Hélas, l'orgueil et la vanité de Marc Ravalomanana ont pris le dessus...
12 décembre 2009 : Marc Ravalomanana a 60 ans et vit exilé en Afrique du Sud.  12 décembre 2007 : Andry Rajoelina est élu maire de la ville d’Antananarivo avec un score incontestable et incontesté : 63, 27% des voix exprimées. Malgré ses promesses d’aider tous les maires de la Grande île, sans exception, Marc Ravalomanana va creuser lui-même sa tombe politique, en s’acharnant sur le tombeur de son poulain -Hery Rafalimanana a qui il avait octroyé toute la puissance publique- comme s’il avait perdu le tournoi de poker menteur de sa vie.
Ratsiraka et Zafy : amnésie et mauvaise foi
Il y a toujours une cause à un effet. C’est ce que persistent à éluder les fanatiques de tous bords, surtout ceux qui se contentent de la solution de facilité, toujours puisée dans des faits écrits à l’emporte-pièce, sans en mesurer les conséquences. Médire et désinformer, rien que pour le plaisir de se donner de l’importance sous le couvert de l’anonymat permis par les forums. Déjà un esprit paradoxal découlant d’un mal-être… Ce 12 décembre 2007 était un signal fort pour Marc Ravalomanana qui n’a pas su retirer des leçons du passé récent, fort d’une constitution révisée à la mesure de ses ambitions personnelles. Lentement, mais sûrement, il a éliminé ceux qui avaient contribué à son auto-proclamation, le 22 février 2002. Au détriment d’un Didier Ratsiraka, obligé à s’exiler en France mais qui, devenu amnésique (il a eu tout de même 73 ans en novembre), lui donne la main pour tenter d’écarter celui qui l’a remis en selle. Concernant le professeur Zafy Albert, même topo : après n’avoir jamais reconnu Ravalomanana comme président de la république, le voilà aussi qui pactise avec lui pour le même objectif (il a tout de même 82 ans, âge de la sénilité absolue). Une mauvaise foi qu’il emportera dans sa tombe.
Venise : 60 km d’archives remontant sur 8 siècles
Une fois Andry Rajoelina élu maire de la Capitale de Madagascar, les pires coups bas vont pleuvoir sur lui. Les vérités historiques sont toujours archivées quelque part. Si vous vous intéressez sincèrement au devenir de la nation malgache, cherchez-les, instruisez-vous avant d’analyser des faits issus de votre propre imaginaire. En passant, je viens de faire une découverte extraordinaire. Saviez-vous, ô fanatiques ignares, que l’ancien couvent des Franciscains de Venise abrite, de nos jours, 60 kilomètres d’archives historiques remontant sur huit siècles ? Comment voulez-vous que les générations malgaches ne soient pas pauvres d’esprit si, à chaque fois que l’on change de dirigeants, toutes les archives de leurs prédécesseurs sont littéralement détruites ?
Madagascar : 78 ans de témoignages historiques partis en fumée
La plupart des archives des actualités malgaches en noir et blanc, durant l’époque Tsiranana sont à l’INA en France.  L’ère Ratsiraka a été effacée de l’audiovisuel public. Ils ne restent que des rouleaux de pellicules humidifiés que Monique Juliette Razafy-Rahajarizafy (diplômée de l'Institut des hautes études cinématographiques de Paris, IDHEC), tente de numériser, actuellement. Concernant l’ère Ravalomanana, et selon Monique, l’incendie du 26 janvier 2009, qui a ravagé les locaux de la maison de la radio-télévision, à Anosy, a occasionné la disparition de « 78 ans de témoignages historiques de notre pays ».
