Vous savez quoi ? J’ai passé le dernier jour et toute la nuit de l’an 2009 et toute la journée de cette nouvelle année 2010 pour réaliser du jamais-vu, de l’inédit à Madagascar, en ce qui concerne les archives d’un Grand commis de l’Etat. Un pari fou mais jamais impossible. Avant l’arrivée des TIC, seul le Général Charles de Gaule possédait un nombre incalculable d’archives audiovisuelles. Pour Me Jacques Sylla, s’il y avait quelqu’un qui avait le devoir d’immortaliser ses obsèques, c’est bien moi.
Souvenirs d’avant mai 1972
Car non seulement, j’ai fait de solides études en cinématographie mais, bien avant, j’ai été parmi les nombreux élèves du professeur de droit commercial Jacques Sylla. Et bien avant les évènements de mai 1972 qui allaient chambouler négativement le système éducatif dans la Grande île. Ses « collègues » de l’époque étaient Me Rasamimanantsoa, professeur de droit administratif, qui a péri dans un terrible et stupide accident d’auto, sur la route digue avec Noro, son épouse et leurs enfants. En droit constitutionnel, nous avions feu Willy Léonard, le papa de Nathalie. Il y avait aussi, Rakoto Ignace, encore parmi nous, professeur d’Histoire des institutions (ahahaha les « vady be », « vady kely » et « vady masay » dans notre droit coutumier). Et aussi M. Raison, professeur de Droit civil (droit objectif et droits subjectifs). Je m’en rappelle comme si c’était hier.
Droiture et le sens de la justice et de l’honneur
Actuellement, je me rends compte que notre prof Sylla avait 25-26 ans et nous, moi plutôt, 17-18 ans ! Huit ans qui font la différence entre le maître et son élève qui ne doit jamais le dépasser. C’est une règle qui, hélas, ne vaut plus un kopek de nos jours. Tous les blogguers anonymes se prennent, grâce à l’Internet, des Prix Nobel de l’analyse, à 10.000 lieues des faits qu’ils traitent. Adieu les principes, la discipline et l’autodiscipline. Ce qu’ils ignorent, c’est qu’en insultant les gens, même de manière anonyme comme tout lâche qui se respecte, ils insultent leurs propres parents et hypothèquent l’avenir de leurs descendants. Car tout se saura un jour. Jacques Sylla, même prof de droit commercial, nous a appris la droiture et le sens de la justice et de l’honneur.
Le cas Zafy Albert
Ainsi, parmi les six vidéos se trouve le testament politique, et même tout court, de Me Sylla. Il n’est pas adressé à la précédente et l’actuelle classe politique pourrie jusqu’à la moelle épinière mais aux générations à venir à partir de 2015. Les « politiques » d’aujourd’hui ne sont pas de bons exemples à suivre. Voyez  Zafy Albert qui ne mérite plus aucun respect du tout. Il se veut président d’une entité de « réconciliation » nationale mais vient encore de démontrer un orgueil et une vanité diaboliques. Son absence aux obsèques de Jacques Sylla est inexcusable et impardonnable lorsque l’on se prétend réconciliateur. Avoir 83 ans n'est pas un motif, à moins d'être réellement cloué au lit par le "chagrin". Ce qui est fort douteux. Qu’est-ce qu’une demi-journée dans la vie d’un homme ? Rien. Thérèse Zafy n’est pas Albert Zafy. Je me demande même si elle n’a pas eu d’ennuis en allant embrasser le Premier ministre Camille Vital, au cimetière d’Anjanahary. Mais on ne le saura que plus tard…
La mort est une présence que l’on ne voit pas
Jacques Sylla était son ministre des Affaires étrangères, dans un gouvernement insurrectionnel. Le savoir-faire de Me Sylla a permis de dénouer très vite la crise de l'époque. Son absence aux obsèques de Me Sylla a dénoté une ingratitude innommable. Vous savez, la mort est une présence que l’on ne voit pas. Mais l’absence, à moins qu’il soit cloué au lit, ce qui serait douteux, l’absence volontaire traduit qu’on n’a pas la conscience tranquille. En fait de réconciliation, Zafy Albert a tout intérêt à se réconcilier avec lui et avec Dieu. J’irai spécialement à la cathédrale d’Antanimena voir s’il sera présent, le dimanche 3 janvier 2010. A moins qu’il n’aille enterrer Emile Ramarosaona, ancien ministre de Philibert Tsiranana, dont les obsèques auront lieu le même jour.En tout cas, depuis qu'il a été empêché (donc incapable, nul et incompétent) par les députés de l'Assemblée nationale, représentants du peuple, en 1995, le président par accident, Zafy Albert, en a voulu à tous ses successeurs. La preuve en est cette rancune tenace et une culture de la haine très peu malgache. Zafy Albert aura bien raté tous les grands moments de l'Histoire politique de Madagascar. Sauf les escales de Maputo et d'Addis-Abeba (merci GIC) qui lui ont permis de s'acoquiner avec ses pires ennemis politiques. Sa démarche est tout simplement destructrice et non conciliatrice et risque d'être un danger pour les premiers mois de 2010...
Les futurs « traîtres »
Pour ce qui est de Fetison Rakoto Andriananirina et Emmanuel Rakotovahiny, peut-on leur en vouloir de n’être que les ombres de leur maître respectif ? Ils n’auront jamais l’étoffe d’hommes d’état et le danger sera qu’ils parviennent à accéder à un poste de haute responsabilité. En passant : qu’est-ce qui aurait pu empêcher Marc Ravalomanana d’aller aux obsèques d’Omar Bongo ? Rien ni personne. Sauf l’orgueil et la vanité. Le comportement de Zafy Albert et consorts indique des moments difficiles pour le début de cette année 2010. Les Malgaches ne se disputent pas avec les morts ? Merci Mamy Rakotoarivelo, merci Charles Rabemananjara (successeur de Jacques Sylla à la Primature), merci Marcel Ranjeva (ancien ministre des Affaires étrangère). Même si, dans très peu de temps, vous allez être traités de « traîtres »…
En cette année 2010 qui s’annonce orageuse, vivez avec votre temps. Installez sur votre ordinateur, dès à présent, de quoi lire des vidéos. C’est cela le développement, le changement. Voilà . Je ne compte retirer ni honneur ni argent (surtout pas) avec ce travail artistique, journalistique et d’archive très lourd (plus de quatre heures de prise de vue à dérusher, à condenser et à monter pour en faire des vidéos d’un total de moins d’une heure, c’est un exploit). Seulement, c’est un héritage que je voulais laisser et dédier au premier petit-fils de Me Jacques Sylla, né le 29 décembre 2009. Il s’agit de Nathanaël Valisoa Jacques. Il n’aura donc pas vu son illustre grand-père. Lorsqu’il aura atteint l’âge de comprendre, il se peut que je ne sois plus de ce monde. Mais la vie c’est çà  : l’attente de la mort. Inéluctable et étape finale naturelle de tout être humain. Aussi, comme l’ont déclaré Mme Yvette Sylla et Monseigneur Armand Gaëtan Razafindratandra : le départ de Me Jacques Sylla doit être accueilli dans la joie plutôt que dans la tristesse.
Reportages photos et réalisations vidéo (prises de vue et montages) :
Jeannot RAMAMBAZAFY – 1er janvier de l'An 2010