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Andry Rajoelina à Morondava : Non aux " cyclones humains" ! VIDEO

 

 

Cinq mois après avoir constaté les dégâts de visu et donner des instructions en ce sens, le Président de la Transition, à la tête d'une très forte délégation ministérielle, est redescendu dans la Capitale de la région Menabe pour y inaugurer et le rentrée solennelle de l'année scolaire 2009-2010, et las bâtiments rénovés et modernisés du lycée Pôle de Morondava. En attendant les vidéos et photos inédites de ce double évènement (la connexion ftp étant quasi impossible, avec une vitesse minimaliste, malgré la fameuse clé Usb 3G+...) Ainsi, madagate.com pare au plus pressé et au plus important en vous livrant la traduction en français du discours du Président Andry Rajoelina.

Batîment administratif en juin 2009
 
Bâtiment administratif en novembre 2009

« Mes premiers mots consistent à féliciter tous les élèves, sans exception,  de ce lycée ainsi que les 22 DREN (Directions régionales de l’Education nationale) car le spectacle que vous avez montré tout à l’heure, prouve que vous maîtrisez parfaitement  nos us et coutumes très diversifiés mais qui nous unissent et font de nous une exception. Cela mérite des applaudissements, Mesdames et Messieurs.

(...) Lorsque j’ai accédé à la direction de la Nation,  l’éducation des enfants et des jeunes Malgaches figurait parmi mes priorités. Et c’est bien là un des objectifs de l’actuel pouvoir de transition. Aujourd’hui, en tant que Président  de la Transition reconnu par la Communauté internationale, je respecte la parole donnée dans le sens que l’éducation est très importante. La preuve en est ma présence, ce jour, parmi vous, afin de faire honneur à la rentrée scolaire solennelle 2009-2010. Aujourd’hui est un grand jour à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’éducation à Madagascar.  Mais ce n’est point le fait d’être réunis qu’il faudra garder dans les mémoires mais parce que cette rentrée solennelle 2009-2010 revêt un cachet inédit.  Pourquoi, vous demanderiez-vous ?  Parce que, malgré la situation de crise qu’a traversée le pays, et que nous avons surmonté malgré tout, l’année scolaire 2008-2009 est bien arrivée à son terme.  Cela avec l’organisation effective des divers examens scolaires.  Ici, je tiens à vous féliciter, vous tous les éducateurs qui n’ont pas failli à votre humble tâche et qui ont relevé de défi de mener jusqu’au bout la précédente année scolaire.  Mais le plus remarquable est que tous les résultats de ces examens (Cepe, Bepc, Baccalauréat) sont sortis d’une manière rapide jamais vue depuis à Madagascar : entre deux jours et demi et une semaine.  Mieux encore, le taux de réussite à augmenter de manière globale. Ici, je me rappelle du moment où j’étais Maire de la ville d’Antananarivo, en 2007 et 2008. Pour alléger les difficultés financières de nombreux parents d’élèves de la Capitale, j’ai instauré le système de cours gratuits, à la demande de ces parents dont le plus grand souhait était que leurs enfants réussissent leurs examens scolaires.  De nos jours, au moment où je dirige le pays, les cours gratuits existent dans tout Madagascar. 

