Décidément, à force de fréquenter des personnages indignes de confiance et ne respectant pas la parole donnée, on finit par être atteint de la même maladie. Ainsi, voilà que l’éminent Eugène Mangalaza, propulsé Premier ministre par la volonté de saint Didier Ratsirakos (çà fait un peu église orthodoxe, non ? Vous ne connaissez pas Monseigneur Makarios ? ) a montré une autre facette peu reluisante de sa personnalité. Afin de protéger nos sources, elles seront nommées, ici, par des initiaux. Qui est vraiment Eugène Mangalaza ?
Témoignage de R.T
Vol Air Madagascar – MD535/DTE du 28 novembre 2009
« Dans ce vol se trouvait Eugène Mangalaza, classé Very Important Person ou VIP. Suite à l’arrivée tardive de l’avion opérant le  en provenance de Moroni (Comores),  une annonce retard de l’embarquement ainsi que du départ a été faite,  suite à l’attente de l’appareil. Tout de suite après cette annonce, M. Mangalaza a demandé  un responsable, par l’intermédiaire de  son préposé au protocole. Le Premier ministre a voulu savoir la cause du retard de son vol et l’heure prévue du départ.  Notre témoin direct raconte : « Je me suis  excusé et suis allé aux nouvelles. En retournant au salon VIP,  j’ai alors informé tous les passagers présents dans ce salon que le départ était estimé aux alentours  de 14h15. A cet instant, l’ADEMA (Aéroports de Madagascar) a aussi passé une annonce. Le Premier ministre m’a alors demandé si je pouvais discerner l’annonce. Je lui ai alors répondu que l’on pouvait quand même comprendre bien que  l’annonce ait été un peu caverneuse. Il a alors commencé à hausser le ton en me demandant depuis combien de temps je travaillais chez Air Madagascar ; pourquoi,  moi personnellement, je n’allais pas demander à ce que les haut-parleurs soient changés, et que pourquoi il n’y avait pas d’horloge dans le salon VIP. Je lui ai répondu que : comme les infrastructures émanent d’ ADEMA, c’est à ADEMA de rénover les infrastructures de l’aéroport. A ce moment précis, il a  crié sur moi, en ces termes : « vous avez travaillé aussi longtemps pour Air Madagascar et vous ne savez rien du tout ? Sortez, sortez, je ne veux plus vous voir ! ».
Témoignage de R.N.
« Je suis allé rencontrer le Premier ministre dans le salon VIP. Il m’a demandé à quelle heure l’avion arriverait à TMM. Comme l’avion allait partir à 14h15, il arrivera à TMM à 16h15. Il m’a ensuite demandé si j’avais fait l’annonce, je lui ai répondu que cela avait effectivement  été fait. Il a alors demandé pourquoi on n’entendait rien : « Combien de fois avez-vous fait la réclamation pour ces annonces inaudibles ?  J’ai lui ai alors révélé que j’avais déjà effectué  des réclamations maintes fois auprès de l’ADEMA pour ces haut-parleurs. Il a alors crié : « Je veux ces réclamations lundi ! Amenez-les-moi petit con ! A présent,  sortez, partez ! ». Cela, devant tout le monde présent dans le salon VIP ».
Témoignage de R.A.
« Au moment du TOP embarquement,  le Premier ministre est sorti du salon avec son protocole. Pour éviter tout problème, R.T. m’a demandé de le rattraper afin que l’on puisse l’embarquer en priorité. Il m’a ordonné d’ouvrir la porte d’entrée en salle d’arrivée TB. Il s’est dirigé vers les chariots bagages et m’a ordonné de pousser le chariot. Le protocole m’a aussi forcé de le faire. Il m’a également ordonné de ramasser les détritus traînant par terre. Il s’est alors dirigé vers les toilettes dans le hall de l’aérogare en m’obligeant à le suivre. En voyant que tout était propre, il s’est alors dirigé vers les toilettes pour hommes en salle de départ. Arrivé là , il s’est écrié : « Sokafy daholo ireo dia jereo raha misy olona ao » (ouvrez toutes les portes pour voir s’il yu a quelqu’un).  Il m’a alors poussé pour entrer dans une cabine des toilettes pour homme. Il m’a alors touché le bassin en m’obligeant à regarder dans la cuvette et à tirer sur la chasse. Puis, il m’a  dit « Izao ve no toilettes-nareo nefa aéroport international ? » (C’est çà vos toilettes, alors que c’est un aéroport international ?). Puis il a tiré sur mon badge pour prendre mon nom ainsi que mon matricule. Ensuite, il a déclaré : « Mandehana amin’izay mandeha any fa tsisy ilavako anao intsony dia andana ataovy ny asanao. Teneno ny chef-nao amin’izao loto izao » (Vous pouvez déguerpir, je n’ai plus besoin de vous et allez informer votre chef des saletés qu’il y a ici). Pendant tous ces instants pénibles, l’officier de police qui suivait la scène ainsi que le protocole m’ont obligé à exécuter ses moindres caprices, en me menaçant d’en faire un compte-rendu auprès de mes supérieurs par la suite ».
Tous les témoins ensemble, qui travaillent chez Air MadagascarÂ
« Il s’agit-là d’un compte rendu de faits qui se sont réellement déroulés. Nous estimons que ne méritons pas de telles humiliations et un tel traitement même de la part d’un VIP ». R.N., R. T. et R. A.
Et ben dis donc, je plains déjà celles et ceux qui seront sous ses ordres directs ou même indirects. Certes, il faut mettre de l’ordre dans ce qui ne va pas. Mais ce n’’est pas parce que l’on ne sait pas quoi faire de ses heures d’attente dans un aéroport que l’on démontre sa véritable nature. Face à ce genre de situations, il faudra faire gaffe car, on a beau chassez le naturel, il revient au galop au moment où l’on s’y attend le moins. Pauvre, pauvre transition. J’en suis tout… transi.
Recueillis par Jeannot RAMAMBAZAFY