Antananarivo, ville martyrisée
Madagate est là pour équilibrer cette perte, à travers ses dossiers. Ceux qui inventent et s’inventent des histoires, ne feront jamais partie de l’Histoire de l’humanité mais ne seront que des ombres qui passent sur la planète Terre. Après un quart d’heure de fausse célébrité « pseudonymisée ». Malgré les photos prises ensemble avec Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana va faire découvrir une capacité de nuisance qu’il a réussi à cacher durant son premier mandat. Pendant toute l’année 2008, la ville d’Antananarivo, totalement martyrisée, sera rabaissée à un statut de village et la gestion du Maire sera systématiquement bloquée par des décisions moyenâgeuses. Parmi ces décisions du pouvoir central , celle anticonstitutionnelle de créer une seconde capitale pour le pays. Ainsi, la ville de Toamasina sera bombardée « Capitale économique » de Madagascar. Une minoterie appartenant à la famille Ravalomanana sera construite dans l’enceinte même du port, échappant à tous contrôles, en matière de droits de douanes, d’importations et d’exportations en tout genre… Marc Ravalomanana n'aurait jamais du s'en prendre à la population antananarivienne, à travers son maire élu.Comment l'a-t-il oublié, lui qui a aussi été élu à ce poste en 1999 ? Toutes les luttes populaires ont débuté ici, depuis 1972. Il était sur la place du 13-Mai. En fait donc, c'est le recommencement de l'Histoire qui l'a jugé. Et puni.
Pety Rakotoniaina et Roland Ratsiraka : emprisonnés pour des motifs abracadabrants
Aucune subvention promise ne sera octroyée à la Capitale, dégradée à la 5è catégorie en matière budgétaire. Au contraire, preuve d’un esprit satanique : cette décision pour que ce soit Andry Rajoelina qui paie les dettes de tous les maires passés de la Capitale. Incroyable mais vrai. Alors que l’ancien maire Patrick Ramiaranana et le Pds battu aux élections du 12 décembre 2007, ont laissé une ardoise de plusieurs centaines de millions d’ariary (41 milliards d'anciens francs plus exactement). Mainmise sur les ordures ménagères (affaire Samva), les transports publics (affaie ATT)… Comme ce qu’il a fait subir aux maires élus de Fianarantsoa (Pety Rakotoniaina) et de Toamasina (Roland Ratsiraka) -tous deux jetés en prison, après avoir inventé des motifs abracadabrants- Ravalomanana va commettre des actes indignes de son statut de président de la république vis-à -vis d’Antananarivo qui a toujours eu un statut particulier.
13 décembre 2008 : le vrai début de la fin
Comme Nosy Be, Fort-Dauphin et Sainte Marie dont les habitants n’ont jamais eu le droit de voter pour élire un maire. Jusqu’en ce mois de décembre 2009. Le 13 décembre 2008 marquera le vrai début de la fin pour le régime Tim-Tiko de Ravalomanana, avec la fermeture de la station de télévision Viva, appartenant au maire Andry Rajoelina. On connaît la suite. Même déformée par des mercenaires de l’écriture, il ne restera qu’une et unique vérité historique, dans 50 ans. Et c’est déjà dans les dictionnaires de référence comme le Larousse : en remettant ses pouvoirs à un « directoire militaire » créé pour la circnstance, Marc Ravalomanana s’est démis lui-même de ses fonctions, le 17 mars 2009, après la tuerie du 7 février 2009, devant le palais d’Etat d’Ambohitsorohitra. Didier Ratsiraka n’aura pas résisté longtemps non plus, après le carnage du 10 août 1991… Voilà , pour rappel, ce qui a amené la chute d’un petit laitier qui se prenait pour un empereur. En côtoyant momentanément les grands de ce monde, il en a oublié jusqu’à ces origines modestes, enivré de titres honoris causa. Tous les ans, le 12 décembre, c’est ce que les générations futures ne doivent jamais oublier. Ce sera un autre devoir de mémoire jusqu'à la fin. Ma fin. Cela rappelé pour cette année 2009, bon anniversaire à qui, dès lors ?
Cette photo, encore prise le 20 décembre 2007, au Palais d'Etat d'Ambohitsorohitra, aurait pu être le début d'un renouveau, d'un second souffle pour le pays tout entier, au grand bénéfice des Malgaches. Hélas, cette poignée de mains avait son équivalent : le baiser de judas entre Ravalomanana et Ratsiraka, à propos des accords de Dakar I et II, dûment signés en 2002 (Chissano était déjà là -bas), mais jamais appliqués par un Ravalomanana sûr de l'adéhsion populaire pour avoir osé s'autoproclamer. A qui doit-il s'en prendre sinon à lui-même ?
Jeannot RAMAMBAZAFY – 12 décembre 2009