764 pages ! Il a suffit de 97 mains levées, poussées par la peur d'une dissolution de l'Assemblée mais, surtout, avides de l'appât du gain (ICI) gagné sans se triturer les méninges déjà fatiguées en cette veille des fêtes de fin d'année pour accepter l'inacceptable
Alea jacta est. Sur 515 députés de Madagascar élus existant, 97 ont levé la main pour approuvé la Loi de Finances 2016, un seul ne l’a pas fait. En fait, ils n’étaient que 98 dans la salle, ce 15 décembre 2015.
Quoi qu’il en soit, c’est vraiment avec une légèreté inimaginable que cette Loi des Finances a été acceptée sans aucun amendement. Or, il faut savoir qu’elle comprend, au total, 764 pages, ni plus ni moins ! 200 pages pour l’exposé des motifs et le texte de la loi ; 118 pages pour des annexes Tome 1 et 448 pages pour des annexes Tome 2.
Extraits de l’exposé des motifs : « L’objectif principal [de cette Loi des Finances 2016] est d’asseoir une croissance forte, durable et ayant des répercussions sur les couches vulnérables, afin d’améliorer les indicateurs de développement. Dans ce cadre, la gestion des finances publiques joue un rôle primordial. Ainsi, le projet de Loi de Finances 2016 privilégiera les dépenses à forts impacts socio-économiques mais également celles relatives aux infrastructures structurantes ». C’est ce qui s’appelle de la grandiloquence stérile et inutile pour mieux tromper son monde mais pas tout le monde.
Ne croyez surtout pas que la majorité des députés malgaches ont pris la peine de la lire en entier. Moi-même, je n’en suis qu’à la moitié et je vais de surprise en effarement en entrant dans les détails.
Car, non seulement elle comporte des bizarreries mais, en prime, elle est très mal réparti pour un pays en voie de développement. Quoi qu’il en soit la Gendarmerie nationale est chouchoutée par rapport à la population, à la jeunesse et à la culture laissées en rade. N’y-a-t-il pas de richesses que d’hommes? Le Général de gendarmerie, Florens Rakotomahanina, a donc carte blanche et les moyens financiers, non pas pour défendre la veuve et l’orphelin, mais pour mater et même inventer toutes sortes de complots mettant en danger un président très « généreux ».
La bizarrerie relevée aussi est cette histoire de « recettes » de la présidence de la république. Sans être expert comptable, les dépenses, c’est de l’argent qui ne sera jamais remboursé. Ici, il s’agit d’un budget destiné à être… dépensé sans espoir d’un quelconque «amortissement» ou de «retour sur investissements». Or, encore, il existe une rubrique «recettes» pour la présidence. Les recettes consistent en des rentrées d’argent. Il faudrait bien que Monsieur l’expert comptable devenu président de la république nous explique comment la présidence de Madagascar gagne des «sous» ?
Enfin, toujours dans le domaine des bizarreries, une rubrique «dépenses» figure dans la Loi des Finances 2015 pour le Sénat, alors que les élections sénatoriales, ce sera pour le 29 décembre 2015.
Quant aux prévisions des années qui suivront, elles son tout simplement… exponentielles et on se demande sur quoi elles reposent.
Certes, les données suivantes, par numéro de rubrique, pourraient être un peu illisibles pour les malvoyants mais cela donne une idée d’un budget public assez mal réparti. Il n’y a pas à dire: là -haut, dans les palais, il y a des super experts en écriture comptable mais qui ne tiennent pas compte du facteur humain, fait de chair et de sang et non de chiffres binaires.
Jeannot Ramambazafy – 19 décembre 2015
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