L'avion transporteur, Jean Michel Randrianaloso et Neny priant vainement car son voeu de retour n'a pas été exaucé. La prochaine fois sera-t-elle la bonne, Seigneur ? Ben, ses voies sont insondables, ma fille...
Bon, mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ? « Notam déguisé ! », s’est époumoné Mamy Rakotoarivelo, l’homme de paille de Ravalomanana qui n’épouvante même plus les moineaux, malgré la multitude de gardes du corps.
Trois jours après avoir laissé la rumeur envahir l’esprit de l’opinion publique, des explications ont (enfin) émanées du pouvoir de transition, par l’intermédiaire de techniciens du ministère des Transports. Ceux qu’on appelle fusibles dans la chaine administrative politiquement incorrecte.
La « lettre d'information » est purement technique selon des responsables du ministère des Transports. L'attroupement est désormais interdit à Ivato. Ainsi, Jean Michel RandriaÂnasolo, Directeur de cabinet du ministre Benjamina Ramarcel Ramanantsoa, a rencontré la presse (le 6 février 2012) pour donner une version qui ne demande qu’à être… reconnue et acceptée par et de tous (ce sont les vocables à la mode, de nos jours).
Ainsi, la lettre envoyée à la compagnie Air Link Airlines était une « Lettre d’information » (« New Letter » en anglais) pour la prévenir qu’elle sera tenue responsable de tout dérapage qui pourrait survenir après le débarquement de Mme Ravalomanana, alias Neny (elle a préféré aussi renier son nom de jeune fille et son nom d’épouse, au nom de la lutte pour remettre son mari en selle).
Explications texto (traduites en français, ici): « Imaginez des groupes de personnes ayant réussi à atteindre le tarmac incendier l'avion ». Suivies d’une explication ferme : « Désormais, l’aéroport (d’Ivato) ne pourra plus servir de lieu de réunion publique ». Ajouté, à cela, la teneur d’un communiqué de presse (tardif) émanant du Secrétariat général du ministère des Transports : « Il relève de notre responsabilité d'informer toute compagnie aérienne concernée afin qu'elle puisse prendre les dispositions adéquates. C'est la raison pour laquelle nous avons informé la compagnie Air Link pour que les événements malheureux du 21 janvier dernier ne se reproduisent plus ». Bravissimo !
Il semble, au fil du temps, que les tenants du pouvoir transitoire actuel, ont complètement oublié que gouverner c’est prévoir et qu’il est primordial de travailler en équipe. Certes, il y a eu un antécédent, le 21 janvier 2012. Raison de plus pour anticiper sur ce retour de Neny. Mais non. Air Link a pris la décision de ne pas embarquer cette Mamie encombrante. Comme d’habitude encore, la décision du régime transitoire d’union nationale a été prise in extremis, sans en référer à la hiérarchie. En l’occurrence le Premier ministre Omer Beriziky qui n’a pas tardé pour réagir de manière logique. Voilà pour le rationnel.
Mais l’imbécilité ambiante n’a pas tardé non plus à refaire surface, avec cet art consommé pour l’amalgame. L’autre figure emblématique du culte de la personnalité, maître Hanitra Razafimanantsoa, de la mouvance Ravalomanana, a déclaré : « la mobilisation des partisans de l'ancien président de la RépuÂblique à Ivato n'a rien à voir avec l'inscription d’Air MadaÂgascar dans la liste noire de l'Organisation de l'aviation civile internationale » (??). Mais sur le point suivant, elle a raison, n’est-elle pas magistrate ? « L'interdiction des gens de se rendre à Ivato pour accueillir un ou des passagers constitue déjà une entrave aux libertés. C'est une manière d'empêcher la foule d'accueillir Marc Ravalomanana ». Re-bravo.
Mais on parle de Neny ici et non de Dada. Et toujours cette sempiternelle et mécanique histoire de droits de l’homme, en escamotant sciemment les DEVOIRS de l’homme.
Moralité de cette très mauvaise manière de gérer une situation… prévisible : que les dirigeants de la transition sachent réagir au moment où il faut et quand il le faut. C’est-à -dire avant l’irréparable. Parce qu’à ce rythme, les fauteurs de trouble ne sont pas ceux que l’on croit. En mettant de l’eau dans le moulin des imbéciles, on devient soi-même plus qu’un imbécile (ce n’est pas une insulte, pas la peine de monter sur ses grands chevaux. Imbécile, n’importe quel dictionnaire vous le fera savoir, signifie : dénué d’intelligence). A bon entendeur, salut, en attendant le retour médiatisé de Sarah Ravalomanana, pour compléter la trinité du père, du mère et de la... fifille.
Jeannot Ramambazafy – 7 février 2012