Il était grand temps qu’Andry Rajoelina prenne les rondins de bois de rose par les deux bouts pour arriver à des résultats significatifs dans cette lutte contre le trafic de bois de rose. Ainsi, au Palais d’Etat d’Iavoloha, lors du Conseil des ministres restreint du 18 juillet 2011, les instructions prises par le Président de la Haute Autorité de la Transition, ont été aussi claires que fermes, dans la lutte contre les trafics de bois de rose. Ainsi :
- L’implication, de près ou de loin, de tout élément des Forces de l’ordre dans des trafics de bois de rose n’est plus tolérable. Ainsi, instruction catégorique a été donnée au Ministre des Forces Armées, au Ministre de la Sécurité Intérieure et au Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie Nationale pour agir dans ce sens au niveau des éléments mis sous leur autorité respective.
- Toute personne, impliquée dans des trafics de bois de rose, doit être systématiquement placée sous mandat de dépôt et, en cas de charges suffisantes, condamnée à des peines judiciaires sévères. Ainsi, instruction catégorique a été donnée au Ministre de la Justice pour agir dans ce sens au niveau de toutes les Juridictions du pays.
- Tout fonctionnaire des Douanes ainsi que de l’Environnement et des Forêts, impliqué dans des trafics de bois de rose, doit être systématiquement placé sous mandat de dépôt et, en cas de charges suffisantes, condamné à des peines judiciaires sévères. Ceci, nonobstant sa traduction devant le Conseil de discipline. Par ailleurs, toute marchandise, sans exception, destinée à l’exportation doit, impérativement et systématiquement, passer en scanner. Toute inobservation de cette mesure entraîne la prise de sanctions administratives sévères à son encontre. Ainsi, instruction catégorique a été donnée au Ministre des Finances et du Budget ainsi qu’au Ministre de l’Environnement et des Forêts pour agir dans ce sens au niveau de tous les fonctionnaires mis sous leur autorité respective.
- Les textes de Loi et réglementaires, se rapportant à la réglementation et aux infractions liées aux bois de rose, doivent impérativement faire l’objet de large diffusion régulière auprès de l’opinion publique nationale et internationale. Ainsi, instruction catégorique a été donnée au ministre de la Communication pour agir dans ce sens.
Etaient présents à ce Conseil des ministres restreint : le Premier ministre, Chef du gouvernement d’Union nationale, le ministre des Forces armées, le ministre des Finances et du Budget, le ministre de l’Environnement et des Forêts, la ministre de la Justice, le ministre de la Sécurité Intérieure, le ministre de la Communication.
Avec toutes ces dispositions tranchant sur le laisser-aller constaté et vécu depuis tout ce temps, les gros poissons vont-ils enfin se montrer en surface ou bien vont-ils parvenir -encore une fois- à se tirer des mailles de ce filet d’instructions drastiques et seul le menu fretin sera jeté en pâture à la presse, comme à l’accoutumée ? Où se situera, dès lors, le degré de complicité ? Wait and see…
Car voici un extrait pour rafraîchir les mémoires :
Question posée à Hery Randriamalala, co-auteur -avec Zhou Liu- du rapport de référence sur le bois de rose de la Grande île, lue sur Madagascar Tribune en ligne du 30 juillet 2010 :
Avez-vous alors subi des menaces ou des tentatives d’intimidation ?
Réponse : « Personnellement et directement, non. Car tout le monde ignore qui je suis. Mais je peux vous dire qu’un membre de notre équipe a été menacé de mort par coup de téléphone anonyme (il s’était trop exposé) et qu’il y a quelques mois, un membre de la HAT offrait discrètement 600 millions de francs malgaches pour identifier l’un d’entre nous. Proposition restée sans suite, nous ne sommes pas à vendre... ».
Jeannot Ramambazafy