Comme je l’ai déjà écrit dans un récent dossier, 2010 est une année extrêmement importante pour le devenir de Grande île de l’Océan Indien. En effet, elle marque les 200 ans du décès du roi Andrianampoinimerina (1745–1810), le grand unificateur du pays ; les 50 ans de l’Indépendance retrouvée ; les 50 ans de la naissance des Forces armées malgaches ; l’année électorale vers la quatrième république (bientôt un grand dossier spécial sur ces sujets ignorés ou escamotés).
Ceux qui ne l’ont toujours pas compris -et ils deviennent de moins en moins nombreux au fil du temps-, seront d’éternels laissés-pour-compte. Cette minorité, cependant, fait partie des privilégiés qui ont accès à l’outil informatique. Mais, au lieu de faire montre d’un patriotisme qui exige d’être conforme aux réalités, ils mènent un combat digne du XXe siècle : celui du culte de la personnalité et de la défense d’intérêts purement personnels et financiers.
Entre être fidèle à un individu et l’être envers toute une nation, il y a une différence énorme. Par ailleurs, il est inconcevable que des pasteurs de la Fjkm, (Eglise protestante réformée de Jésus-Christ à Madagascar), confondent Dieu et les intérêts de Marc Ravalomanana, leur vice-président à la largesse financière intarissable jusqu’ici. De quoi changer de paroisse… Dans le cas de ces pasteurs, qui entendent "lever la majorité silencieuse", Karl Marx a raison : la religion est bien l'opium du peuple.
Madagascar est en plein apprentissage de la démocratie. Tout le monde peut s’exprimer librement. Mais cette liberté a ses limites et s’arrête là où commence celle des autres. Les guerres de religion à connotation politique ont toujours mené à rien du tout. En parcourant tous les sites subventionnés par Marc Ravalomanana, un constat est vite fait. Le manque d’argumentations solides et l’acculturation amènent quelques énergumènes, souvent anonymes, à faire feu de tout bois en attaquant les personnes plutôt que défendre des idées. Mais l’issue est simple bien que demandant un peu de temps : lorsque Ravalomanana n’aura plus de quoi financer ses actions antipatriotiques, il restera un simple mortel. Pourquoi ses idolâtres ne se demandent-ils pas comment cela se fait-il que sa chute ait été plus fulgurante que son ascension ? Sa « réussite » est de portée biblique : ayant uniquement reposé sur l’argent, elle était vouée à être éphémère. S’il était le juste qu’il prétend encore être, il n’aurait jamais fini comme il l’a été, par sa propre faute. Une fin commune à tous les dictateurs égoïstes et égocentrique de ce monde.
En une décennie (1999-2009), l’ancien maire d’Antananarivo -qui avait effectué une entrée fracassante sur la scène politique- est devenu un fuyard et un fugitif. Ce, après avoir été seul maître à bord, après Dieu, du navire Madagascar. Dans leur démarche apatride assez pitoyable, ses séides admettent donc qu’Andry Rajoelina n’est pas n’importe qui que l’on peut balayer avec des mots vides de sens. Les vidéos de ce dossier doivent être traduites pour que le monde entier soit conscient que la révolution orange était incontournable. Car tout ce qui a été dit doit être entendu. Interprétez à votre guise, il en restera toujours quelque chose. Mais il n’existe qu’une seule vérité (qui blesse toujours). En ce début de l’an 2010, il faut préparer l’avenir sur 50 ans. Il n’est pas aisé de se défaire des mauvaises habitudes. Mais si jamais 2010 n’est pas une réussite vers un éveil réel du peuple malgache, il faudra attendre 2060 pour qu’il y ait une autre occasion.  Je serai certainement mort mais Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana le seront sûrement. Et Andry Rajoelina ne sera plus au pouvoir. Que feront alors les générations de cette époque future ?... Pour le moment, c’est à tous ces idolâtres de prouver qu’Andry Rajoelina n’est qu’un menteur et que Marc Ravalomanana -et ses deux prédécesseurs- n’a jamais pratiqué ce qui a été dit. Toutefois, il y a plus 15 millions de Malgaches témoins de leur mauvaise gouvernance. Car Antananarivo n’est pas Madagascar. Le culte de la personnalité et de l’impunité a fait son temps.
