Le Président Hery Rajaonarimampianina et Me Nicole Andrianarivoson sont effectivement très proches... Quel regard! Comme le qualifierez-vous?
Neuf jours après « l’affaire Nicole Andrianarivoson » (qui a débarqué en douce à Ivato, le 15 décembre 2015, parallèlement à l’arrivée du premier vol de Turkish Airlines), on réagit enfin en haut lieu. Comme c’est facile lorsqu’on est au pouvoir suprême, n’est-ce pas ? Donc, circulez, y’a plus rien à raconter sinon gare…
Pourquoi neuf jours d’attente ? Tout simplement pour mettre en application l’adage bien malgache: « efa nadio ny rano natsakaina ». C’est-à -dire qu’il fallait du temps pour effacer toutes les traces: textes, photos… Surtout sur le site de la douane française. C'est devenu un secret d'Etat et même un secret défense... d'en parler. Désormais donc, le sceau du Secret d’Etat, de part et d'autre, a cacheté cette histoire. Seulement, dans l’Histoire même de l’humanité, il n’y a et n’y aura jamais de prescription dans le domaine des Finances et des gros sous.
Un simple tampon, sans signature ni nom, de l'anonymat pur et simple. Quand donc les actuels responsables malgaches apprendront-ils à être... responsables de leur acte?
C’était l’occasion rêvée pour me convoquer chez le Général Florens. Seulement, je ne suis pas le premier ni le seul à avoir parlé de cette affaire. Ainsi donc, à la veille du nouvel an 2016, le ministère malgache des Affaires étrangères peut désormais déclarer que cette affaire est entièrement infondée. Ben tant mieux pour l’intéressée. Cela lui donnera encore du répit pour trôner en tant que « haute personnalité, au sein d’une institution publique ». Ne peut-elle pas se défendre elle-même? Un comble pour une avocate.
Seulement, il y aura pire, étant donné, déjà , l’autre « affabulation » perpétrée par la ministre des Affaires étrangères, elle-même (ICI). Tout est bien qui finit bien donc. Mais personne n’oubliera jamais… Et ils ne pourront jamais s’empêcher d’être punis par la justice immanente. surtout après ce «sauvetage». Mais je répète qu'il n'y a jamais de fumée sans feu. Enfin, merci au MAE malgache qui a fait office de... pompier après propagation de l'incendie.
Le grand mystère final qui se pose également est ceci: "la haute personnalité au sein d'une institution publique" était donc en mission officielle et diplomatique pour le compte de la république de Madagascar alors?
Et çà , c'est quoi çà ci-dessus? Sans tampon ni signature. Une note verbale... écrite? Ci-après une vraie lettre officielle, tant dans la forme que dans le fond, avec tampon, nom et signature.
Jeannot Ramambazafy – 18 décembre 2015
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Paru dans l'Express de Madagascar du 19 décembre 2015
Interpellation verbale
«C’est une démarche que le ministère des Affaires étrangères fait pour tous les ressortissants malgaches qui rencontrent des problèmes en terre étrangère, quelle que soit sa situation. Nous l’avons donc fait pour le cas de la conseillère du président comme n’importe qui d’autre ». Les propos sont de la ministre malgache des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, alors qu’elle s’expliquait sur l’envoi d’une note verbale à l’ambassade de France. Ladite note, en passant, avait demandé à la France « de bien vouloir informer [le ministère] de l’éventualité d’une interpellation par les autorités françaises faite à l’encontre de Nicole Andrianarivoson, conseiller spécial du président der la République de Madagascar ».
On ne demande qu’à croire la ministre. Mais comment prêter foi à ces propos quand on sait qu’au même moment, trois exportatrices de produits artisanaux venaient de passer quatre longues nuits dans l’inconfort de la zone internationale d’un aéroport étranger, avant d’être refoulées faute de visa  Leur seul tort a pourtant été d’avoir cru que comme en octobre, la dernière fois qu’elles y avaient été, entrer en Ethiopie pouvait se faire facilement, le visa pouvant être obtenu à l’arrivée.
On aurait certainement aimé qu’une note verbale fût également adressée aux autorités diplomatiques éthiopiennes sur la situation de ces ressortissantes malgaches qui avaient rencontré des problèmes en terre étrangère, quelle que soit leur situation. On aurait assurément apprécié que les autorités malgaches se portent garantes de ces femmes qui triment jour et nuit et travaillent comme des fous pour contribuer à la croissance du pays. Quand une diplomatie se veut économique, sa mission n’est-elle pas de faciliter les actions de promotion économique du pays ?
Sauf que voilà . N’est pas une haute personnalité au sein d’une institution publique qui veut. On peut comprendre que les rumeurs et les diffamations puissent faire mal. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les autorités actuelles rechignent à faire passer le nouveau code de la communication où la diffamation est sévèrement punie. Mais alors que beaucoup doivent souvent vivre avec le poids des rumeurs, d’autres, parce qu’ils sont conseillers du chef de l’État, bénéficient d’une mobilisation au plus haut niveau pour se réhabiliter. Une mobilisation telle que les autorités n’hésitent même pas à aller à l’encontre des usages diplomatiques.
La Direction de la Communication de la Présidence a présenté « deux documents officiels d’importance qui mettent fin à une campagne d’intoxication, voire de diffamation d’une personnalité de la Présidence de la République », mais elle a surtout permis que se poursuivent les débats et les polémiques sur les avantages exorbitants dont jouissent les proches du président. Faire violer le secret d’une correspondance diplomatique est un exploit que seuls les plus proches des proches peuvent réussir. Déjà que faire bouger le ministère des Affaires étrangères et ses services n’est pas la chose la plus facile, n’en déplaise à Béatrice Atallah.
On croira, dans tous les cas, peut-être, le ministère des Affaires étrangères et ses prétendues actions en faveur des ressortissants malgaches rencontrant des problèmes en terre étrangère quand toutes les notes verbales qu’il adresse aux autorités diplomatiques des autres pays seront aussi rendues publiques. À commencer par celles qui auraient donc évoqué les cas de toutes ces travailleuses traumatisées par leur
expérience de migration internationale. On ne demande même pas qu’il publie les réponses. Les notes qu’il a lui-même émises devraient suffire.