La vie au quotidien devient de plus en plus difficile à vivre en malgachophonie pour les autochtones. Les délestages sans rime ni raison font des ravages proches du sabotage économique en règle (ici l'article de Rfi), chaque jour que Dieu fait depuis environ un mois; les rangées de bidons jaunes, aux points d’eau « publics » devenus payants, s’entassent dans l’attente d’un débit de pisse de chat mais aucun citoyen ne se lève, se contentant d’un fatalisme béat alors que c’est leur vie terrestre déjà passagère qui s’effiloche en attendant une mort de pauvres dont les ossements seront volés pour enrichir des inconscients qui mourront et seront volés à leur tour. Une spirale diabolique s'installe au pays...
D’un autre côté, les forces de l’ordre semblent avoir reçu l’ordre de tabasser tout journaliste qui ne jette pas de fleurs à ce régime qui ne vit plus que de mendicité internationale alors que ses dirigeants, eux, nagent dans l’opulence au vu et au su de tous ces citoyens ayant acquis des réflexes de zébus qu’on mène à l’abattoir: soumission et acceptation de leur triste sort. Voici ce qui est arrivé à un confrère du quotidien Free News.
Jeannot Ramambazafy
COMMUNIQUE DE LA DIRECTION FREE NEWS
Au petit matin du samedi 22 octobre 2016, un membre de la Rédaction de notre quotidien Free News, en la personne de Tsirava RABARIJAONA, préposé au PAO, a été victime de violences inouïes et gratuite du côté d'Antanimena, de la part des éléments d'intervention de la police nationale, mais la confusion demeure quand à leur unité d'origine, tantôt les témoins sur place parlent de l’Unité d’Intervention Rapide (UIR), tantôt d'autres sources policières qui nous ont contactés parlent du Service Anti-Gang (SAG).
Tsirava Rabarijaona se souvient des visages de ses policiers agresseurs avant de perdre connaissance, il peut formellement les identifier afin de trancher sur cette confusion. Les responsables de l'UIR nous ont proposé leur collaboration afin de procéder à cette identification, dès que notre collègue sera sur pied.
Les faits: La victime était en compagnie d’un groupe d'amis dans une boite de nuit à Antanimena, vers 3h du matin, il est sorti dehors et s’approcha de trop près d’une voiture en stationnement, les occupants de celle-ci appelaient subitement des policiers se trouvant en patrouille dans le secteur. Et sans aucune forme de procès, ces derniers l'embarquaient dans leur véhicule, une 4x4 pick-up de couleur verte, pour le tabasser avec force. Ce dernier sonné par les premiers coups réussissait à décliner son identité et son appartenance à notre journal. Mal lui en a pris, car à l’annonce de notre titre, les policiers lui avaient rétorqué qu’ils allaient lui faire passer un mauvais quart d’heure « parce qu'il fait donc partie de l’équipe de Free, un dénigreur du régime en place à la longueur du temps! »; et les coups pleuvaient, les agresseurs lui avaient sauvagement piétiné sur la tête, jusqu'à ce que notre collaborateur perdit connaissance durant 15 minutes. Les policiers sont retournés dans les parages du quartier d'Antanimena pour jeter sans ménagement Tsirava Rabarijaona en dehors du pick-up, totalement inconscient. Ce sont les vigiles devant la station Jovenna en contre-bas d’Antanimena sur l’axe du marché Pochard qui lui avaient porté premier secours en appliquant des massages cardiaques pour tenter de le réanimer avant son transport vers un établissement hospitalier d’urgence. Au moment de la rédaction de ce communiqué, Tsirava RABARIJAONA souffre de multiples soma-traumatismes graves causant des maux de tête en permanence, les analyses radiologiques font état des traces de sang à l'intérieur de son crâne, mais nous en ignorons pour le moment les éventuelles séquelles. Par ailleurs, son visage est sérieusement amoché et de nombreuses blessures sont visibles sur son corps.
De ce qui précède, Free News, par le biais de ses dirigeants et de toute l’équipe rédactionnelle, condamne avec véhémence cette violence policière innommable et aggravée par un « délit de faciès » dirigé contre le groupe de presse FREE, regroupant la radio Free FM et le quotidien Free News, nommément insulté par les agresseurs en tenue policière de notre collaborateur.
RIEN, ABSOLUMENT RIEN NE PEUT JUSTIFIER DE TELLES VIOLENCES GRATUITES, de surcroit venant des éléments de forces de l'ordre qui sont pourtant censés assurer la sécurité des biens et des personnes, qui qu'ils soient et indépendamment de son organisation professionnelle ou de son appartenance à telle ou telle entreprise de presse.
Nous dénonçons le fait que le personnel de notre groupe de presse se trouve ainsi en danger permanent face à des manœuvres d’intimidation et d’actes de violence de la part des membres des forces de l’ordre eux même, bien impuissants face à l’insécurité permanente qui guette la population malgache, mais usant d'actes de violence incroyables à l'encontre des simples citoyens.
Il est inadmissible que ces policiers puissent agir de la sorte impunément, quelle que soit la raison qu'ils pourraient avancer pour se dégager de leurs responsabilités. Si notre collègue avait perpétré un quelconque acte répréhensible, ces éléments de la police nationale auraient dû l'amener au commissariat de police pour procéder à une enquête selon les règles de l'art. Nous attendons ainsi que les hautes instances de la police nationale prennent les mesures disciplinaires adéquates dans les meilleurs délais à l'encontre de leurs éléments auteurs de ces actes d'agression sauvage.
En souhaitant un prompt rétablissement à Tsirava Rabarijaona, nous exhortons les responsables hiérarchiques des concernés à faire toute la lumière sur cette bavure policière en toute objectivité, sans corporatisme malsain ni esprit d’appartenance politique.
Par ailleurs, Free News se réserve le droit de porter incessamment cette affaire devant les autorités judiciaires compétentes pour que les auteurs de ces actes barbares soient punis à juste titre.
Le Directeur de Publication, Haja RASOANARIVO
Le Directeur Général, Lalatiana RAKOTONDRAZAFY
Quotidien Free News