Enfin, des éclaircissements attendues du ministre Augustin Andriamananoro, concernant la plate-forme DEFI 2010, traduits noir sur blanc ; puis, la vidéo du même ministre à propos de l'organisation des premières élections en temps réel jamais vécu à Madagascar. Photos prises lors du premier contact au Palais des Sports de Mahamasina, le 13 janvier 2010.
DEFI 2010 de long en large par Augustin Andriamananoro - Traduction de la vidéo
Il était temps, face aux velléités de toujours voir en noir, à Madagascar, dès qu’il s’agit d’innovations pour  aller vers un changement drastique et réelle. Augustin Andriamananoro, l’un des instigateurs de la plate-forme DEFI 2010, avec Julien Razafimanazato, est intervenu à la Televiziona Malagasy (chaîne publique nationale), le 22 janvier 2010. Comme l’émission était en malgache, voici la traduction de la vidéo de cette émission « Tosa-kevitra de notre confrère Bertrand Ranaivomanana.
« La raison d’être de la plateforme DEFI 2010 (pour Dingana Ezaka Fandrosoana Iombonana ou littéralement grand effort pour un développement commun), est de concrétiser tous les défis annoncés durant la lutte populaire. Nous avons tous été témoins que plusieurs faits sont survenus au sein de la nation. Madagascar a retrouvé son indépendance depuis 50 ans. Cette année 2010 requiert dont de nouveaux défis. Si l’on part de l’idée qu’un siècle équivaut à un jour, nous sommes, actuellement au moment où le soleil se trouve au zénith.  Le matin, nous étions fatigués et harcelés par un froid glaçant. Or, au moment où le soleil est au plus haut, nos ventres crient encore famine, ce qui implique de la nourriture et de l’eau. Après avoir enduré tous les supplices possibles, il me semble juste que la population malgache puisse, 50 ans après, commencer à boire à sa soif et manger à sa faim. Ainsi, le souhait et que l’après-midi, c’est-à -dire les 50 années à venir puissent apporter joie et bonheur aux générations à venir. Que le soleil brille toujours pour elles. L’ambition de DEFI 2010 est donc de mettre en action un nouveau projet de société dans ce sens. Car pour nous, membres de DEFI 2010, une page de l’histoire est tournée et nous en tournons une nouvelle, actuellement pour y écrire notre propre histoire. Cela est de la responsabilité de tous les Malgaches, vous, nous. Un nouveau projet de société à réaliser dans la prochaine IVème république.
« Au sein de notre plate-forme, nous avons plusieurs opérateurs économiques, de simples citoyens, des dirigeants ecclésiastiques, et de nombreux jeunes, élèves et étudiants. Notre devise est : Mivonona, Mahasahihy, Mandraisa andraikitra (Soyez, prêts, osez, prenez vos responsabilités). Si nous avons été attentifs au discours du Président, lors de la cérémonie de présentation de vœux (Ndlr : 8 janvier 2010 à Iavoloha), les trois mots-clés étaient : Fahavononana, Fahasahiana, Fandraisana andraikitra (Volonté, Courage, Responsabilisation).  Ainsi, de nos jours, tous les citoyens malgaches ne devraient plus attendre les autres pour écrire cette nouvelle page de notre histoire commune. Pourquoi sommes-nous parvenus à cette période de transition ? Il faut se rappeler qu’une transition est faite pour organiser, anticiper l’avenir. Certes, il se peut que quelques-uns entendent dormir sur des lauriers en pensant demeurer dans une situation de transition croyant que c’est une finalité. Nous sommes loin de là . Nous sommes en 2010 et de nombreux défis ont été révélés à la population. Qu’il faut relever et réussir. Récemment, nous avons redonné le pouvoir au peuple, c’est déjà un grand défi. Dans cette optique, nous lui avons donné son droit strict et fondamental de choisir ses représentants, en l’occurrence les Députés de Madagascar qui le représenteront pour élire les dirigeants de la IVème république. Et c’est ici et maintenant que tout un chacun doit prendre ses responsabilités et participer énergiquement à la naissance de cette IVème république, à travers un nouveau projet de société. Car cela ne doit pas revenir uniquement aux politiques ou aux membres de la société civile. Aussi, si je peux résumer de manière concise DEFI 2010 (Dingana Ezaka Fandrosoana Iombonana ou littéralement grand effort pour un développement commun), la démarche de changement commence par une amélioration au sein de votre environnement social : de votre famille, de vos voisins, de votre quartier, de votre région, du pays tout entier. Si nous parvenons, de par nous-mêmes, à cette amélioration, nous aurons alors  relevé le défi.
