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LETTRE DES RAIAMANDRENY MIJORO A JOACHIM CHISSANO 1 (PDF)
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LETTRE DES RAIAMANDRENY MIJORO A JOACHIM CHISSANO (PDF)
Ainsi, selon Joachim Chissano dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, le vice-Amiral Hyppolite Ramaroson, « le gouvernement a financé la conférence d’Ivato et ceci peut donc influencer sur les décisions prises lors de cette réunion. Cette conférence nationale organisée par le Comité des Sages (« Raiamandreny Mijoro ») est encore le fruit d’une décision unilatérale ».
Réponse du ministre Hyppolite Ramaroson :
« Tout d’abord, c’est la Communauté internationale qui a été unilatérale au départ en ne créant que les quatre mouvances. Donc, déjà du départ, il y a un apartheid des autres parti(e)s malgaches. Et là je voudrais dire qu’[à propos] de l’unilatéralisme, je ne vois pas où veut en venir M. Chissano. Deuxièmement, concernant le consensualisme, la consensualité, dites ce que vous voulez, je me pose bien la question parce qu’à la conférence d’Ivato, il y a des gens très pro-Ratsiraka, il y a des gens très pro-Zafy, il y a des gens très pro-Ravalomanana. Moi je dis clairement : ces gens-là étaient là [au pouvoir] durant 50 ans ou au moins durant 40 ans et où est Madagascar actuellement ? Madagascar est devenu pauvre à cause de ces gens-là ! Et si c’est ce que veut M. Chissano, on a compris. On sait très bien l’accointance entre M. Chissano et ces trois présidents. N’empêche, il ne faut quand même pas avoir une mauvaise foi.
Concernant la Cnosc ? Dans sa lettre M. Chissano lui-même dit que la Cnosc doit avoir une formation appropriée. « La Cnosc n’a pas bien mené la conférence [de Vontovorona]. Elle n’était pas professionnelle, n’était pas efficace ». Donc, on ne peut pas la confier à des gens que lui-même qualifie de non professionnels. C’est là que je pose la question :est-ce qu’il y a toujours une mauvaise foi, une mauvaise volonté ? ».
Le vrai visage de Joachim Chissano l'oligarque
Non, Monsieur le ministre. Chez Chissano, la capacité de nuisance est devenue une habitude sinon une seconde nature. En plus, il doit croire dur comme fer que Madagascar est une province mozambicaine. Saviez-vous ce qui suit, Monsieur le ministre et tous les lecteurs ?
Emeutes contre la cherté de la vie à Maputo
Photo prise, non pas à Antananarivo, mais bel et bien à Maputo
Comme en 2008, tout est parti de l’augmentation du coût de la vie. Beaucoup de ses produits de consommation étant importés, le Mozambique a vu l’inflation grimper en flèche ces derniers mois. Le carburant, l’eau et l’électricité ont été touchés, mais aussi les produits de première nécessité tels que le riz (+ 30 %) ou le pain (+ 30 %). Une charge insoutenable pour la plupart des familles, alors que les salaires les plus bas ne dépassent pas 55 euros par mois.
Mais le feu de la contestation pourrait avoir été attisé par la guerre que se livrent, en coulisses, deux clans au sein du Front de libération du Mozambique (Frelimo, au pouvoir). Sous le couvert de l’anonymat, certains responsables politiques accusent en effet la tendance Joaquim Chissano (du nom de l’ancien président mozambicain) d’avoir instrumentalisé le mécontentement, à coups de SMS et de messages électroniques incitant à la révolte contre l’actuel chef de l’État, Armando Guebuza. (Source : Pierre-François Naudé, Jeune Afrique 14/09/2010)
De son côté, la BBC indique que « le gouvernement soupçonne le clan de l’ancien président Joachim Chissano d’être à l’origine de ces derniers et d’instrumentaliser les révoltes. Celui-ci mène, depuis longtemps déjà , une fronde au sein même du parti au pouvoir, le Front de Libération du Mozambique (FRELIMO) ».
Enfin, en ce qui concerne la fameuse Cnosc, censée être unique à Madagascar, il en existe un Guinée, au Niger : le Cnosc-G financé par la Communauté internationale (en majorité des pays de la Sadc pour les « cas » africains), évidemment. En faisant la somme de tout cela : non, vraiment, Joachim Chissano n’a vraiment pas mérité son titre émanant de la fondation Mo Ibrahim. Et c’est sûrement pour cela, c’est-à -dire s’être trompé sur les personnalités à qui il a été attribué que Mo Ibrahim lui-même, a décidé de ne plus attribuer ce titre.
Pour rappel, le Prix Ibrahim distingue le leadership d’excellence en Afrique. Ce prix est décerné à un ancien chef d’État ou de gouvernement africain, élu démocratiquement, dont le mandat s’est déroulé dans le respect des échéances définies par la constitution nationale lors de son entrée en fonctions, et s’est achevé au cours des trois dernières années. Le prix se présente sous la forme d’un montant de 5 millions de dollars sur dix ans complété par 200 000 dollars versés chaque année, à vie. C’est le prix annuel le plus richement doté au monde. En politique, et lorsque l’on est copain-copain avec des individus comme Marc Ravalomanana, c’est sûr et même certain : l’appétit vient en mangeant.
Pour en revenir au vice-amiral Hyppolite Rarison Ramaroson, il ne doit pas oublier que si les paroles s'envolent, les écrits demeurent. Car, parlant de "ces gens-là qui étaient au pouvoir depuis 50 ans", il en a fait partie, qu'il le veuille ou non. En effet, sous Marc Ravalomanana, il était l'un des prédécesseurs d'Alain Andriamiseza, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques alors que, jusqu'à présent, Madagascar n'est pas foutu de produire la moindre boîte de sardine à l'huile alors que le pays est entouré par la mer. Par la suite, il a également été Directeur de Cabinet du ministère de la Défense, le général Petera Behajaina. Moralité : un militaire doit être pragmatique et ne pas laisser parler son coeur. Quoi qu'il arrive.
Jeannot RAMAMBAZAFY