olympic Games, ou Comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres). D'un montant de plus de 360 millions d'euros, ce contrat prévoyait que G4S fournisse 10.400 gardes pour les J.O. de Londres sur les 23.500 nécessaires au total.
Eléments de l'armée britannique venus à la rescousse
Le samedi 7 juillet 2012, moins de trois semaines avant le début des Jeux, le gouvernement anglais a appris que G4S ne remplirait pas son contrat et ne fournirait qu'une petite partie des 10.400 gardiens attendus. Le gouvernement anglais avait alors annoncé, le 11 juillet, que 3.500 soldats seraient sollicités pour faire face à l'incapacité de G4S de fournir suffisamment d'agents de sécurité. Sur les 10.400 gardes prévus au départ, seuls 4.000 étaient disponibles à l’approche de l’ouverture des J.O.
La presse londonienne, elle, a alors révélé que les quelques gardiens formés par G4S étaient incompétents. Selon le Daily Mail en date du 11 juillet 2012 : « Parmi les agents formés par G4S, 3.300 étaient des adolescents âgés de 18 à 19 ans ». Quant au Times du 14 juillet 2012, il a appris à ses lecteurs que « tous les gardes embauchés par la société de gardiennage ne parlaient pas anglais".
Nick Buckles, le directeur général de G4S s’est ensuite excusé lundi 17 juillet sur IBTimes (photo ci-dessus) : "Nous reconnaissons que nous avons sous-estimé la tâche de fournir du personnel pour les JO. Nous le regrettons profondément ".
G4S ? plutôt une société d'insécurité publique si l'on se réfère à cette photo
A présent, retournons à Madagascar, bien avant les J.O. de Londres. La photo ci-dessus, je l’ai prise le samedi 3 avril 2010, aux environs de 8h30, au niveau du croisement vers Ambohimalaza sur la RN2. Il s’agit de véhicules frappés du logo de G4S. L’un deux, se prenant pour Michel Vaillant, en voulant dépasser son collègue, a heurté violemment un innocent taxi-brousse. Le danger venant d’eux, G4S devrait alors être une société d’insécurité publique. Non ?
La frontière de la stupidité: l'entrée vers le siège social de Telma
encore à des dizaines de mètres lÃ
Le pire est arrivé ce mardi 8 janvier 2013 après-midi. Ayant un rendez-vous avec quelqu’un au siège social de cette société en téléphonie sis à Alarobia, j’ai loué un taxi-ville (aux couleurs beiges) en demandant à mon ami chauffeur d’enlever la lanterne sur le toit. Ce n’est pas la première fois (et ce ne sera pas la dernière non plus) que je vais chez Telma… Je sais qu’au premier portail ils sont pointilleux (car il y a encore d’autres gardes au parking de Telma situé à plusieurs centaines de mètres). Et là , très mauvaise surprise ! Malgré l’absence de la lanterne, nous n’avons pas pu pénétrer au-delà de la barrière. « Mais ce n’est pas un taxi, ai-je dit, c’est un ami qui m’accompagne ». Réponse vraiment inattendue et stupide : « Oui, mais c’est la couleur de l’auto » ?!? Nous avons fait alors marche arrière pour nous garer plus loin. Puis je suis descendu de l’auto et me suis dirigé à pieds vers le portail. Au même moment, une Renault 4L bleue suivie d’une Renault R5 couleur beige taxi, sans lanterne sur le toit, s’étaient pointées devant ce portail. La 4L a pu pénétrer mais la R5 a du faire demi-tour. Comme nous.
Adieu déjà les évènements de Rio de Janeiro pour G4S (Coupe du monde et J.O.)
J’appelle cela de la discrimination. Du racisme de couleur (de carrosserie) pur et simple. Je vais aux Palais d’Ambohitsorohitra et d’Iavoloha dans la même voiture, personne n’a jamais rien dit. Idem pour le parking de l’ambassade américaine à Andraharo et bien d’autres zones qualifiées de rouges. Ces gros bras de G4S d’Alarobia ont-ils du bon sens ou bien font-ils partie des recrutés de Londres ? Il aurait été plus simple de demander la carte grise de l’auto. Que nous récupérerions au retour. Nous n’allons tout de même pas nous volatiliser en chemin que diable !
Faites-vous traduire mais ce n'est pas jo-jo...
En plus, les vrais gangsters n’opèrent jamais en R19 (l’auto de mon ami) mais bel et bien en 4X4, avec vitres fumées, de nos jours. Cet excès de zèle de la part de G4S me fait penser que je suis journaliste (je ne leur ai pas dit), après tout. Et je suis à Antananarivo, ma ville natale.
Pourquoi des idiots veulent-ils soudain faire du siège de cette compagnie de téléphonie nationale une autre Nation ? Car à ce rythme il faudra un passeport pour y entrer alors ?
Jeannot RAMAMBAZAFY, 8 janvier 2013