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Home Vie politique Chronique Madagascar 26 JUIN : et la vie continue

Madagascar 26 JUIN : et la vie continue

 

Jadis royaume indépendant, Madagascar a été annexée par la France, à partir du 6 août 1896, et est devenue un territoire d'outre-mer (TOM) en 1946.

Le drapeau malgache du temps de la royauté. RM signifie Ranavalona Manjaka (Litt. : Ranavalona qui gouverne)

Ranavalona III, la dernière Reine de Madagascar

 

L'insurrection, qui débuta dans la nuit du 29  au 30 mars 1947 à Moramanga, fut l'un des moments les plus sanglants de l’histoire de cette Grande île de l’océan Indien (100.000 morts), qui amena à une forme d'autonomie en 1957.

Les couleurs du drapeau malgache actuel

Le drapeau malgache a trois couleurs (rouge, blanc, vert). Elles renvoient  à un symbole.
Le rouge symbolise la souveraineté, la force de l’Etat malgache.

Le blanc, lui, renvoie à la pureté de cœur et à la loyauté des Malgaches.

Le vert est synonyme d’agriculture, de biodiversité (la Grande île est riche de plantes et d’essences rares qu’on ne retrouve nulle part ailleurs), mais aussi d’espoir. (« Maitson’ny Fanantenana »). Il faut souligner que, malgré un appauvrissement ambiant, les Malgaches sont prévoyants et honnêtes.

La Première République a été instaurée le 14 Octobre 1958 (inscription encore visible sur le fronton du Palais de l’ex-province dans la ville de Toamasina) et le retour de l’Indépendance de l’île a été proclamée le 26 Juin 1960. En fait, cette date marque la commémoration de la signature de l'acte d'Indépendance de l'île, alors colonisation française.

Et, depuis 49 ans, cette date demeure celle de la fête nationale malgache. Une fête respectée par tous les pays du monde et qui sera immuable dans les siècles à venir. En nous référant à l’époque d’avant la colonisation, il est tout à fait impropre de parler d’accession à l’Indépendance. Celle-ci, à travers le monde,  a toujours été l’objet d’une lutte. Elle ne se donne jamais en cadeau. Concernant Madagascar, cette volonté d’indépendance remonte bien avant l’arrivée de la puissance colonisatrice.

Les pouvoirs, les présidents passeront et trépasseront mais le recouvrement de cette indépendance restera pérenne quoi qu’il puisse arriver. Le reste n’est qu’une obstruction de l’esprit. Et le plus malheureux est que chaque président malgache arrivé au pouvoir entend y rester éternellement. C’est pourquoi, tous ont fait du toilettage de la première constitution malgache une volonté plus personnelle que politique pour garder le fauteuil présidentiel. Le peuple, que l’on appelle aux urnes n’y a vu que du feu, jusqu’ici. En 49 ans d’Indépendance, aucune Haute Cour de Justice chargée de juger les hauts dirigeants du pays, à commencer par le président de la république, n’a jamais été mise en place officiellement alors que son existence est inscrite dans la constitution.

Pour donner des exemples très précis de cette « élasticité » de la constitution malgache, prenons d’abord le mandat du Professeur Zafy Albert. Il avait inscrit et mis en application la motion d’empêchement présidentiel, une prérogative des députés. Ceux-ci s’étant retournés contre lui, c’est en étant empêché que le président Zafy Albert a quitté le pouvoir. Sans qu’il n’a tué quiconque.

Ensuite, lorsque l’amiral Didier Ratsiraka est revenu aux affaires, il aura vite fait d’organiser un referendum constitutionnel très expéditif, comme  à l’accoutumée. Le peuple censé ne pas ignorer la loi n’y a encore vu que du feu. Et ce n’est que longtemps après que tous ont appris que la fameuse motion d’empêchement présidentiel avait été purement et simplement retirée de la Loi Fondamentale malgache.

