Marc Ravalomanana, le champion de l'art de ne jamais faire ce qu'il dit
A 48 heures du moment espéré par les uns (« hourrah ! »), redouté par la majorité (« nos enfants sont encore trop jeunes »), il est temps, non plus de prévenir quoi que ce soit, mais de prédire ce qui va se passer à Antananarivo, dans la journée du 19 février 2011. N’étant plus à un mensonge près, Marc Ravalomanana a réussi à manipuler le monde, son monde, à distance. Facebook et mailings n’ayant que peu d’impacts dans un pays ou seulement 12% des gens ont accès à l’Internet, le spot publicitaire télévisé est… payant, radio trottoir faisant le reste.
Voici la teneur du mail, anonyme évidemment (Tolona Ravalo), spécialement créé pour ce « retour » de l’homme « providentiel », après deux ans de vacances sud-africaines :
- Asabotsy 19 febroary 2011 amin'ny 11 ora :
Fitsenana makotrokotroka ny Filoha Marc Ravalomanana iarahan'ny vahoaka malagasy manohana ny ara-dalà na sy mandala ny fihavanana ary manohitra ny fanjanahana vaovao sy famoretana ataon'ny frantsay sy ireo malagasy mpivarotra tanindrazana.
Traduction : Samedi 19 février 2011 à 11 h. Accueil grandiose du Président Marc Ravalomanana par les Malgaches légalistes pratiquant le « Fihavanana », contre une néo-colonisation et la répression faite par la France et les Malgaches traîtres à leur nation. Cela, c’est extrêmement grave. En sont-ils conscients ? Non, bien qu’ils usent de l’anonymat. Mais ils ne savent pas qu’avec une adresse IP on peut retrouver tout le monde. Des vies gâchées pour quelques ariary de plus.
Voilà déjà un impact de cette annonce de retour. Mais rien n’est écrit au hasard. En effet, c’est ce même 19 février que le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, est prévu arriver. Gageons que le site du ministère des Affaires étrangères français préconisera à leurs ressortissants de rester chez eux ce jour-là . Qu’il soit ou non dans l’avion, ce sera son absence qui sera pire que sa présence. En effet, face à des fanatiques, déçus de surcroît, il faut s’attendre à tout. Ce mail n’est qu’un infime aspect de la capacité de destruction et de nuisance de ce qu’il faudra désormais dénommer l’effet Ravalomanana : culte de la personnalité, pouvoir de l’argent, capacité de nuisance, mensonges sous couvert de la Bible. Car les gens de l’église Fjkm à sa solde ne sont pas en reste. La religion est une valeur sûre pour manipuler les foules, c’est universellement connu.
Les armes de guerre qui circulent actuellement feront leur œuvre de mort et le réflexe d’auto-défense de la part des forces de l’ordre embrasera cette journée avec les pillages en conséquence. Les brebis galeuses ne sont, hélas, repérables qu’après l’irréparable commis. Beaucoup de tentatives ont été effectuées mais sans grand résultat pour les visées de l’antéchrist malgache de ce troisième millénaire : bombes artisanales, coup du Fign, tentative à la Bani. Cette fois-ci sera la bonne car Ravalomanana va vraiment mettre le paquet en matière de financements. Il n’est pas pauvre lui. Il ne viendra pas pour apporter des troubles mais il les a déjà créé à distance et avant l’heure. Ses déclarations, lors de la vidéo « conférence », ce sera pour se blanchir APRES.
Ce qu’il ne sait pas c’est que les temps changent après deux ans d’obstination et de haine viscérale contre Andry Rajoelina. Il l’a dit lui-même : « fandalovana ihany ny ety an-tany » (nous ne sommes que de passage ici-bas). Alors, avant de quitter cette vallée des larmes, il va immortaliser son nom à jamais. Mais dans le volet « grande tragédie humaine ». Et, déjà , on parle de lui partout, partout, partout. La preuve : même sur madagate.com. Hélas, des individus comme lui ne sauront jamais sortir par la grande porte de l’Histoire. Et çà se permet de se comparer à Nelson Mandela. Du n’importe quoi, vraiment. Je ne suis pas un oiseau de mauvais augure mais ce « retour » sent le massacre à plein nez.
