Le couple présidentiel malgache: Andry et Mialy Rajoelina au Palais d'Etat d'Iavoloha, le 26 juin 2011
Lors du cocktail dînatoire organisé dans l’après-midi du 26 juin 2011, au Palais d’Ambohitsorohitra, le Président de la Transition, Andry Rajoelina, a prononcé deux discours distincts : l’un en malgache, l’autre en français. Voici la traduction intégrale en français de son discours en malgache.
" Peuple malgache à travers toute l’île.
26 juin 2011Â !
L’Indépendance de Madagascar a 51 ans aujourd’hui.
Ce qui signifie que nous entrons dans le second demi-siècle de l’Histoire de notre pays et celle des Forces armées toutes entières.
Dans ce contexte :
Félicitations et meilleurs vœux à tous les Malgaches, « sous les cieux », d’avoir pu vivre cet évènement !
Et pour démontrer notre joie et symboliser les poignées de mains, nous allons tous applaudir à l’unisson. Cela, pour féliciter également tous nos compatriotes des quatre points cardinaux ! Félicitations ! Congratulations, Mesdames et Messieurs !
Félicitations aussi à nos Forces armées, « cornes protégeant nos épaules ».
Mais surtout : félicitations à la Nation malgache, à notre Patrie bien-aimée !
Et c’est également avec amour et joie que je présente mes salutations à chaque foyer malgache, sans exclusive !
Mesdames et Messieurs,
L’Indépendance est quelque chose de très rare et précieux car elle ne s’acquiert pas facilement. Nos ancêtres ont lutté âprement et certains ont même payé de leur vie dans l’espoir de la posséder.
Cette lutte -qui a débuté depuis les « Menalamba », les « Sadiavahy », en passant par le « Vvs »- a été menée par Jean Ralaimongo. Elle a abouti au refus des « envahisseurs » en 1947, pour défendre la Nation commune, avec comme leitmotiv : Indépendance. Nos aïeux ont fait don de leur vie sur son autel car ils ont considéré que l’Indépendance constituera un avantage certain pour la Patrie et leurs descendants qui s’y succèderont.
Qui de nous, prétendrait ignorer, dans notre Histoire, le fait que les Malgaches sont très jaloux de leur souveraineté nationale et ont toujours préféré la mort plutôt que l’asservissement ?
Ces aïeux n’ont jamais combattu pour leurs intérêts personnels mais pour libérer Madagascar et c’est leur patriotisme enfoui au fond de leur cœur qui les a poussés à lutter. Et c’est ce même patriotisme qui, actuellement, nous amène à poursuivre leur combat afin de parvenir à un meilleur mieux-être au quotidien.
Malgaches, mes Amis,
Force nous est de constater que le chemin que nous longeons est très tortueux et semé d’embûches en tous genres. Sur la terre ferme, il est très glissant et comporte de nombreux virages. En mer, les vagues sont profondément creuses, le tonnerre gronde et les ouragans ne cessent de s’y abattre.
Mais tout cela ne doit pas nous décourager, outre mesure. Il ne s’agira là que d’états passagers, d’étapes passagères.
Et cela nous rappelle le chapitre 8, versets 23 à 27 de Matthieu dans la Bible, lorsque Jésus apaisa une tempête : « Seigneur, sauve-nous, nous allons mourir ». Jésus leur répondit : « Pourquoi avez-vous si peur ? Comme votre foi est petite ». Alors il se leva, parla sévèrement aux vents et à l’eau du lac, et il se fit un grand calme.
Voilà ce que les Malgaches vivent de nos jours.
Je suis conscient de votre inquiétude, de vos tourments, de vos doutes. Et vous êtes au bord de perdre toute confiance, face à la situation du moment. Certains se demandent même si le bateau ne va pas finir par couler : Serons-nous saufs ou noyés ?
Ayez confiance, prenez patience : nous arriverons à bon port. Cependant, notre situation requiert solidarité et actions communes et convergentes vers les mêmes objectifs.
Le développement de notre pays demande de la persévérance et, plus particulièrement, une notion forte de patriotisme. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’a été choisi le slogan de ce 51è anniversaire du retour de notre Indépendance : PATRIOTISME ET DEVELOPPEMENT.
Malgache, mes Amis,
Qui n’avance pas recule. Nous irons donc de l’avant. Surtout que nous sommes, actuellement, de plain pied dans la IVème République. La priorité, pour sortir définitivement de cette crise politique, repose sur des élections bien organisées, respectant les textes en vigueur, claires et transparentes, exemptes de malversations. Elles nous permettront la mise en place d’institutions composées d’élus au suffrage universel. Ce qui garantira une alternance pérenne.
Aussi, j’exhorte tous les citoyens malgaches, dans chaque foyer, chaque quartier, chaque région à travers la Grande île, de se donner la main dans la confection de listes électorales sans faille, sans omission.
Malgaches, mes Compatriotes,
Puisque ce jour marque la fête de tous les citoyens malgaches et celle des Forces armées toutes entières, c’est avec une joie non dissimulée que je vous énumère, ici, les décisions suivantes que j’ai prises :
- Tout élément des forces de l’ordre -armées, gendarmerie, police- puni dans le cadre de leur corps respectif, bénéficiera d’une remise de peine de 15 jours ;
- Tous les condamnés de droit commun bénéficieront d’une remise de peine de trois mois ;
- Tous les condamnés âgés de plus de 65 ans bénéficieront d’une grâce, à l’exception de ceux qui ont commis des crimes impardonnables, particulièrement des crimes de sang ;
- En guise de remerciements à tous les éléments des Forces de l’ordre qui ont participé à la grande parade de ce matin, à travers toutes les régions de l’île, ils bénéficieront d’un jour de repos, demain.
Citoyens malgaches, mes amis,
Que le feu du patriotisme qui consume nos cœurs puisse nous guider et éclairer le chemin traversé actuellement par la Nation malgache.
Que la volonté de Dieu soit faite !
La Patrie est sacrée !
Mesdames et Messieurs, je vous remercie ".
Le Président de la Transition de Madagascar, Andry Rajoelina
Palais d’Etat d’Iavoloha, le 26 juin 2011
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Traduction intégrale de Jeannot Ramambazafy