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Hery Rajaonarimampianina. Un an au pouvoir. Et après ?

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Antananarivo, 25 janvier 2015. Tout ce qui se passe à Madagascar, depuis le 25 janvier 2014, au lendemain d’une passation de pouvoir entre Andry Rajoelina, président de la Transition et Hery Rajaonarimampianina, président élu le 20 décembre 2013, est consigné pour la postérité dans mon livre : « Hery Rajaonarimampianina : les 100 jours d’un homme de pouvoirs ». Mine de rien, et sans me vanter, il a été vendu à 350 exemplaires, ici et ailleurs en auto édition. Actuellement, l’offre ne suit pas la demande, hélas. Une suite est en gestation, avec un système de publication à l’extérieur et en public. Le titre ? Vous le saurez bientôt…


La passation du 24 janvier 2014 était, certes, symbolique, mais jamais vécu de mémoire de journaliste ayant 30 ans et plus dans le domaine. Les douze derniers mois écoulés ont démontré que « le candidat n°3 n’était qu’un candidat de dernière minute », dixit Jean Eric Rakotoarisoa, et qu’il n’avait aucun programme de développement ni même de redressement du pays ayant été en crise politique durant cinq ans. Crise politique qui n’est pas prête de s’achever avec ces violations répétées de la constitution, mais légalisées systématiquement par le même Jean Eric Rakotoarisoa.


La famille recomposée Rajaonarimampianina et plus au Vatican, le 28 juin 2014, au lendemain de la célébration de la fête de l'Indépendance qui avait causé mort d'hommes

En un an, le président Hery Rajaonarimampianina aura battu une série de tristes records dans les annales des aberrations de l’Histoire politique de Madagascar. Un seul exemple : entre fin janvier (sommet de l’OUA) et décembre 2014 (sommet de l’OIF), au lieu d’aller au-devant du peuple malgache, il a effectué plus d’une dizaine de voyages à l’extérieur, en majorité en catimini à l’aller, (il semble avoir une hantise des journalistes) et qui n’ont rien rapporté du tout au peuple. En effet, quel que soit le candidat élu, le retour à l’ordre constitutionnel était automatique à travers des élections au suffrage universel. Ce n’était pas la peine d’en rajouter. Une sorte de tour du monde avec sa famille recomposée : Afrique, Europe, Etats-Unis, Moyen-Orient (Israël).

Que les élus et nommés malgaches, ainsi que le président de la HCC aillent vivre aux U.S.A. On verra s'ils pourront et oseront interpréter la Constitution à leur guise. "Nous, peuple américain, donnons au gouvernement le droit d'exister et rien d'autres".

A Madagascar, le peuple est infantilisé et terrorisé par des individus comme Me Henry Rabary-Njaka qui cautionne sans état d'âme, mais avec des airs de renard affamé, les violations répétées de la Constitution de la IVème république

Comment voulez-vous qu’un dirigeant puisse développer quoi que ce soit, s’il passe son temps à se tourner vers l’extérieur de son pays au lieu d’aller à la rencontre des problèmes intérieurs pour y trouver des solutions ? Le comble, pour son propre malheur, c’est qu’il semble ignorer l’Histoire politique de sa propre nation. Tous ses prédécesseurs ont violé et/ou toiletté la Constitution. Tous, sans exception, ont été jetés hors du pouvoir par le peuple (1972, 1991, 2009).

Au centre, Niels Marquardt, l'ambassadeur américain présent au palais d'Iavoloha au momentoù Marc Ravalomanana a présenté sa démission via la Tvm et la Rnm, en remettant ses pouvoirs à un directoire militaire inexistant dans la Constitution de la IIIè république. C'était le matin du 17 mars 2009. L'ambassadeur a dégringolé consul en Australie. Emportera-t-il son secret dans sa tombe ? Heureusement que wikileaks a consigné ses "observations" qui reflètent les réalités vécues à l'époque

