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Iavoloha, 12 janvier 2012 : discours de l’ambassadeur d’Algérie, Sem Benali Cherif Abdoyen des membres du corps diplomatique à Madagascardelaziz
Excellence Monsieur le Président de la transition et Madame,
Excellence Monsieur le Chef de Gouvernement de l’Union Nationale,
Messieurs les Chefs des Institutions,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Chers Collègues Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires, Représentants des Organisations Internationales et des Institutions Spécialisées,
Mesdames et Messieurs,
Nous voilà réunis aujourd’hui, à nouveau, dans ce majestueux palais présidentiel d’Iavoloha pour rétablir cette tradition bien ancrée dans la pratique protocolaire malgache, à savoir la participation à la cérémonie officielle de présentation de vœux du corps diplomatique.
C’est pour moi, un grand honneur et un insigne privilège, en tant que Doyen, d’être le porte-parole de la Communauté Internationale à Madagascar pour vous présenter, Excellence Monsieur le Président de la transition ainsi qu’à votre épouse et à vos enfants, nos vœux, les meilleurs, de santé et de bonheur.
Nous formons aussi le vœu que la mission dont vous êtes investis pour mener le processus de sortie de crise à son terme soit couronnée de succès.
Nous estimons que la noblesse de cette mission n’a d’égal que la sagesse connue et reconnue du peuple malgache.
Cette sagesse mérite d’être payée en retour par les efforts conjugués et l’engagement sincère de toutes les forces politiques malgaches en présence pour offrir à ce peuple la meilleure récompense et le plus beau cadeau pour cette année 2012.
Ce cadeau ne peut être, à notre sens, qu’un coup d’arrêt définitif et irrévocable à la crise qui n’a que trop duré.
Excellence Monsieur le Président,
Nous sommes tous conscients que la tâche sera ardue autant qu’elle a été laborieuse mais nous pensons que le chemin le plus difficile a déjà été parcouru et qu’il appartient aux acteurs politiques malgaches de continuer à persévérer sur la voie du consensus, de l’entente et pourquoi pas de la réconciliation pour permettre au pays de réintégrer la communauté internationale et de bénéficier de son soutien.
Nous sommes aussi conscients que d’aucuns considèrent que le plan de règlement de la crise proposé par la feuille de route mérite d’être peaufiné, amélioré, voire même substantiellement révisé.
Il n’en demeure pas moins que cette feuille de route est la seule formule parmi tant d’autres − et je vous épargnerai ici le rappel rétrospectif de toutes les tentatives, de toutes les initiatives et de toutes les propositions sans lendemain auxquelles nous avons été témoins – qui a induit une dynamique encourageante du dialogue entre les protagonistes et qui a pu déboucher sur des résultats concrets.
C’est pourquoi, nous réitérons notre soutien à ce processus.
De même que nous félicitons les parties prenantes malgaches pour le sens élevé des responsabilités et l’esprit de compromis dont elles font preuve pour favoriser le retour à l’ordre constitutionnel.
Nous mettons, néanmoins, à profit cette occasion pour rappeler l’invitation de l’Union africaine à certaines forces politiques malgaches pour rejoindre les institutions de la transition car nous pensons que le renforcement de la démarche en cours pour délivrer le pays de la crise et l’amélioration de l’efficacité du processus de sortie de crise se présentent comme une tâche collective prioritaire et une responsabilité partagée de toutes les mouvances, de tous les partis et de toutes les sensibilités…
Excellence, Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
La présence, aujourd’hui à cette cérémonie, de la quasi-totalité des Représentants de la Communauté Internationale renseigne sur les avancées importantes réalisées par les protagonistes politiques malgaches sur la voie de sortie de crise.
Nous sommes conscients des écueils qui ont jalonné la route jusqu’au 17 septembre 2011, date de la signature de la feuille de route soumise par la SADC.
Même si le chemin a été tortueux et le dialogue laborieux, nous n’avons jamais perdu la foi, en tant qu’amis sincères de Madagascar que la sagesse finira par prévaloir et que les forces vives malgaches finiront par trouver la voie qui les mènera vers le pardon et la réconciliation.
Les actions qui ont été entreprises et concrétisées depuis la signature de la feuille de route, à savoir : la désignation d’un Premier Ministre de consensus, la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale, la désignation des membres de l’Institution parlementaire et l’ouverture du dossier des élections à travers la révision du statut de la Commission Electorale Nationale Indépendante, sont autant de signes positifs qui nourrissent nos espoirs et alimentent notre optimisme de voir ce beau pays et ce peuple vaillant complètement et définitivement libérés des affres de la crise.
C’est là notre vœu le plus sincère.
Mais nous savons aussi qu’il s’agit, là , d’un objectif qui pour être concrétisé, aura besoin d’une persévérance et d’un engagement sincère et loyal de tous.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Nous avons été témoins des échecs et des déceptions qui ont marqué toutes les tentatives de sortie de crise précédentes, ce qui nous permet d’affirmer aujourd’hui que l’application de l’ensemble des dispositions de la feuille de route est vital tant il est vrai que ce qui a été réalisé jusqu’ici est nécessaire mais il reste insuffisant pour que Madagascar puisse réintégrer le concert des nations et de bénéficier d’une reconnaissance nette et franche de la part de ses partenaires internationaux.
Les atermoiements, les faux-fuyants et les revirements doivent être bannis, si l’on veut que le processus actuel soit mené à bon port.
Il en est de même de la politique du fait accompli et de la précipitation qui a montré ses limites et qui ne peut s’accommoder avec les rendez-vous électoraux majeurs en perspective.
Excellence, Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
La communauté internationale s’est investie avec énergie et détermination dans l’accompagnement des Malgaches tout au long de ces trois dernières années, mais vous conviendrez tous avec moi, que si son appui est indispensable, la solution elle, doit émaner des Malgaches eux-mêmes qui restent seuls maîtres de leur destinée.
Excellence, Monsieur le Président,
Notre conviction est que Madagascar réussira à surmonter toutes les épreuves tant que le peuple restera attaché aux valeurs du FIHAVANANA et tant que ses dirigeants continueront à être animés par l’amour de leur pays et par cet esprit de patriotisme qui implique un dévouement pour l’intérêt de la nation et qui transcende les considérations politiques, partisanes, tribales ou autres.
Je ne saurai conclure mon allocution sans dire aussi notre foi dans l’avenir du peuple qui dispose de tous les attributs et de toutes les valeurs intrinsèques à même de le propulser vers des lendemains radieux.
Excellence, Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je vous prie, enfin, de vous faire nos interprètes auprès de tout le peuple malgache auquel nous souhaitons une année 2012, heureuse, prospère et pacifique.
Misaotra Andriamatoa Filohan’ny Tetezamita
Misaotra tompokolahy sy tompokovavy
Mirary taona zina ho antsika rehetra.