Décidément, la féodalité corrompue dans son essence même, s’installe durablement à Madagascar. C’est la loi du plus «fort» en ariary qui prime. Aussi, comment la Communauté internationale peut-elle se regarder dans le miroir de sa conscience en parlant systématiquement de «retour à l’ordre constitutionnel»? Chacun fait ce qu’il veut au nom du Hvm et et de Hery Rajaonarimampianina.
Parce qu’elle a dénoncé la pollution de l’eau par la société Gondwana, fait relatée par plusieurs journaux de Madagascar, la station radio Jupiter sise à Ilakaka -à  700 km d’Antananarivo- est menacée de fermeture sans aucune forme de procès. Uniquement guidé par l’appât du gain facile, chamboulant sans état d’âme la vie même des habitants de cette agglomération célèbre dans le monde par son saphir.
Ce qui est advenu du seul cours d'eau utilisé, jusque-là , par la population pour leurs besoins au quotidien les plus fondamentaux
L’ordre vient de la préfecture qui, moyennant finances, protège plus les intérêts de cette société que ceux de la population en danger de mort, l’eau étant irrémédiablement polluée. Une société qui ne possède aucun permis environnemental, comme les sociétés de Chinois partout ailleurs à travers la Grande île, depuis l’accession au pouvoir du candidat n°3 Hery Vaovao. Cette décision abusive, sans aucune forme de procès, découle de la publication des faits et gestes de cet état dans l’Etat utilisant des gros bras.
Il faut se rappeler qu’en août 2016, l’électricité de la radio Jupiter avait déjà été coupée. Fait dénoncé par Reporter sans frontières (RSF). Madagascar: une radio libre trop critique court-circuitée par les autorités municipales: Reporters sans frontières (RSF) s’insurge contre la censure arbitraire d’une radio indépendante par une compagnie d'électricité cautionnée par les autorités municipales d’Ilakaka. L’organisation appelle le gouvernement malgache à mettre un terme à cette situation illégale, et à assurer la légalité des actions des autorités locales.
Ne sachant plus à quelle autorité se plaindre, la population d’Ilakaka a décidé de descendre dans la rue pour dénoncer tous ces abus. A commencer par l’exploitation de cette société Gondwana qui ne possède aucun permis environnemental mais qui pollue irrémédiablement les cours d’eau de la région. Or, l’eau c’est la vie. Il y a aussi l’utilisation de gros bras, sorte de milices privées –armées qui plus est- dont les membres sont payés 3 millions d’anciens francs par mois pour défendre les intérêts d’une minorité en regard de ceux de toute une population en voie d’extinction.
La complicité de la préfecture et de la commune est flagrante, étant donné que ce sont ces entités du pouvoir décentralisé qui ont donné l’ordre de museler la radio Jupiter. Très ridicule en ces temps de l’information en temps réel et d’Internet. En tout cas, la population d’Ilakaka ne compte pas se laisser faire. Ainsi, elle va descendre dans la rue, ce jeudi 8 décembre 2016 pour dénoncer tous ces abus et bien d’autres choses encore. Quelle sera l’issue de cette manifestation? Nous le saurons dans le courant de cette journée, mais elle ne présage rien de bon.
Jeannot Ramambazafy – 8 décembre 2016