A présent, je me tourne (comme on dit dans un discours officiel) vers les Etats-Unis, considéré comme le gendarme du monde. Barack Obama a suspendu l’AGOA ? Bravo ! Qu’est-ce qu’il attend pour suspendre les travaux de la plus grande ambassade de toute l’Afrique, construite sur la route digue, à proximité d’une station d’essence ? Cela fera aussid'autres emplois perdus, donc d'autres pro-Ravalomanana suspendus uniquement à l'argent du temps présent. Cette NEC (New Embassy Compound) couvre administrativement Madagascar et les Comores. Coût : 100 millions de dollars. Superficie : 5ha dont 8.000 m² pour les bâtiments administratifs proprement dits. Encore une menace pour les riverains d’Andranomena. Car, à travers le monde, la seule présence des Américains est synonyme de danger permanent. Depuis des années, tout un quartier d’Antananarivo (Antsahavola) vit dans l’anxiété, dans la… terreur. Cette épée de Damoclès sera déplacée, c’est tout.  En attendant le retour à l’ordre constitutionnel, après les élections, que le zélé ambassadeur Niels Marquardt et tout le personnel de l’ambassade cessent leurs activités. Pourquoi faire deux poids, deux mesures ? Parce que Madagascar est pauvre ?
Enfin, d’où émane la fameuse crise financière « mondiale » qui a ébranlé le dieu dollar ? Certes, la Grande île est, pour le moment, une zone d’influence. Mais le peuple malgache va s’éveiller. Lorsqu’un dirigeant malgache, Didier Ratsiraka, a été capable de fermer la station de la NASA d’Imerintsiatosika, appartenant à la plus grande puissance mondiale, au début des années 1970, le pays n’a pas cessé d’exister.  De tout çà , personne n’en parle. L’Amérique du Nord est-elle incontournable ? Tout n’est que faux problèmes pour endormir encore plus un peuple par trop assoupi. Réveillons-nous ! L'avenir ce sont nos jeunes et tous les pays de l'hémisphère sud.
TRADUCTION
« Lorsque nous aurons réalisé les élections auxquelles nous avons l’intention de faire face le 20 mars prochain, ce seront les députés élus qui organiseront la Conférence nationale destinée à  réviser de fond en comble la loi fondamentale pour y dégager une nouvelle constitution. Lorsque cette dernière sera adoptée [par voie référendaire], alors nous irons vers l’élection présidentielle pour la IVè république qui sera effective cette année 2010. Voilà la mission de cette assemblée nationale, selon les régimes parlementaires qui existent de par le monde. Ainsi, il est préférable que le Premier ministre émane du peuple représenté par cette assemblée nationale. Par ailleurs, la fameuse gestion partagée de la nation devrait être appliquée non par uniquement pour cette période de transition mais être appliquée au sein même de la république. Voilà les étapes que nous allons franchir. Et, selon le nombre des députés issus de diverses entités, se dégagera le nombre des membres du futur gouvernement compétents respectivement. Voilà les étapes que j’allais vous communiquer. Mais je reviens sur le fait que le Premier ministre ne devra plus être issu d’une mouvance mais devra émaner de cette future assemblée constituante. Tous comme les autres membres de ce gouvernement ».
L’HISTOIRE VERIDIQUE
En cinquante ans et trois républiques, on ne sait plus sous quelle régime Madagascar était gouverné tellement il y en a eu des référendums constitutionnels. Tous les trois précédents présidents ont toiletté la constitution à leur avantage. Certes, il y eu un temps où le Premier ministre était proposé par les parlementaires. Mais c’est Zafy Albert qui a tout remis en cause, suite à ses problèmes avec le Premier ministre feu Me Francisque Ravony. Après avoir dénigré publiquement ce dernier -une séance fleuve diffusée en direct sur les ondes des chaînes de radiotélévision nationale- ; il limogea celui-ci et organisa un référendum qui a permis au Président de la république de nommer lui-même le Premier ministre. Le Oui a gagné, comme d’habitude, grâce à l’ignorance du peuple. Cela a permis à Zafy de nommer Emmanuel Rakotovahiny. Mais celui-ci a aussi du jeter les gants au profit de Norbert Lala Ratsirahonana. De retour aux affaires, l’Amiral rouge, profitant de ce changement, a gardé le système et, ainsi, lui aussi a nommé ses Premiers ministres. Cela a été poursuivi par Marc Ravalomanana qui a pu aussi nommer les siens. Mais en matière de régime, c’était plutôt le régime Arema, puis Undd puis Tim plutôt qu’un régime parlementaire ou présidentiel.  Voilà donc un grand changement à compter de cette année 2010, année de l’Eveil du peuple malgache auquel le pouvoir appartient.
Pour clore ce dossier, voici les déclarations du Président de la Transition, à propos des salaires de la fonction publique et des logements des étudiants dans tout Madagascar:
Grand dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY