Fetison Rakoto Andrianirina, un illustre inconnu qui a saisi l’opportunité offerte par Marc Ravalomanana pour se sentir parvenu au sommet (Lequel ? Celui de la bêtise humaine ?)
Bon, avec plus de 100 partis et associations politiques signataires de l’accord du même nom, le peuple attend son application. C’est-à -dire les informations concernant la nécessité de rédiger une nouvelle constitution, décortiquée article par article, avant de parler d’élections proprement dites. Car cette loi fondamentale est la pièce maîtresse de la IVè république. « L’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts », dixit le président Obama. La Constitution en elle-même constitue une institution qui doit défendre tous les citoyens, sans exception,
Raymond Ranjeva, roi de la rhétorique. A 68 ans, il veut se faire une jeunesse (politique) dans un pays où il n’a jamais longtemps vécu depuis 1992
A l’heure actuelle, les démons du profit profilent à l’horizon. Tous veulent faire partie des institutions éphémères de la transition. C’est un fait, une réalité qui doivent être dépassés si l’on ne veut pas que des rois de la rhétorique -comme l’illustre Raymond Ranjeva à la recherche d’un plus pour sa retraite-, ne viennent encore compliquer les choses avec leur parler pour ne rien dire. Sinon pour semer encore plus le bordel chez les faibles d’esprits. Le patriotisme n’est pas un slogan mais se traduit dans les actions de tous les jours. On ne devient pas patriote subitement grâce à Andry Rajoelina. Ou à cause de lui. On est patriote ou on ne l’est pas. Et, à Madagascar, on ne naît jamais patriote. On naît orgueilleux mais toujours mendiant. Pour les gars comme Fetison et Rakotovahiny (littéralement Monsieur l’étranger), le salut passe par la Sadc et la médiation « vahiny ». Pour ces gars-là , Madame Gascar ne peut pas s’émanciper par elle-même. Quand alors ?
La majorité politique est, qu’on le veuille ou non, dans le camp de ces signataires. Il importe de rafraîchir la mémoire des égoïstes et des parvenus. Et c’est cela qui est formidable avec l’Histoire : les faits ne peuvent être déformés comme le font actuellement les GTT et autres pro-Ravalomanana. Ils font et cherchent des histoires sans rien savoir réellement. Ils ignorent superbement les racines des maux qui minent politiquement le pays, depuis 50 ans, au nom d’un président démissionnaire, donc auto-déchu.
Marc Ravalomanana, sûr de son second mandat, grâce à un appareil étatique totalement asservi. Sans compter son réseau de distribution de produits laitiers à travers toute l’île
Lors de l’élection présidentielle du 3 décembre 2006, voici le nom des candidats originels:
Général Andrianafidisoa (candidature rejetée) ; Philippe Madiomanana Tsiranana ; Pasteur Randrianjoary ; Marc Ravalomanana ; feu Herizo Jossicher Razafimahaleo ; Jean Lahiniriko ; Elia Ravelomanantosa Razafindrabe ; Norbert Lala Ratsirahonana ; Pasteur Daniel Rajakoba ; Pety Rakotoniaina ; Roland Iarovana Ratsiraka ; Ny Hasina Andriamanjato ; Monja Roindefo Zafitsimivalo ; Manandafy Rakotonirina ; Razakarimanana Ferdinand ; Bema (candidature rejetée) ; Virginie Bezara alias Ninie Donia (désistement) ; Thaina Jacky Johnson (désistement) ; Andrianjaka Jaonah (candidature rejetée) ; Pierrot Jocelyn Rajaonarivelo (candidature rejetée).
Un exemple de propagande électorale du parti TIM. Habillés, véhicules, « per diemés »… A Madagascar, il faut être riche pour charmer l’électorat
L’électorat de cette présidentielle du 3 décembre 2006 :
Nombre de bureaux de vote officiel : 17.586 ; inscrits : 7.317.790 ; votants : 4.531.946 ; taux de participation : 61,93%
Voici les scores qui permettent de ne pas comprendre pourquoi avec un zéro pointé, Monja Roindefo battu par une femme (Elia Ravelomanantsoa), crie plus fort que les autres. Quant à Manandafy, passons :
Contre toute attente, c’est Jean Lahiniriko, ministre des travaux publics limogé subitement par Ravalomanana, qui arrive en seconde position. Il fut également président déchu de l’Assemblée nationale. En fait, Ravalomanana a longtemps pratiqué l’art de se faire des ennemis
Marc Ravalomanana : 54,79% (2.435.199 voix) ;
Jean Lahiniriko : 11,65% (517.994) ;
Roland Ratsiraka : 10,14% (450.717) ;
feu Herizo Razafimahaleo : 9,03% (401.473) ;
Norbert Ratsirahonana : 4,22%c(187.552) ;
Ny Hasina Andriamanjato : 4,18% (185.624) ;
Elia Ravelomanantsoa : 2,56% (113.897).
Pety Rakotoniaina : 1,68% (74.566) ;
Randrianjohary Jules : 0,75% (33.463) ;
Rajakoba Daniel : 0,64% (28.363) ;
Manandafy Rakotonirina : 0,33% (14.712) ;
Philippe Tsiranana : 0,03% (1.128) ;
Razakarimanana Ferdinand : 0,00% (41) ;
Monja Roindefo : 0,00% (21).