Salle TIC et gîte d'étape, en juin 2009
 
Même bâtiment en novembre 2009

Il est indéniable que l’objectif a été atteint dans ce domaine de l’éducation qui est le nerf vital de la Grande île. En effet, c’est elle qui définit l’avenir même de nos enfants et qui constitue le levier du développement des régions et de la nation toute entière. C’est pourquoi je n’ai pas hésité à venir, ici, à Morondava, le 12 juin 2009, pour constater de visu les terribles dégâts dus au passage des cyclones. Et c’est ainsi que j’ai donné des instructions pour que ce lycée soit réhabilité dans le plus bref des délais.  En ce grand jour donc, éducateurs et élèves, c’est avec un amour profond que nous vous ouvrons à nouveau ce lycée entièrement réhabilité. A cette époque, il était malheureux d’avoir constaté que les élèves suivaient les cours sous des tentes. Lorsque j’avais demandé à la direction de ce lycée comment s’organisaient les cours car il fait très dans cette capitale du Menabe, la réponse fut : Monsieur le Président, les cours commencent en fin d’après-midi, lorsque le soleil descend vers l’horizon. En ce grand jour, cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Non seulement les bâtiments ont été réhabilités mais ils ont également été modernisés. Je vous félicite donc de nouveau et le souhait est que le taux de fréquentation et celui de réussite aux examens dans ce lycée dont sont issus de nombreux dirigeants passés du pays (Ndlr : comme André Resampa, ministre de l’Intérieur et surtout Laurent Botokeky, ministre de l’Education nationale sous la première république et, actuellement, le ministre de la Fonction publique Noelson William).

Le ministre Julien Razafimanazato, plus rapide que l'obturateur de mon appareil photographique, dont le poste est très convoité par les cyclones humains qui pensent utiliser le réseau des DREN pour embrigader tout le personnel de l'Education nationale des 22 régions de la Grande île. Comme au bon vieux de temps du SEREMA de l'Amiral Didier Ratsiraka. A l'époque, sous le prétexte de "révolution socialiste", les fonctionnaires devaient obligatoirement être membres du parti Arema. Ceux de l'Education nationale plus que les autres, avec une malgachisation galvaudée, grâce à Manandafy Rakotonirina et un petit livre rouge ("Boky mena"), guide tout à fait révolutionnaire dans la négativité de sa mise en pratique. Ainsi, en marchandant âprement, certains persistent à ce que le côté sombre de l'histoire se perpétue pour les prochaines élections de 2010, à travers un ministre qui usera et abusera du réseau dense de l'Education nationale

Tout cela traduit en réalisation le fait qu’Andry Rajoelina est un homme de parole qui tient ses promesses. Cela en travaillant sans relâche pour trouver les solutions adéquates afin de parvenir au développement tant recherché. Mais l’éducation ne saurait pas être le fait d’un seul homme mais il s’agit d’un domaine dans lequel le travail doit être permanent et en équipe. En fait, chaque citoyen a ses devoirs selon leur niveau car l’éducation est l’affaire de tout le monde. Et, en première ligne, il y a vous, les éducateurs issus des 22 régions de Madagascar.  Je me tourne donc vers vous, instituteurs, professeurs, dirigeants d’établissement scolaire, responsables au sein du ministère de l’Education nationale : vous êtes les piliers de la réussite, les chevilles ouvrières de l’avenir du pays que constituent les jeunes. Cela en leur transmettant le savoir pour qu’ils deviennent des adultes cultivés et responsables. « Des « tanora vanona, des tanora vonona » (littéralement des jeunes bien éduqués et prêts à assumer la  relève) qui seront la fierté de la nation. Connaissant les problèmes récurrents auxquels vous devez faire face, je vous fait la promesse que nous allons faire tout ce qui est dans notre possibilité pour rehausser le blason de l’éducation que vous portez sur vos épaules. L’éducation émane des responsabilités partagées. Suite aux diverses ateliers organisés au mois de juin dernier, nous allons relever le défi pour la mise en place le Conseil national de l’Education. Cela pour que ce ne soient plus les seuls dirigeants qui décident de l’avenir de ce domaine éducatif, base du devenir même des futures générations.  Dès lors, toutes les importantes décisions en matière de réformes, feront l’objet de discussions partagées et concertées, entre dirigeants et  les acteurs de l’éducation, avant de réaliser et/mettre en pratique quoi que ce soit.  

