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Madagascar : Elections législatives en mai 2010

Tiens, des lecteurs européens (oui !) m’ont écrit pour me demander de traduire les déclarations du président Andry Rajoelina du 17 février dernier. A cette demande « caporale » (car elle n’est ni générale ni « amirale »), je m'y plie volontiers. Effectivement, se faire traduire un texte en malgache peut toujours prêter à confusion. Voici donc ma traduction de ces déclarations qui ont eu lieu avant la tenue de la réunion du GIC sur la situation à Madagascar. Elles dévoilent surtout les pratiques des trois présidents périmés. Cela, tous les médias du monde l’escamotent délibérément. Cela signifie qu’ils se foutent éperdument des vraies racines qui ont amené le peuple malgache à jeter dehors ces trois compères qui entendent reprendre du galon par la grâce de la Communauté internationale dont l’intérêt -seul et unique- de certains de ses pays membres repose sur les immenses richesses de la Grande île. Le reste n’est qu’une question de parfaite connaissance de la mentalité des certains Malgaches corruptibles à souhait qui ne voient que les biens matériels immédiats. Après eux le déluge. Mais la vie continuera encore et toujours.

Voici les déclarations du Président Andry Rajoelina :

« Comme vous le savez tous, une délégation spéciale de la HAT est actuellement à Addis-Abeba pour présenter son schéma de sortie de la crise politique à Madagascar. Vous savez aussi que le GIC se réunit demain et après-demain (Ndlr : 18-19 février 2010) s’y réunit pour se pencher sur les problèmes liés à cette crise. D’emblée, je vous rappelle, que tous -la Communauté internationale elle-même mais surtout la majorité des citoyens malgaches- s’accordent sur le fait que seules des élections permettront la sortie de la crise politique. Notre objectif est donc l’organisation de ces élections. Mais il ne s’agira pas d’organiser simplement des élections mais de régler une fois pour toutes les problèmes insolubles du processus électoral durant 40 ans. La Haute Autorité de la Transition est décidée à organiser des élections libres, transparentes dans les normes de la démocratie, afin que les résultats soient acceptés par tous les citoyens malgaches et par la communauté internationale.

La question qui se pose, actuellement, est : comment procéder pour que les résultats de ces élections soient acceptés de tous ? Nous avons sans cesse répété que la Haute Autorité de la Transition va mettre en pratique tout ce qui aurait du l’être depuis tant d’années. Comme l’organisation des élections par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Car, jusqu’ici, c’était le pouvoir en place qui avait le privilège d’organiser les élections. Si nous résumons, le constat est le suivant : pourquoi, en 40 ans, y-a-t-il eu des problèmes qui ont amené, quatre fois, cinq fois, le peuple à mettre dehors le pouvoir en place ? Parce que les élections n’étaient que des simulacres de vote et que le verdict des urnes était déjà faussé à l’avance. Désormais, tout va changer, à partir de trois éléments vitaux du processus électoral à Madagascar.

- Les listes électorales. Nous connaissons tous l’existence de listes électorales fantômes et/ou fictives. Ainsi, avant même le jour du scrutin, tous les tenants du pouvoir passés avaient déjà une avance de 15 à 20% environ des voix exprimées. Parce que ni les candidats, ni les électeurs n’avaient un droit de regard sur les listes électorales. Aujourd’hui, nous allons nous efforcer de ne plus user de ces pratiques. Nous allons mettre en place un système permettant aux candidats et aux électeurs de vérifier eux-mêmes leur nom sur les listes électorales.

- La délivrance d’ordonnances. Lorsqu’un électeur était en possession de cette ordonnance, un électeur membre de parti, celui au pouvoir, cela allait de soi, il pouvait aller voter 5 fois, 6 fois, 10 fois tout au long du jour du scrutin. C’est pourquoi cette délivrance d’ordonnances sera interdite. Par contre donc : chaque candidat et électeur pourra vérifier son nom sur les listes électorales.

- Le bulletin unique. Quand vous étiez un candidat susceptible de donner du fil à retordre, 50% seulement -et encore- de vos bulletins parvenaient dans tous les bureaux de vote. Parce que c’était uniquement le pouvoir en place, avec tout l’appareil étatique, qui organisait l’ensemble du processus électoral. Par ailleurs, l’ensemble de la classe politique malgache réclamait depuis fort longtemps l’utilisation du bulletin unique. Notre volonté à utiliser ce bulletin unique est donc un gage pour pratiquer la transparence sans en faire un slogan vide de sens. Il existe un grand nombre de bureaux de vote dans tout Madagascar. Tout n’est donc pas contrôlable à 100%. Or, au su et au vu de tous, il existait des endroits, dans chaque « fokontany » (quartier) où le bulletin du candidat du parti au pouvoir était remis à des électeurs contre de l’argent, 5.000 ou 10.000 ariary. Cela signifie sans détour que le choix des électeurs était purement et simplement acheté. Et c’est pour que cela ne se répète plus jamais que nous avons décidé de l’utilisation du bulletin unique. L'égalité des chances n'en sera que plus grande.

L’autre grande question qui se pose est donc celle-ci : sachant cette volonté commune et majoritaire vers autant de changements pour plus de transparence, comment définir cette haine féroce envers la Nation malgache, de la part de certaines personnes ? Rappelons-nous que les sanctions sont déjà bel et bien là (ndlr : le Président Andry Rajoelina a omis de rappelé que les bailleurs de fonds ont cessé tout prêt depuis décembre 2008). On cherche à sanctionner tout le peuple malgache à travers les dirigeants de l’actuel pouvoir de transition. Ici, je déclare que les sanctions personnelles à mon encontre ne me font pas peur. Mais, de grâce cessez de prendre la population malgache en otage pour des raisons de haine personnelle et/ou d’égoïsme effréné mis en pratique. Aussi, quelles que soient les décisions prises par le GIC, qu’il sache que la majorité des citoyens malgaches est prête à aller se plier au plus vite au verdict des urnes. Tout comme l’organisation citée plus haut est sur les rails, avec tous les changements pour plus de transparence. Néanmoins, si les décisions du GIC portent sur le processus électoral (Ndrl : Et non plus sur la distribution de fauteuils pour faire perdurer cette transition), nous sommes prêts à réétudier la question avec les autres mouvances. Pour l’heure donc, une délégation conduite par le Premier ministre Camille Vital est à Addis-Abeba pour soumettre le schéma détaillé plus haut : aller vers des élections pour la mise en place démocratique de l’Assemblée Constituante.

Cette Assemblée Constituante aura pour mission de débattre sur le projet d’une nouvelle Constitution. Ces élections auront lieu au mois de mai 2010. Cela signifie que, quoi qu’il arrive, nous allons aller de l’avant pour relever le défi vers le grand changement effectif et réel. Le premier changement consistera donc à l’organisation des premières élections libres et vraiment transparentes jamais connues à Madagascar. Parce qu’en matière de démocratie, le dernier mot revient au peuple malgache. Ce sont les citoyens malgaches qui doivent décider de leur parcours, de la voie qu’ils entendent suivre dans la recherche d’un avenir meilleur pour leurs descendants. Leur décision est prise : les élections législatives auront lieu en mai 2010 car MADAGASCAR APPARTIENT AUX MALGACHES ».

Recueillis et traduits par Jeannot RAMAMBAZAFY - 18 février 2010

Mis à jour ( Jeudi, 18 Février 2010 09:11 )  
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