Seule la révolution orange a été taxée de coup d’état, grâce à une campagne médiatique sur Internet orchestrée par Marc Ravalomanana, et aux non-dits de l’ambassadeur des U.S.A., Niels Marquardt. Alors les gars, en 1972 et à 18 ans, j’étais déjà un « putschiste » alors. Et je le resterai tant que les dirigeants de Madagascar perpétueront un système de gestion clanique au détriment d’une population qui ne cesse d’augmenter et de s’appauvrir monétairement. Tandis que les dirigeants passagers, eux, engraissent à vue d’œil, en ne respectant aucune loi, ne serait-ce que le code de la route. Il devrait vivre aux Etats-Unis, pour voir un peu s’ils oseraient interpréter les lois en vigueur…

Hery Rajaonarimampianina, inamovible ministre des Finances et du Budget, de septembre 2009 à septembre 2013, avec les Premiers ministres, Monja Roindefo, Camille Vital, l'éphémère Eugène Mangalaza et Omer Beriziky. Il doit en connaître des secrets. Surtout qi'l était en même temps Président du Conseil d'administration d'Air Madagascar. Ce qui a permis à Me Henry Rabary-Njaka d'apparaître à ses côtés, même tapis dans l'ombre comme un chat attendant une souris pour l'attraper. Et il a bien fait d'attendre car, de nos jours, le même Henry Rabary-Njaka a été bombardé PCA de cette compagnie aérienne nationale ! en plus d'être directeur de Cabinet de la présidence et Secrétaire général du parti Hvm

Que faut-il retenir de cette année 2014 avec Hery Rajaonarimampianina au pouvoir ? Rien, tout est à oublier, puisque tout a déjà été vécu depuis plus de 40 ans. Mais cela ne se passe pas comme çà pour la mémoire collective. La démarche semble immuable mais il faut la consigner pour ceux qui nous remplaceront ici-bas Un candidat de dernière minute se présente, sans aucun parti ni aucun cursus politique. Ici, il s’agit d’un expert comptable de formation, inamovible ministre des Finances de la transition 2009-2013. Félicité par les bailleurs de fonds pour sa gestion, malgré la suspension de leurs aides, il s’est conduit comme le dernier des novices une fois élu président. Cela est ahurissant. Mais tout à fait explicable : Hery Rajaonarimampianina est de ceux qui sont nés pour être sous les ordres plutôt que de donner des ordres. D’où tout ce désordre actuel. A croire qu’il n’est pas maître de sa personne mais que quelque chose ou quelqu’un lui souffle ce qu’il doit faire, selon la situation. Une attitude de cavalerie et de pompiers réunis : ceux toujours en retard pour réagir. Le plus grave, c’est qu’il rejette toujours la faute sur les autres. Une mentalité authentique d’irresponsable face à ce à quoi il n’a jamais été formé et préparé : la gestion d’une nation.

Passation entre le Général Jean Ravelonarivo et le Docteur en médecine, Kolo Roger. Tous les deux, amis du Président Rajaonarimampianina, ont été désignés voire choisis, sans suivre le prescrit constitutionnel dont l'article 54 a été interprété à la sauce Rakotoarisoa.

Le bilan de l’année 2014 sous Hery Rajaonarimampianina n’est donc pas fameux. Il s’est fait plus d’ennemis que d’amis. Surtout dans le pays. En ce début d’année 2015, la manière de désigner un nouveau Premier ministre était tout simplement lamentable et sera lourde de conséquences. Jean Ravelonarivo n’arrivera à redresser cette année blanche que par la force, ayant été lui-même promu Général de brigade. Sans être devin, on peut déjà prédire que l’avenir proche du régime Rajaonarimampianina est sombre. Plus il parle d’Etat de droit, de démocratie, de droits de l’Homme, plus tout cela n’est pas respecté dans la vie au quotidien. En tout cas, la Communauté internationale n’est pas dupe. Elle est… diplomate. Des chiffres mirobolants des « aides » publiques ont été annoncés, mais rien encore n’est tout à fait décaissé. Sauf pour l’urgence humanitaire, à travers des agences comme le système des Nations Unies (Pam, Unesco, Fao…) l’Usaid et la Jica. La France, elle, aide comme elle peut à travers l’Afd (il ne faut pas briser « les liens historiques qui unissent les deux pays, n’est-ce pas ?). Il y a bien une raison. Non ?

