Sur cette photo d'antan, Raymond Ranjeva a vraiment une tête de pédant de bande dessinée
Cela s’est avéré exact au cours des siècles : un roi a toujours besoin d’un bouffon pour amuser la galerie et pour tourner en dérision tout sujet quelque peu sérieux. Le roi du yaourt malgache, Marc Ravalomanana, professeur-docteur honoris causa, n’échappe pas à cette règle.
Guy Rivo, Ravalomanana et Prega Ramsamy, le Mauricien qui a soufflé au roi du yaourt l'idée d'adhérer à la Sadc. En récompense, cet indo-mauricien avait été nommé DG de l'EDBM (Economic development board of Madagascar)
Après Guy Rivo Randrianarisoa, plus attiré par les milliards offerts sur un plateau qu’autre chose ; après Fetison Rakoto Andrianirina, opérateur économique propulsé du jour au lendemain sur la scène politique via le Tim dont il n’a jamais été membre, voilà le grand juge ancien vice-président de la Cour internationale de justice de la Haye. Jamais deux sans trois.
Fetison, le second bouffon qui a les yeux plus grands que le ventre et Ravalomanana qui rage intérieurement : malgré tous les milliards qu'il a jeté par la fenêtre, les résultats attendus sont extrêmement ridicules. Raymond Ranjeva constitue son dernier et onéreux joker
Mais en ce qui concerne la crise des politicards malgaches, ce n’est plus de la rigolade que Raymond Ranjeva propose mais il est le propre artisan de sa drôle de dégringolade. En effet, de magistrat ultra-super diplômé, le voilà bêtement retombé au rang de commis voyageur de mes deux dictateurs. S’il en est conscient, il reste de l’espoir (pour lui). Dans le cas contraire, il ne lui reste plus qu’à finir sa retraite dans l’ancien pays colonisateur où il a été formé. Ou plus exactement qui l’a formé à devenir un décolonisé ignorant du Madagascar réel et authentique dont il se targue d’être citoyen à part entière. A quoi lui sert tous ses diplômes s’il use et abuse de la méthode Coué pour tenter de convaincre, ne serait-ce que la moitié des 20 millions de Malgaches de Madagascar ? A quand des « conférences de presse » en dehors d’Antananarivo ? Au fait, Raymond Ranjeva connaît-il un village dénommé Ambatoaranana avaratra, aux confins de la forêt de l’Est, du côté de Mandritsara ? Non catégorique.
Fausse image d'un homme qui prétend avoir la conscience tranquille. Car même physiquement il a changé
Champion, semble-t-il, des procédures, il saute toutes les démarches et marches pour se convaincre qu’il sera président de la « vraie » transition, aussi facilement que vous changez de chemise. Parce qu’Andry Rajoelina est un « ignare ». Un peu d’humilité, môssieur le Bouffon de mes deux dictateurs ! En tout cas, ce futur citoyen français est fortiche en vocabulaire soporifique. C’est cela la rhétorique. Son programme se nomme « Vonjy aina », littéralement sauvetage de vies. Lesquelles ? Pas la mienne en tout cas. J’ai atteint mes 56 ans sans de Ranjeva pour me « sauver ». Et nous sommes des millions dans ce cas. Lors de la « conférence de presse » à la Rotonde de Besarety, le 12 octobre 2010 -une parodie de procès d’intention (accusation portant, non sur des faits, mais sur des intentions qu'on prête plus ou moins gratuitement à l'adversaire) déjà -, le juge Ranjeva a déjà été jugé par la majorité des journalistes présents : un commis voyageur de Ratsiraka et Ravalomanana, qui prend les Malgaches pour des cons finis.
Le tribunal de l'Histoire ignore cette rue. L'ex-juge à la CIJ en connaît quelque chose...
Ici, l’important n’est pas tant de lui donner une quelconque importance, mais de laisser des traces de sa démarche imbécile (dénuée de toute intelligence) parce qu’il a été vice-président de la CIJ. Le tribunal de l’Histoire n’oubliera jamais. A 68 ans, Raymond Ranjeva, le dernier bouffon du roi du yaourt n’a rien à perdre. Il vient même d’être doté d’un confortable « pécule » de la part de Ravalomanana. Il faut bien justifier le prix de cette bouffonnerie, non ? Comment ? Accusation gratuite ? Monsieur le juge, j’ai aussi fait du droit : à vous de prouver le contraire. Le grand juge osera-t-il tomber aussi bas encore que le 7è sous-sol de l’âpreté au gain pour m’accuser de diffamation ? Je plaide déjà coupable d’avoir révélé la vérité de la Palisse, le profond secret de Polichinelle. Pour le moment, le grand frère du général débonnaire et du voleur introuvable, se comporte comme si la Grande île était un pays d’Afrique qu’il sauvera en tant que nouveau messie. Mais si. Et c’est bien là le fond de l’affaire qui s’intitulera « le paradoxe Raymond Ranjeva ». En vente à la librairie « Libertinage parolier » en 2060.
A 68 ans, le prestigieux juge Raymond Ranjeva est devenu cet homme aux traits endurcis qui se prend pour un messie de foire d'empoigne
Enfin, Môssieur le juge des palmes horrorifiques, étant donné que vous n’avez pas su sortir par la grande porte de l’Histoire et jouir d’une retraite paisible, en ayant monnayé vos services, vous n’aurez qu’à vous en prendre à vous-même. Comme on dit toujours : il a été une grande personnalité avant de se fourvoyer dans ses rêves de cinéma de science… fiction. Car, pour lui, aussi simple que deux et deux font quatre : il suffit qu’il devienne, par magie du verbiage, président de la transition, pour que Madagascar soit reconnu, illico presto, sur le plan international. Qu’il soit d’abord reconnu sur le plan national, on verra après. Les Malgaches, hors d’Antananarivo, connaissent le nom de Ranjeva à travers Marcel, l’inamovible ministre des étranges affaires de Didier Ratsiraka et de Marc Ravalomanana, et Louis, leur cadet qui a détourné des milliards à la banque centrale de Manakara. Raymond ? Inconnu au bataillon des zones rurales malgaches.
En bref, le prestigieux parcours du juge Raymond Ranjeva a été effacé par sa manière d’avoir offensé la mémoire de tous les Malgaches tombés sur le champ de la lutte pour cette liberté d’expression dont il use et abuse sans la finesse d'un maître de barreau. Excellent juge sans doute mais très médiocre analyste politique.
Jeannot RAMAMBAZAFY