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Madagascar : pour être riche, soyez… diplomate pour finir fanatique

Guy Rivo Randrianarisoa dans son rôle de PDS

Jeu de mots, peut-être, mais après les révélations sur les salaires scandaleux des ambassadeurs malgaches à l’extérieur, ce titre est justifié. Je ne m’attarderai pas sur les montants. Lisez plutôt l’article de la Gazette de la Grande île de ce 29 juillet 2010.

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Le propos de ce dossier repose, avant tout, sur le pourquoi de ces salaires mirobolants. En fait, tout émane d’une volonté de Marc Ravalomanana de lutter contre la corruption des agents de l’Etat malgache. En effet, le 22 juillet 2002, alors tout frais président du « Premier tour dia vita », Ravalomanana décide que les salaires des ministres « seront portés à l'équivalent de 3.500 dollars par mois, contre environ 300 dollars auparavant ». C’était lors de la foire rurale d’Antanambe. Il avait aussi déclaré : « Si les ministres, qui sont la clef du développement, sont payés convenablement, il n'y aura plus de corruption. On commencera par eux, et on avancera petit à petit car cette hausse de salaires concernera ultérieurement les fonctionnaires ». L’idée était fort louable mais, dans la pratique, les effets ont été plus que pervers.

En effet, en cette année 2002, Marc Ravalomanana avait insisté pour mettre en place la fameuse Haute Cour de Justice qui ne verra jamais le jour, 6 ans plus tard. Or, cette juridiction était déjà prévue dans la Constitution depuis 1992, afin de juger les dirigeants et les hauts fonctionnaires d'Etat soupçonnés de malversations. Condition attendue : de meilleurs résultats en travaillant dur et bien. Il s’agissait d’une pure démagogie de la part de celui prônait le « Fahamarinana » et le « Fahamasinana ». Car, par la suite, ce système de « motivation » se révèlera être le salaire du militantisme aveugle. Pour quelques ariary de plus. Combien de fois les salaires ont augmenté entre 2002 et 2008 ?

En avril 2008, Désiré Randrianarivelo, alors président du Syndicat des magistrats de Madagascar, « nommé » ministre au côté du « PM » Manandafy -au plus fort de la révolution orange-, avait annoncé : Sans tambour ni trompette, le gouvernement augmente les salaires des magistrats. Ces derniers touchent désormais beaucoup plus que le corps de la police ». Allons-nous nous demander pourquoi, en regard des évènements qui ont suivi en décembre de la même année ? Ravalomanana avait pressenti « quelque chose » mais son manque de jugeote l’a aveuglé. Ou plus exactement son assurance d’avoir acheté tout le monde, y compris ensuite les forces de l’ordre. Les fameux 2,5 milliards d’anciens francs remontent à cette époque.

Ces hausses en ont entraîné d’autres à tous les niveaux du quotidien des Malgaches qui, eux, paradoxalement, ont littéralement été laissés sur le sable. D’où provenait l’argent de ces « motivations » qui ont fait plus de jaloux qu’assainir la corruption galopante ? Des bailleurs de fonds eux-mêmes. Rappelons-nous ces ministres ayant bénéficié d’une formation (de quoi au fait ?) au Canada, aux frais de Bretton Woods. Dans la réalité donc, Marc Ravalomanana a pérennisé la dépendance totale de Madagascar aux financements pas du tout philanthropiques de la Banque mondiale et du FMI. Ces derniers, de par le monde, n’ont qu’un objectif : disposer d’un dirigeant à leur botte qui, contre quelques dollars de plus, signe les yeux fermés tous les contrats de projets gigantesques qui n’ont jamais profité à la population.

Miracle, mon ami. En décembre 2008, le FMI constate que Ravalomanana veut se la jouer perso, avec l’achat d’un jet de 60 millions de dollars dont la provenance ne sera connue que longtemps après. Les bailleurs de fonds, n’ayant reçu aucune explication plausible, coupent les vivres. Plus d’une année plus tard, Madagascar a survécu sans eux. Et là, je reviens sur la fameuse notion de dette odieuse. Il s’agit d’une doctrine de droit théorisée pour la première fois en 1927 par Alexander Nahum Sack, ancien ministre de Nicolas II de Russie, et professeur de droit à Paris : « Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas pour les besoins et dans les intérêts des Etats, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, etc. cette dette est odieuse pour la population entière du pays. Cette dette n’est pas obligatoire pour la Nation ; c’est une dette de régime, une dette personnelle du pouvoir qui l’a contractée. Par conséquent elle tombe avec la chute de ce pouvoir ».

Marc Ravalomanana, Zafy Albert et Guy Rivo Randrianarisoa à Addis-Abeba

A Madagascar, la dette n’est pas tombée mais la fin de règne et la démission de Ravalomanana étaient donc prévisibles. Mais ce n’est pas pour autant que les salaires des diplomates malgaches ont baissé. Au contraire. Depuis la fuite de l’ancien président, la plupart a continué, bizarrement, à être payée royalement pour dénigrer systématiquement la volonté d’un peuple aspirant au changement radical. Un exemple type de fanatique invétéré : Guy Rivo Randrianarisoa, de nationalité française. Il avait « travaillé » au sein de l’ambassade à Paris (Rivo kely -son surnom- n’y est passé inaperçu avec son train de vie… « voyant »- avant de se faire  nommer Sg du maire Patrick Ramiaramanana. Il est à l’origine de la quarantaine de milliards « évaporés » de la caisse de la mairie. Trou hérité par le maire élu Andry Rajoelina dont Guy Rivo fut, un moment donné, le conseiller spécial.