Tous les dirigeants malgaches élus et à la tête d'une période de transition. De g. à dr. et de haut en bas: Philibert Tsiranana, Gabriel Ramanantsoa, Richard Ratsimandrava, Gilles Andriamahazo, Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Norbert Lala Ratsirahonana, re-Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina. Ce dernier battra-t-il le record de Zafy Albert à la tête du pays ?

Je ne suis ni diplomate, ni politicien, ni analyste mais ma vision est la suivante : Hery Rajaonarimampianina va tenter de rester le plus longtemps possible au pouvoir, pour amasser le maximum de milliards d’ariary, afin de finir ses vieux jours avec sa famille recomposée dans le luxe et la richesse. La suite, il s’en fout comme de son divorce avec Claudia, sa première épouse (je suis Charlie les gars ! Et ne dites pas que c’est un mensonge, une histoire inventée). Mais cela implique qu’il ne sera plus qu’un simple figurant qui ne fera que dire ce qu’on a déjà entendu depuis un demi-siècle. A un moment donné, quelque chose de totalement imprévisible se produira et, comme on dit en anglais : « He will be finished ». Divagation, diriez-vous. Certes, gouverner c’est prévoir, mais l’amiral Didier Ratsiraka, le professeur Zafy Albert et le laitier Marc Ravalomanana avaient-ils prévu qu’ils finiraient mal leur temps à la tête du pays ? Non. L’expert comptable Hery Rajaonarimampianina et toute sa clique ne seront pas l’exception car n’ayant rien fait d’exceptionnel justement.


Pour résumé, cela donne ceci. Espoir imbécile que les bailleurs de fonds allaient ouvrir leurs vannes une fois élu ; violation de l’article 54 ; désintérêt sur les problèmes sociaux de la population en voyageant inutilement, sauf pour l’enchantement puéril de sa famille recomposée ; emprisonnement de journalistes donc entrave à la liberté de presse et d’expression en général (l’étudiant Berija a été enfermé dans une maison de force) ; fanfaronnades et réactions tardives systématiques face à un problème donné (délestages ayant causé mort d’homme à Toamasina, sauterelles, peste, démolition d’habitation ayant causé la mort dune vieille dame, retour de Ravalomanana ayant amené la détention illégale de Jean Marc Koumba et quatre agents de l’ACM, morts chez Sucoma Morondava pour avoir revendiqué leurs droits syndicaux, cyclone ayant tué de nombreuses personnes par éboulement… et j’en passe).


Certes, Jean Ravelonarivo pourrait être quelqu’un de « bien ». Malheureusement, c’est le président lui-même qui l’a handicapé dès le départ. Non respect de l’article 54 dans sa désignation (plutôt que nomination), ami rotarien, promotion au grade de Général de brigade aussi inattendue que le retour de Ravalomanana, militaire au pouvoir donc…). Cela fait beaucoup trop dans l’esprit du commun des Malgaches. Et, étant donné que 2015 sera l’année de toutes les priorités -"Le chantier est immense"(écoutez attentivement le discours présidentiel très littéraire du 09 janvier 2015 -ICI-), par quoi le successeur du docteur Kolo Roger commencera-t-il pour inspirer confiance aux bailleurs de fonds ? Car tout est urgent. Sans compter la grogne populaire qui monte, monte, monte… Commettra-t-il la même erreur que le Général Premier ministre Désiré Rakotoarijaona face aux adeptes du Kung-fu en 1984-1985 ? Il y a trente ans.


En s’entourant des militaires qu’il « veut mettre à contribution pour la mise en place d’un état fort », Hery Rajaonarimampianina vient de démontrer que son régime est extrêmement fragile et qu’un rien pourrait l’emporter comme les régimes précédents. Pour l’heure, ils se croient tous invulnérables « là-haut »…

Jeannot Ramambazafy – 25 janvier 2015

PS : Nous attendons ce qu’il va bien raconter cet après-midi au palais d’Etat d’Iavoloha pour marquer cette première année stérile à tous points de vue

Mis à jour ( Dimanche, 25 Janvier 2015 20:32 )  
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