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Traduction en français du discours prononcé en malgache
« Nous sommes venus guidés par l’amour. Et nous sommes venus car de nombreux défis sont à relever. En priorité, parmi ces défis, la réhabilitation, la rénovation de l’hôtel de ville de Toamasina. Une bâtisse administrative qui constitue un patrimoine pour les citadins et qui doit être l’image de la fierté même de leur ville. Et c’est pour cela que je me suis penché personnellement, avec l’avis des responsables du ministère de tutelle, du Pds (Ndrl : Maire par intérim), du Chef de région, sur la meilleure manière de donner un cachet particulier à l’architecture de leur hôtel de ville. Cela, à l’instar de celui d’Antananarivo, incendié en mai 1972. Beaucoup n’ont pas cru à sa reconstruction ; beaucoup demeurent encore incrédules. Pourtant, il trône bien sur l’avenue de l’Indépendance. Aussi, la ville de Toamasina ne sera pas en reste. Elle aura un hôtel de ville du même standing, Mesdames et Messieurs.
Comment ? Je n’ai pas entendu ? Pouvez-vous parler plus fort ? De quoi s’agit-il ? Vous êtes contents ? Applaudissez fort alors… Le riz coûte cher ? C’est vrai et bien vrai. Ne vous effrayez pas : je ne vous laisserai pas sur votre faim ; je n’accepterai pas que vous achetiez le riz à un prix exorbitant. C’est dans cette optique que j’ai donné des directives aux divers responsables directs, les ministres concernés par la filière, de se pencher sur le problème cette hausse du prix du riz. Il existe de trop nombreux spéculateurs ? Et ce qui est sidérant, c’est que vous, ici à Toamasina, vous subissez l’effet nocif de cette spéculation. En effet, tout riz importé arrive forcément au grand port, ici. Donc, il devrait être vendu encore moins cher qu’à Antananarivo, les frais de transport étant quasi-nuls. Aussi, ce que je vais entreprendre se résume très simplement : d’ici une dizaine de jours, je vais revenir ici, avec du riz à moindre coût (« vary mora »), Mesdames et Messieurs.
Ce casse-tête de la hausse du prix du riz nous fait vraiment passer des nuits blanches. En tant que responsables, nous avons le devoir d’y trouver une solution pérenne. C’est pour cela que nous avons lever le défi de faire baisser ce prix. Et la stratégie commencera ici, à Toamasina, Mesdames et Messieurs.
Je peux vous garantir que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir [pour améliorer la vie des Malgaches] et de nombreux résultats sont palpables. Cela, malgré les blocages dûs à des spéculations politiques, à des marchandages politiques d’un autre âge. Mais je tiens à remercier certains partis politiques qui ont compris que le moment est venu de vraiment considérer le bien-être et le mieux-être de la population. Et c’est pour cela que je dis que les esprits emplis de volonté destructive, qui passent leur temps à mettre sciemment des bâtons dans les roues du développement, seront confondus par la population elle-même. Par contre, ne nous associant pas avec ceux qui refusent tout changement, et sachant où nous devons aller : allons de l’avant, comme un seul homme, avec tous ceux qui veulent que ce pays avance réellement [vers le changement], Mesdames et Messieurs.
A l’heure actuelle, nous sommes tous au courant de ce qui se passe à l’extérieur. Nous avons tous eu écho de ce qui s’est passé en Egypte : le président s’est enfui après avoir transmis ses pouvoirs à l’armée malgache [lapsus linguae. Intentionnel, en comparaison avec ce qu’a exactement fait le 17 mars 2009 ?...), égyptienne, veuillez m’excuser. Là où je veux en venir, c’est qu’il y a une similitude certaine avec ce qui s’est passé, ici, à Madagascar et là -bas, en Egypte. En effet, les deux présidents [Marc Ravalomanana et Hosni Moubarak] ont transmis leur pouvoir à l’armée et se sont enfuis. Mais la différence est qu’à Madagascar, le directoire militaire a été conscient et a pu se ressaisir pour comprendre à qui il fallait remettre ces pouvoirs. Aussi, désormais, que l’on ne parle plus de coup d’état à Madagascar. La réalité est qu’actuellement, le monde entier est conscient de la valeur d’une lutte populaire vers le changement. Cela requiert des sacrifices. Pas plus tard qu’hier, le Président américain a avoué que le vent du changement souffle sur l’Egypte. A Madagascar, ce vent du changement avait déjà soufflé en 2009 et nous y sommes en plein dedans actuellement... ».
Andry Rajoelina
Président de la Transition de Madagascar
Toamasina, le 12 février 2011
Traduction : Jeannot Ramambazafy