En fait, Guy Rivo rappportait à Ravalomanana tous les faits et gestes de ce jeune maire qui a été martyrisé par l’exilé sud-africain. Par la suite, il fut « nommé » Président de la délégation spéciale de la CUA (Commune urbaine d’Antananarivo) mais, sa maison ayant été incendié par le peuple en furie, il est allé rejoindre sa patrie d’adoption. Il n’a pas compris l’adage « aleo alan’Andriana toy izay alam-bahoaka » : mieux vaut être haï par les dirigeants que par le peuple. Puis, il a réapparu au côté de son maître lors des réunions de Maputo, Addis-Abeba et compagnie. Actuellement, il s’adonne à faire du mailing pour abreuver de désinformation les sites et blogs financés par Ravalomanana, dont ceux du GTT, en utilisant l’en-tête et le titre usurpé de président de la république de Madagascar. Même en anglais, please. Vivant totalement aux dépens de Ravalomanana, vous comprendrez alors pourquoi on ne peut pas lui jeter la première pierre. Sa vie financière repose sur les « motivations » de « Dada ». Car, en France, de quoi peut-il vivre ? Une nationalité française seule ne fait pas vivre son homme.

Voici un témoignage authentique et très révélateur sur ce Guy Rivo

« Guy Rivo Randrianarisoa, le nouveau  PDS, était apparu brutalement en France à la fin du conflit de 2002. A l’époque, alors que tous les analystes s’attendaient à une officialisation du travail effectué par les leaders de la diaspora en charge de la diplomatie et de la communication du Président pendant ce conflit, c’était un groupe d’inconnus qui débarquait. Outre le nouvel ambassadeur d’alors, qui clama haut et fort ses liens de parenté avec le toujours ministre des Affaires étrangères, (Ndrl : Marcel Ranjeva) et le nouveau PDS nommé hier (3 février 2009, après avoir été Dg du ministère de la Décentralisation), lui aussi un neveu, il y avait Hélian Ralison, conseiller inamovible à l’Ambassade. Puisque Guy Rivo Randrianarisoa apparaît maintenant comme un personnage de premier plan, je livre une petite partie des notes confidentielles dont je dispose afin que chacun puisse se faire une opinion de ceux qui prétendent nous gouverner. Nommé en décembre 2002 comme Conseiller économique à l’Ambassade de Paris, sa première action était de mettre en route le site internet de l’Ambassade par une de ses connaissances de Dijon pour un budget de plusieurs milliers d’euros. Ce site jusqu’à présent ne fonctionne pas vraiment… Guy Rivo Randrianarisoa prétendait être titulaire de diplômes universitaires dont l’authenticité n’a jamais été vérifiée. Il a fait parler de lui comme étant le patron d’une grosse société « off shore » et s’est présenté un jour à l’Ambassade à bord d‘une Ferrari rouge qu’il a revendu pour en acheter une autre de couleur jaune. Il a fait l’objet de critiques de certains médias mais à l’époque personne n’a prêté attention… Il a convaincu JP (Ndlr : l’ambassadeur Jean-Pierre Razafy Andriamihaingo) de faire acheter par l’Ambassade deux véhicules Peugeot 406 pour son usage personnel et pour le Conseiller Hélian Ralison ». (Alain R.). Sidérant, n’est-il pas ?

Lors du Conseil des ministres du 28 juillet 2010, le ministre des Affaires étrangères a fait une communication relative aux salaires des ambassadeurs ainsi qu’au budget attribué à chaque représentation diplomatique malgache à l’extérieur. A titre d’exemple, il a été cité le cas d’un ambassadeur malgache qui perçoit un salaire plus conséquent que celui du Directeur général du Fonds monétaire international qui est de l’ordre de 500.000 dollars par an. Après un débat et suite à l’intervention du Président de la Haute Autorité de la Transition, qui a dressé un tableau comparatif entre les salaires de ces ambassadeurs et certains hauts responsables du pays où ils sont en fonction, il a été décidé de procéder, par étape, à la prise d’une série de décisions dans le cadre des opérations de recadrage des salaires de ces ambassadeurs. Ainsi, le taux de chancellerie, appliqué au niveau de toutes les représentations diplomatiques malgaches à l’extérieur, est désormais augmenté de 25%. Ce qui fera bénéficier au Trésor public un gain de 25% en matière de masse salariale allouée à ces Ambassadeurs. Il a également été décidé de réduire le nombre des membres du personnel de chaque Ambassade malgache à l’extérieur qui, pour certaines, est plutôt pléthorique. Et décision a également été prise de faire rappeler au pays un certain nombre d’ambassadeurs qui n’agit pas, dans les conditions requises, dans le sens de la défense des intérêts de Madagascar dans les pays où ils sont en fonction.

Attendons-nous à un grossissement du rang des membres du GTT car tous ces privilégiés qui se la coulaient douce ne vont pas accepter la dure réalité de vivre grâce aux possibilités d’un pays classé parmi les plus pauvres de la planète. Cependant, pour leur propre bien, ils auraient tout intérêt à être vraiment diplomates pour ne pas attirer encore plus sur eux les feux de l’actualité.

Dossier de Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Dimanche, 01 Août 2010 05:21 )  
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