Madame la ministre malgache des Affaires Etrangères, Yvette Sylla a reçu, ce mercredi 15 juin 2011 à 10 heures, à son bureau à Anosy, SEM l’Ambassadeur de la Fédération de Russie à Madagascar, Vladimir Borisovich Goncharenko, en poste dans la Grande île depuis le 12 avril 2006.
A l’issue de cette rencontre, un point de presse a été organisé conjointement, au cours duquel les journalistes ont posé des questions qui ont toutes reçues des réponses plus ou moins satisfaisantes.
QUESTIONS A MONSIEUR L’AMBASSADEUR DE RUSSIE
Vladimir Borisovich Goncharenko
Question 1 : Monsieur l’Ambassadeur, est ce que la Russie va accompagner la HAT dans la suite de la transition?
Je ne suis pas venu discuter de cela, la visite que j’ai faite a été programmée depuis longtemps, avant Gaborone et Sandton. C’est une visite pour saluer Mme la Ministre pour le poste prestigieux qu’elle occupe et lui souhaiter du succès dans la politique internationale et la diplomatie. Je suis également venu pour connaître la réalité à Madagascar après ces visites effectuées par la HAT dans plusieurs pays, m’enquérir de la réalité de la crise et dans quel sens la Russie, en tant que pays membre du GIC, peut aider Madagascar dans l’avancement vers la résolution de la crise.
Je suis également venu discuter d’un sujet très important, à savoir la relation bilatérale entre Madagascar et la Fédération de Russie. Madagascar reste membre de la Communauté Internationale dans le sens large du terme. Sur la question bilatérale, nous avons discuté de la préparation des bourses des étudiants malgaches pour la Russie. L’année dernière, nous en avons octroyé seize.
La Russie va également accompagner Madagascar dans la solution de sortie de crise.
Question 2 : Après les décisions de la SADC, quelle est la position de la Russie ?
La Russie n’est pas membre de la SADC, et elle ne prend pas position sur une décision de la SADC. Personnellement, j’ai le sentiment que la SADC travaille, mais qu’elle n’a pas encore formalisé sa position finale. Ce qui est important, c’est que la SADC a validé la feuille de route, c’est une étape positive. Il faut suivre la feuille de route paraphée jusqu’à l’organisation d’élections transparentes, libres et sereines. Néanmoins, il y a encore quelques imperfections qu’il faut éclaircir dans cette feuille de route.
Question 3 : Est-ce que la Russie a l’intention d’apporter des aides pour les élections à Madagascar?
Il est encore trop tôt pour dire que la Russie va aider Madagascar pour les élections, mais on peut parler d’aide morale et l’aide financière peut passer par le système des Nations Unies.
Question 4 : Quelle est la position de la Russie par rapport à la décision du Parlement européen ?
Il vaudrait mieux poser la question aux Ambassadeurs membres de l’Union Européenne, la Russie n’étant pas membre de l’Union européenne.
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QUESTIONS A MADAME LA MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES
Yvette Sylla
Question 1 : Est-ce que le processus de lobbying est un échec ?
On ne peut pas parler d’échec. Il n’y a pas d’échec en diplomatie. En diplomatie, il y a des moments où on peut conclure un accord, et d’autres non. C’est une question de persuasion, cela dépend des capacités pour convaincre, nous avons commencé, nous allons continuer.
Question 2 : qui sont les pays qui vont accompagner la HAT aux élections ?
Nous savons que les pays qui viennent rendre visite au MAE sont prêts à nous accompagner, mais il y a aussi des organisations, telle que l’OIF
Question 3 : A l’occasion de votre visite à Paris, vous avez rencontré l’ancien Président Ratsiraka ? Quel était l’objet de cette rencontre ?
Entre Malgaches, on peut discuter. Il se sentait dans son rôle de « ray aman-dreny », il n’y a pas de problème pour que nous ne discutions pas. Il veut revenir à Madagascar. Le Président de la HAT a déjà confirmé que la HAT est prête à le recevoir. Je ne comprends pas pourquoi les Malgaches doivent s’affronter. Il y a 20 millions de Malgaches qui aspirent à la paix sociale. C’est dans l’optique de préparer l’avenir de Madagascar et du peuple malgache qu’il faut situer nos démarches diplomatiques.
Par ailleurs, la sortie de crise, c’est d’abord la tenue des élections, et ce seront les personnalités élues qui vont diriger le pays. Ils auront ainsi une légitimité et une légalité. Ensuite, elles vont mettre en place les institutions afin d’instituer la stabilité, et de mettre en œuvre un projet de société, un programme assorti d’un plan d’action.
La reconnaissance est un long processus, qui avance doucement.
Nous faisons cela car 65 % des Malgaches ont moins de 25 ans, et c’est à eux qu’il faut accorder de l’importance, donc, il ne faut pas pleurer sur le passé, mais construire le présent et envisager l’avenir.
Question 4 : Quelles sont vos réactions par rapport à la position du Parlement européen ?
Le Parlement européen s’occupe de politique, et la Commission européenne des aspects techniques. Apparemment, il y a une personne qui désinforme l’opinion et qui insiste sur trois aspects :
1- Le régime en place est un régime putschiste
2- Il n’y a pas de respect des droits de l’Homme à Madagascar
3- Il faut maintenir les sanctions et même les intensifier à l’endroit de Madagascar.
Concernant le premier point, il y a eu démission du précédent Président, qui a passé les pouvoirs à l’Armée, qui l’a passé à la HAT et validé par la HCC.
Pour le deuxième point, pourquoi ne viennent-ils pas voir la réalité sur place mais font-ils preuve d’une grande imagination ?
Pour le troisième point, le langage de la Commission européenne est plus diplomatique, plus respectueux -formes de la courtoisie diplomatique-, et nettement différent de celui du Parlement. Il y aura des actions à faire pour que les députés européens connaissent la réalité à Madagascar.
Recueillis par Jeannot RAMAMBAZAFY – 15 juin 2011