Enfin, à peine son second mandat entamé, Marc Ravalomanana organise, à son tour, un referendum constitutionnel, en 15 jours. Ce qui n’a laissé aucun temps au peuple de faire une quelconque comparaison. En avril 2007, le toilettage est officiellement adopté. Il faut se rappeler que, lors de tous les referendums du genre à Madagascar, le «Oui » l’a toujours emporté. Et ce n’est que quelques mois après que les Malgaches ont compris qu’il y avait forfaiture de la part de ce président pas comme les autres. En effet, il avait désormais le droit de gérer le pays à coups d’ordonnances assorties de « causes déterminantes ». Dans la pratique, personne ne connaît l’essence même de ces causes si ce n’était la détermination ravalomananienne de balayer tous ceux qui allaient contrecarrer ses plans de nouvelle conquête personnelle du pays, dans tous les domaines. La mise en place des fameux Pds (Présidents de délégation spéciale) n’est pas inscrite dans la constitution Ravalomanana. Les habitants des villes de Sainte Marie, Fort-Dauphin et Nosy Be, jusqu’à présent, ont été privés de vote concernant leur maire respectif pour « cause déterminante ». De l’autre côté, les deux maires élus des localités Ivato aéroport et Ivato village ont été remplacés par un Pds pour cause d’organisation du Sommet de l’Union Africaine (qui n’aura jamais lieu). Cette cause était-elle vraiment déterminante pour que des centaines de Malgaches se voient brutalement privés de leur choix ? Passons sur l’emprisonnement des maires de Toamasina et de Fianarantsoa. Ce n’est que mis à l’ombre qu’on leur a trouvé des motifs très déterminants.

Aussi, que ces GTT passent le restant de leur pauvre vie à faire des histoires. Mais feraient mieux de se battre, dès à présent, pour obtenir le droit de vote, au lieu de s’en prendre à des Malgaches comme eux, au nom de Marc Ravalomanana. Car nul ne pourra jamais changer l’Histoire qui suit son cours vers un changement drastique de cette constitution pourrie depuis près de 50 ans. Madagascar est arrivé à une période cruciale pour l’avenir de ses enfants. Soit c’est la réussite de l’entrée vers la IVème république -avec changement de tout le processus des élections, réécriture d’une constitution qui met tous les citoyens sur le même pied d’égalité-, soit dans trois ans les Malgaches redescendront dans les rues. D’où l’importance capitale des Assises régionales du 30 juin au 3 juillet 2009, dans les 22 régions de Madagascar.

Pour l’heure, voici des clichés qui démontrent que nul n’est ni ne sera éternel au pouvoir. A Madagascar aussi bien ailleurs.

 

Philibert Tsiranana, (1910-1978), Premier Président de la Première République de Madagascar, surnommé « Père de l’Indépendance ». Slogan de son parti PSD : « Pisodia izahay mandrapahafatinay ». Nous serons PSD jusqu’à notre mort ! Mais le règne n’aura duré que 12 ans.

 

Didier Ratsiraka, Président de la Seconde République de Madagascar, surnommé « Deba ». Slogan de son parti AREMA : « Madagasikara tsy mandohalika ». Madagascar qui ne s’agenouille pas. En fait, le pays a littéralement rampé sous l’appauvrissement tous azimuts. Mais il aura fallu deux luttes acharnées (1991 et 2002) pour que Didier Ratsiraka jette l’éponge.

 

Pr Zafy Albert, Premier Président de la Troisième République de Madagascar, surnommé « L’homme au « satroka Penjy » (Chapeau de paille). Slogan de son parti UNDD : « Ento miakatra ity Firenena ity ». Portons haut ce pays. Le prof, accaparé par ses « Madaraids » n’a pas vu le coup venir et il n’aura jamais eu le temps de mettre en application les fameux financements parallèles, les bailleurs de fonds traditionnels s’étant écartés.

 

Marc Ravalomanana, dernier Président de la troisième République de Madagascar, surnommé «Ramose,  le laitier d’Imerikasinina ». Slogan de son parti TIM : « Fahamarinana sy Fahamasinana ». Vérité et sacralité. Il a fait tout le contraire et malgré des tas de mensonges envers le peuple, il a préféré démissionné anticonstitutionnellement en remettant le pouvoir à un directoire militaire, le 17 mars 2009. Le reste n’est qu’interprétation et désinformation.