En décembre 2007, le candidat du parti au pouvoir essuie une cinglante défaite, face à Andry Rajoelina, lors de l’élection du maire d’Antananarivo. Mais Ravalomanana n’en a eu cure de cet échec qui marquera le début de sa dégringolade prévisible
Jusqu’aux élections de 2007 et 2008, c’était l’Etat, et tout son appareil, qui organisait les élections et centralisait les résultats. Il n’y avait pas de bulletin unique et le nombre des bureaux de vote était élastique… Jusque là , le candidat du parti au pouvoir avait la victoire assurée, avant même le début de la campagne électorale faite de distributions incroyables de PPN, T-shirts et autres casquettes. Sans compter les billets de 5.000 et 10.000 ariary qui coulaient à flots et les pressions d'affectation des fonctionnaires anti-Tim... Mais, à l’époque, Rfi avait déjà déclaré que : « Marc Ravalomanana [était] moins populaire en province ». Après ? Qui vous a dit de voter pour moi ?... Ce qui est intéressant, et qui constitue, maintenant, un axe d’orientation pour l’organisation des futures élections, ce sont les recommandations des observateurs internationaux, après cette élection de décembre 2006.
Mission Régionale d’Observation Electorale de l’EISA (Institut Electoral d'Afrique Australe)
Elle recommande fortement qu’avant les prochaines échéances électorales, particulièrement les législatives de 2007, des réformes nécessaires soient entreprises, surtout en ce qui concerne notamment la mise en place d’une commission électorale indépendante et la mise à jour des listes électorales. La Mission souligne que ces ajustements sont indispensables pour permettre à Madagascar de se mettre au même diapason avec les autres pays dans la région de la Sadc en termes de bonnes pratiques démocratiques.
La Mission souhaiterait encore mentionner que la présente déclaration porte essentiellement sur la phase pré-électorale, particulièrement la campagne électorale, les opérations de vote et de dépouillement des voix. Elle encourage la Hcc à ouvrir ses portes aux représentants des partis politiques et des candidats ainsi qu’aux observateurs tant nationaux qu’internationaux, pour observer les opérations de compilation des résultats.
Or, en 2007 et 2008, le blocage était toujours présent, aucune CENI n’a été mise en place, pas plus que l’utilisation du bulletin unique.
Mission francophone OIF (Organisation internationale de la francophonie)
Elle a fait les recommandations dont l’exposé suit :
- la promotion d’une vie politique apaisée par le biais d’un dialogue constant entre les acteurs de la vie politique, de la prise en considération de la société civile, de l’adoption d’un statut de l’opposition;
- l’ouverture d’une réflexion sur le bulletin unique qui, tout en renforçant l’égalité des chances, diminuerait les risques et les accusations de fraude;
- la prise en charge par l’Etat de l’impression des bulletins de vote de tous les candidats afin d’accroître l’égalité des chances;
- le financement public des partis politiques afin d’éviter que la richesse des individus ne devienne le déterminant majeur des élections;
- l’accès équitable des candidats aux médias publics;
- le renforcement des capacités du Conseil National électoral pour qu’il puisse mieux accomplir ses missions de contrôle et de supervision du processus électoral;
- la définition d’une population optimale d’électeurs par bureau de vote sur la base des critères de temps alloué aux opérations électorales et de fluidité de la circulation dans les bureaux de vote;
- l’apurement des listes électorales en vue des prochaines élections avec la participation effective des partis politiques;
- la relecture des dispositions de l’article 45 relatives à la limitation du nombre des mandats présidentiels en vue d’un consensus sur l’interprétation ou la réécriture;
- le contrôle systématique de l’état du doigt de l’électeur à son entrée dans le bureau de vote;
- le renforcement du marquage du doigt de l’électeur.
Lui ? Ce n’est pas Louis le voleur mais l’autre Ranjeva : l’inamovible ministre des étranges affaires de deux présidents (Ratsiraka et Ravalomanana), le général Marcel Ranjeva, cadet de deux ans de Raymond
Actuellement, le pouvoir de transition entend mettre en application ces recommandations jamais suivies lors des élections de 2007 et 2008 où aucun parti politique de poids n’a voulu prendre part. Faut-il absolument que Fetison, Rakotovahiny et/ou Ranjeva (Raymond mais pas Louis le voleur) soient là  pour y parvenir ? Eux qui n’existaient même pas en 2006 ? Politiquement parlant. Rien n’est moins évident. Sinon, c’est simple : mettez Raymond Ranjeva, Président de la transition et Fetison, Premier ministre. Je vous garantis que cette transition durera jusqu’en 2015 car la crise politique deviendra une crise de leadership et de partage sans fin du pouvoir (de dilapider les biens de la nation malgache). Entendu sur TvPlus, le vendredi 13 août 2010 : « Rien que pour les listes électorales, il faudrait 2 à 2 ans et demi », dixit l’éminent juge Ranjeva qui veut « offrir ses services ». Payés en euros ? Décidément, seuls ceux qui ne manquent de rien, matériellement, ont le culot de prendre les enfants du bon Dieu pour des cornards. Dernière question intéressante: combien y-aura-t-il de candidats pour être élu premier président de la IVè république de Madagascar, avec l'utilisation du bulletin unique ? 40 ? Un autre problème à gérer...
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 16 août 2010