Le Président Andry Nirina Rajoelina, le 28 mai 2010 au Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra : «A compter de ce jour, je ne suis plus chef de file de la mouvance Rajoelina. Je reste « raiamandreny » et président de tous les Malgaches, bien que je sois le moins âgé (…). (…) Jusqu’ici, la constitution malgache a toujours été façonnée au seul bénéfice des présidents et non pour défendre les droits et faire comprendre les devoirs des citoyens»
La sortie de crise entamée par les Malgaches entre eux, avance à grands pas. Après la décision du Président Andry Rajoelina de se retirer de la course à la présidentielle de la nouvelle IVè république de Madagascar ; après ses récentes déclarations (le 28 mai 2010) de ne plus être chef de file de sa propre « mouvance » et de laisser à la société civile le soin d’organiser la prochaine conférence nationale -que seuls les fanatiques et les politiciens à bout d’argument taxeront, encore et toujours, d’unilatérale-, une autre entité vient de voir le jour.
Ainsi, le 12 mai 2010, le décret n°2010-279 a porté sur la création d’un Comité Consultatif Constitutionnel. Puis, le décret n°2010-279 en a désigné les membres. Issus de diverses régions de la Grande île de l’océan Indien, Il s’agit de :
Huit des neuf membres du Comité Consultatif Constitutionnel. Photo prise à l’hôtel Colbert, le 28 mai 2010
Président :
M. RAKOTOARISOA Florent : Avocat Général auprès de la Cour d’Appel de Toliara, ancien Haut Conseiller à la Haute Cour Constitutionnelle
Membres :
M. ZAFERA Maxime : Ancien Magistrat, ancien ambassadeur
M. NJARA Ernest : Faculté de Droit, ancien Ministre de la Population, Ancien magistrat à la Cour Suprême
M. RAJAONARIVELO Théogène : Professeur de Droit
Le Général ANDRIAMISA Amédée : Docteur en Sciences Politiques, Diplôme de l’Université de Caroline du Sud, Professeur de Sciences Politiques, Professeur Stratégies et développement
M NDRIANTSIMBAZOVINA Joël : Professeur agrégé de Droit Public
Mme RANDRIATAVY Lovamalala : Docteur en Sciences juridiques
M. RAZAFINDRAKOTO Misa : Directeur de la législation et du contentieux
M. RAJOELINA Patrick : Professeur de Droit International
Ce dernier était absent lors de la présentation officielle de ces membres à l’hôtel Colbert à Antaninarenina. En effet, M. Patrick Rajoelina -qui n’a aucun lien de parenté avec le Président Andry Rajoelina- réside en France. Mais il a envoyé le message suivant :
M. Patrick Rajoelina. Aucun lien de parenté avec le Président Andry Rajoelina
« Lors du Conseil des ministres du 27 mai 2010, j'ai été nommé membre de la CommissionÂ
consultative constitutionnelle de la République de Madagascar. Cette Commission aura pour mission de rédiger la Constitution de la IVè République qui sera soumise au Peuple Malagasy le 12 août prochain. Cette mission est enthousiasmante autant que difficile, voire délicate. Je vais tenter de m'en acquitter du mieux que je peux aux côtés des huit autres "Sages" ».
En tant qu’experts, les membres de ce Comité consultatif constitutionnel auront pour mission d’expliquer à tous les citoyens malgaches les tenants et aboutissants de la Constitution ainsi que sur le mécanisme de chaque type de régime (parlementaire, présidentiel…). Il s’est avéré que 75% des Malgaches ignorent profondément tout ce qui a trait à ces sujets. Leur première démarche consistera à collecter toutes les propositions de constitution émanant de tout un chacun sans exclusive. Libre et vraiment indépendant, il semble bien que ce Comité consultatif constitutionnel le sera, à partir du moment où, comme l’a déclaré son Président, Florent Rakotoarisoa : «  Nous n’avons reçu aucune orientation émanant du gouvernement dans l’application de notre tâche. Nous sommes totalement indépendants. Par la suite, nos propositions de texte constitutionnel feront l’objet d’un débat lors de la prochaine conférence nationale qui pourra statuer en dernier ressort. Ainsi, la constitution ne sera ni imposée ni dictée par les pouvoirs politiques ».
Enfin, dans les délais légaux impartis, la nouvelle constitution sera l’objet d’une consultation populaire sous forme de référendum constitutionnel. Déjà , une coalition d’entités de la société civile ainsi que des partis et plateformes politiques se sont réunis à l’hôtel Panorama d’Andrainarivo, les 27 et 28 mai 2010. Un comité d’organisation a déjà été mis sur pied, qui a défini les dates pour la conférence nationale : 14, 15, 16 et 17 juin 2010. Le vœu de la Communauté internationale va être exaucé.
Le Président Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa : « Ce n'est certainement pas à nous de dire qui devrait ou ne devrait pas exercer le pouvoir à Madagascar… »
Ravalo ainsi que Chissano & Co et les faux septiques vont-ils enfin entendre la voix de la raison ou bien, à bout d'arguments mais riches en arguties, iront-ils jusqu’au bout de leur entêtement ? A commencer par insulter de nouveau le Président français et remettre le plat maintes fois réchauffé de la Françafrique ? Encore heureux alors que ce soient les Chinois qui investissent dans les mines de fer de Soala ? Une ChinAfrique pointe à l'horizon du vocabulaire GTT ?
En effet, se faisant le porte-parole de cette Communauté internationale, le Président Nicolas Sarkozy a été on-ne-peut plus explicite : Ce n'est certainement pas à nous de dire qui devrait ou ne devrait pas exercer le pouvoir à Madagascar. Mais la France soutiendra toute solution qui ferait l'objet d'un accord entre Malgaches". On verra bien aussi pour les trois « mouvances », mais un adage précise que seuls les imbéciles ne changent pas d’idée.
Jeannot RAMAMBAZAFY - 29 mai 2010