 

Andry Rajoelina, actuel Président de la Haute Autorité de la Transition de Madagascar, surnommé Andry Tgv, « Boay kely ». Slogan de son association TGV : « Oui, nous allons changer, Oui, nous avons changé, Oui, nous allons changer ! ».

Les officiers supérieurs désignés, n’ayant pas voulu d’une situation « à l’africaine », ont passé ce pouvoir à Andry Rajoelina, jeune leader de la révolution orange. Le vide constitutionnel étant, la Haute Cour Constitutionnelle l’a rempli en installant officiellement Andry Rajoelina à la tête d’un régime de transition (HAT) avec toutes les attributions du président de la république. Mission : entrée vers la IVème république.

Voilà la situation exacte de Madagascar en ce mois de juin 2009. Tout le reste n’est que mauvaise foi et espoir de retrouver ses intérêts et avantages personnels lié au feu Empire Tiko donc à Marc Ravalomanana, le plus grand diviseur de Malgaches devant l’Eternel.

 

Jeannot Ramambazafy alors journaliste à feu Madagascar Tribune et le P-Dg de la société Injet

Après Andry Rajoelina, il y aura d’autres dirigeants et d’autres 26 juin. Mais au moins, nous gardons espoir que les règles de jeu seront à l’avantage du peuple malgache enfin souverain, dès cette nouvelle IVème république qui sera une réalité d’ici quelques mois.

Me harceler, me menacer de mort au téléphone et m’insulter dans les forums ne servira strictement à rien. Sauf à condamner leurs auteurs eux-mêmes qui choisissent la solution de lâcheté suprême. Je suis, comme vous, un mort en sursis depuis 1972, année de mon premier combat contre toutes formes d’injustices. Je pardonne même à Coutiti dont les hommes m’ont pris en otages à Diego Suarez en 1991. J’ai survécu aux menaces physiques des gros bras de l’Arema en 2002. Et en cette année 2009, vous croyez que je vais trembler comme une feuille face à des personnages qui n’ont aucune racine véritable (« Tsy misy fotony », comme le dit D’Gary) ?

Dès à présent, soyez sur le qui-vive. Moi vivant, soyez prêts à payer pour vos actes au moment où vous vous y attendrez le moins. Une fois mort, par la faute de Marc Ravalomanana qui portera le chapeau de toute atteinte à mon « intégrité physique » (c’est le terme à la mode), je me transformerai en fantôme pour vous étrangler jusqu’à la dernière génération.

En tout cas, ces GTT (de Paris surtout) semblent avoir assez d’argent. En effet, sur le site du Tim, ils ont mis un « contrat » sur ma tête. Montant : 100 millions d’anciens francs ou 20 millions Ariary. D’où viendrait cet argent sinon du richissime Marc Ravalomanana, instigateur de toute cette atmosphère de terrorisme avec attaques d’ambassade et pose de bombes artisanales ? Mais qui est alors son comptable ?

 

Le Président Barack Obama : « Yes, we can » (If you want !)

Je ne saurais terminer cet article sans rappeler que si Barack Obama, afro-américain, a été élu président des Etats Unis, c’est après plus de 50 ans de lutte du peuple noir, le point d’orgue ayant été le rêve du pasteur Martin Luther King. Il a été assassiné mais son rêve (« I have a dream ») est de venu réalité. Alors GTT hors de la Grande ile, allez-vous encore longtemps faire des histoires ou bien allez-vous enfin vous réveiller pour bâtir notre histoire commune et laisser de beaux souvenirs à vos descendants ? A vous de voir avec votre conscience.

Allez, malgré tout cela, la vie continue : bonne fête des… Pères à tous !

 

Jeannot Ramambazafy - Journaliste

 

 

 

Mis Ă  jour ( Samedi, 20 Juin 2009 16:42 )  
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