QUESTION : Mais on a comme l’impression que DEFI 2010 fait cavalier seul, qu’il se désolidarise avec les TGV (Jeunes Malgaches prêts) qui soutiennent le Président Andry Rajoelina (le fondateur). Il y a eu des échos de dissension, d’incohérence interne. Pouvez-vous nous éclairez sur tout cela, Monsieur Augustin Andriamananoro ?
« Les TGV et DEFI 2010 œuvrent main dans la main. Il faut rappeler que je suis, moi-même, vice-président national de l’association TGV. Nous avons les mêmes objectifs, la même vision. Cependant, je dirais que chacun à sa stratégie, ses méthodes techniques, pour y parvenir. Mais, de manière globale, je puis vous assurer qu’il n’existe aucune mésentente, aucun ombrage avec les TGV. D’ailleurs, ils sont nombreux, les jeunes du TV qui se sont inscrits à DEFI 2010 pour qu’on se donne la main et œuvrer ensemble pour parvenir à réaliser le changement réclamé par le peuple qui a lutté et payé par de nombreuses victimes devenues des martyres.
QUESTION : Pour DEFI 2010, les élections législatives seront-elles vraiment réalisées,  tenues ?
« L’homme propose, Dieu dispose. En tant que technicien, je dirais sans ambages qu’elle se tiendront car il s’agit d’un défi.
QUESTION : Où en sommes-nous et allez-vous vous présentez ?
« Concernant une éventuelle candidature, nous n’en sommes pas encore là . Pour DEFI 2010, le plus urgent repose sur l’application de la Charte des valeurs, qui lie les dirigeants et le peuple. Nous devons nous efforcer à ce que toutes les entités, toutes les composantes de la nation malgache puissent participer à ce scrutin, afin qu’il n’y ait pas de clivage. Tournons-nous vers l’histoire des 1er, 2eme et 3eme républiques malgaches. Tous ceux qui ont été au pouvoir l’ont tous quitté à la suite de descentes dans la rue du peuple. Pour que cela ne se reproduise plus jamais, il est impératif de mettre en application une Charte de l’opposition. Il faut que les dirigeants futurs admettent et acceptent qu’ils seront toujours confrontés à une opposition. Mais il faut que celle-ci soit vraiment une opposition d’idées, de politique de gouvernance et non une opposition pour le seul plaisir de s’opposer contre un ordre établi et de le défier. Ainsi, dans cette IVème république dans laquelle nous allons vivre les vrais changements, il est indispensable que la Charte de l’opposition soit claire et respectée. Ainsi, l’équilibre démocratique sera aussi respecté. Rappelons-nous : durant la 1ere république, le PSD (Parti social démocrate) ou « Pisodia », comme on disait, était un parti politique très puissant. Mais il a été mis à bas en 1972, par le peuple qui est descendu dans la rue. Durant le règne de l’Amiral Didier Ratsiraka, le parti AREMA (Pilier de la révolution malgache) était encore plus puissant. Il y eu même les MAREMA (Mpianatra AREMA), étudiants membres de ce parti au pouvoir.  Il a été mis à bas, une première fois en 1991, encore par la descente du peuple dans la rue. Je ne parlerai pas des autres luttes populaires durant la 3eme république.
« Mais en 2009, encore une fois, le peuple est descendu dans la rue parce qu’un seul parti (Ndrl : TIM de Marc Ravalomanana) a accaparé tous les pouvoirs pour mener un gouvernance à sens unique. Il coule de source que, retenant des leçons de notre histoire commune, en cette année 2010, nous allons et devons relever le défi pour que cela ne se reproduise plus. Déjà , à travers des élections libres, consensuelles, inclusives et transparentes. Cela afin que tous reconnaissent que les élus représentaeront effectivement l’ensemble des composantes de la nation malgache ».
A propos de ces prochaines élections législatives justement, le ministre Augustin Andriamananoro promet une nouveauté jamais vécue à Madagascar : le jour du scrutin sera également celui des résultats. Comment, demanderont les éternels septiques et pessimistes ? A travers l’utilisation de l’outil informatique et du réseau des Postes qui couvre l’ensemble du pays. Mai aussi, pour encore plus de transparence, l’utilisation du système IMASO qui est un réseau de visioconférence retransmise à la TVM afin que tous puissent assister aux dépouillements en temps réel. Alors ? Demain c’est déjà aujourd’hui, c’est tout ce qu’il faut se mettre en tête car qui n’avance pas recule définitivement.
Dossier et traduction de Jeannot RAMAMBAZAFY