A présent, je me tourne vers vous, élèves, qui êtes les stars du pays en ce grand jour : je vous adresse nos vifs encouragements et notre soutien car vous figurez comme étant de l’or qui doit briller et non pas qui soit terni par la poussière. Notre souhait, à nous aînés et parents, est que vous soyez des jeunes brillants, cultivés, sages et patriotes, respectant les traditions malagasy et les droits fondamentaux de l’Homme. Pour résumer : que vous soyez les piliers et l’avenir de la nation dans toute votre citoyenneté, des jeunes capables et compétents. Aussi, tâchez d’avoir la volonté et l’assiduité pour que vous puissiez forger vous-mêmes votre future vie d’adultes. Ne vous laissez pas décourager, soyez la fierté de notre pays. Cela dit, nous pouvons constater que nous avons fourni beaucoup d’efforts, fruits d’un travail acharné des responsables à tous les niveaux. Ainsi, lorsque le Président et les ministres œuvrent de concert, tous les efforts aboutissent à des résultats positifs. En guise de récompense, car il faut savoir récompenser, des cahiers seront distribués ainsi que des  ordinateurs connectés à l’Internet pour que vous élèves et éducateurs puissiez communiquer avec le monde entier. Un centre de ressources TIC a également été mis en place dans lequel 15 ordinateurs déjà sur place seront installés.

Mesdames et Messieurs, face à la conjoncture politique que traverse actuellement le pays, se taire serait un crime vis-à-vis de vous. En effet, la bataille de chaises fait rage au détriment de toute notion de développement même. Ce qui se trame en ce moment est très honteux pour la nation entière. Tout est question d’intérêts personnels et matériels pour se remplir les poches et avoir tous les honneurs. Nous n’accepterons jamais cela. Si j’ai bien voulu que cette période de transition soit dirigée en commun avec toutes les mouvances existantes, cela ne signifie le retour des professionnels du détournement de deniers publics ; qui sont même passés experts dans ce domaine. Toutes les mouvances possèdent des techniciens capables et expérimentés. Nous avons posé la condition que ce soit des hommes nouveaux, des jeunes qui peuvent répondre à la soif de changement de tout le peuple malgache qui devraient être proposés en tant que ministres pour diriger cette période transitoire.

Coupure du ruban. de gauche à droite : Fihenena Richard, ministre de l'Economie, le Président Andry Rajoelina, André Haja Resampa, Secrétaire général de la Présidence, Julien Razafimanazato, ministre de l'Education nationale 

 Personnellement, je vous affirme que la majorité des actuels ministres toujours en activité correspondent à ces critères. Et, en l’espace que quelques mois, ils ont démontré leur savoir-faire dans l’exercice de leurs fonctions, à travers des réalisations palpables. Certes, la perfection n’est point de ce monde mais tout homme est perfectible s’il s’en donne la peine et s’il maîtrise les enjeux. Il faut cesser de se focaliser sur des petits riens négatifs par rapport  aux actions positives et palpables menées à terme, en l’espace de ces quelques mois.  Pour vous donner un exemple, le ministère de l’Education nationale, justement, ne serait-ce qu’à travers la réhabilitation et la modernisation de ce lycée saint Paul de Morondava, ravagé et détruit par les cyclones mais que nous avons fait renaître de ses cendres en un temps record. Nous ne pourrons jamais permettre que ces efforts soient réduits à néant par des « cyclones humains »…  Pour conclure,  nous vous apportons notre bénédiction, vous élèves et éducateurs pour que vous puissiez réussir jusqu’au bout tout ce que vous allez entreprendre et plus encore, dans ce domaine de l’éducation. Je suis persuadé et convaincu que les jeunes d’aujourd’hui seront la fierté du Madagascar de demain.  Je déclare ouverte officiellement l’année scolaire 2009-2010.

Misaotra indrindra, Tompokolahy, mankasitraka, Tompokovavy ".

Photos, transcription et traduction :

Jeannot RAMAMBAZAFY

Morondava, le 27 novembre 2009

Mis à jour ( Mardi, 01 Décembre 2009 15:44 )  
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