Aussi, en ce vendredi 18 février 2011, j’affirme que Marc Ravalomanana sera seul et unique responsable de ce qui va se passer le samedi 19 février. Puisqu’il faudra mourir un jour, que les générations futures sachent au moins pourquoi certains l’ont été tout à fait inutilement. Encore un drame évitable mais qui aura lieu à cause de l’orgueil et les mensonges d’un triste individu qui s’est laissé prendre dans le piège matérialiste de Satan.
Au revoir ou adieu, c’est selon. Et quand la communauté internationale va enfin le condamner (pour le moment, elle s’efforce à ne pas être au courant d’une autre tuerie programmée à distance) le mal sera fait et les Malgaches seront divisés pour un bon moment. Et le vœu de faire venir des forces étrangères pour mettre de l’ordre dans un désordre créé à partir d’une seule annonce, sera enfin exaucé. Voilà la finalité de la manœuvre. Depuis le temps qu’ils rêvaient, à 10 .000 km, du génocide au Rwanda en 1994, cela arrivera enfin. Quelle chance, hein ? Malheureusement, on ne meurt jamais gaiement. Et la vie continuera toujours. Vous voilà tous prévenus. Plus la peine de faire, APRES, de la phraséologie, de tenter d’expliquer quoi que ce soit. Marc Ravalomanana est le seul et unique coupable (même si le silence des deux ex Albert Zafy et Didier Ratsiraka constitue un aveu de complicité. Même Rolland Ratsiraka s’en lave les mains et a désaxé ce grave problème vers l’aide aux sinistrés du cyclone Bingiza qui est revenu sur la Grande île). Non, Monsieur, cette fois-ci çà n’arrivera plus qu’aux voisins africains. A moins d’un miracle, un vrai, un authentique. Mais Dieu n’existe-t-il pas ? Et à Madagascar, l’intervention divine arrive toujours in extremis.
A titre d’information pure, Ravalomanana a promis de revenir sept fois. Ce sera donc la huitième fois (« faha-valo »). C’est l’ami Vanf qui vient de le rappeler dans sa chronique de ce vendredi 18 février : «Marc Ravalomanana promet d’être de retour pour le 26 juin 2009, pour la Pentecôte 2009, pour ses 50 ans, pour Noël 2009, pour les vœux de 2010, pour le 29 mars 2010, pour le cinquantenaire de l’armée malgache»… On verra si les Ponce Pilate du XXIè siècle vivront assez longtemps la conscience tranquille.
Mais personnellement, je vous dis mon avis. Dans le cas de la crise « politique » actuelle à Madagascar, à quelque chose malheur (même un holocauste) est bon. Les survivants comprendront enfin qu’ils sont condamnés à vivre ensemble sur une île et que les clivages ethniques, politiquement partisans, le sacrifice pour défendre les intérêts d’un seul homme, ne mènent qu’à la mort. Enfin, les Malgaches se réveilleront d’une léthargie d’un demi-siècle et alors Madagascar produira pour lui-même et le développement du pays commencera vraiment. Lisez l’Histoire des grandes nations actuelles. Après la tragédie du 11 septembre (plus de 2.000 morts), tous les Américains ont pris conscience que tout peut basculer en un clin d’œil. On n’entend plus que très peu de « racisme » de nos jours, là -bas. Même leur président est un « Nègre ». Cette tragédie programmée par Ravalomanana me fait penser à un titre de film western : « Tuez les tous et revenez seuls ! ». Que ne ferait-on pas pour prouver qu’on existe, hein ? Et tous (Gtt, trois mouvances…) participent activement à ce « retour » qui n’est rien d’autre qu’une tuerie préméditée. Encore heureux que les gros bras soient déjà repérés. Car gouverner c’est tout de même prévoir. Certains tentent encore de minimiser cette annonce alors que c’est plus grave qu’il n’y paraît. Parole !
Jeannot Ramambazafy – 18 février 2011