Aina Marie Razafindrakoto. Son second quart d'heure de gloriole à la télé, ce 20 février 2012
18 février 2012. Grève à la Banque centrale de Madagascar ? Tiens, mais je reconnais ce jeune homme qui poursuit sa manipulation de ses collègues. En effet, en avril 2009, il a tenu le même rôle et, à peu près pour les mêmes raisons. Il s’agit effectivement d’Aina Marie Razafindrakoto, qui fait la joie des médiaboliques locaux à trois ans d’intervalle. Dans le domaine de l’espionnage, cela s’appelle « agent dormant ».
Le même Aina Marie Razafindrakoto, jeune et sage élève en 1997
Le jeune homme, il faut l’avouer, a du bagage. Il est passé à l’Inscae, l’Icm (Antananarivo, où son mémoire s’intitulait : « Assurance Vie : théorie et pratique à Madagascar ») et l’université de Rennes I (France, d’où il est sorti avec un DEA en Economie monétaire et financière européenne). Il est calé le mec. Mais…
Actuellement, il est donc attaché de direction à la Banque centrale de Madagascar (Bcm). A ce titre, il a été Représentant de la Banque Centrale de Madagascar au sein de la Sous Commission des Marchés financiers du Comité des Gouverneurs des Banques Centrales de la SADC (Présent à Pretoria lors de la réunion de constitution au mois d’Octobre 2008). Tiens donc ! Et, en tant que consultant indépendant, Marc Ravalomanana lui a confié la Conception et rédaction du Code de Bonne conduite des Partis Politiques à Madagascar, pour le Comité de Sauvegarde de l’intégrité.
En farfouillant dans mes archives personnelles, j’ai retrouvé un texte rédigé en… 2009. En effet, en avril de cette année, le petit Aina Marie Razafindrakoto était déjà le meneur d’une grève qui s’est terminé en eau de boudin, le gouverneur Frédéric Rasamoely ayant été maintenu à son poste. Voici ce texte de 2009 en intégral.
Photo prise en avril avril 2009. Même décor, même rengaine en février 2012
Avril 2009. Lorsque le porte-parole du mouvement de grève de la Banque Centrale de Madagascar (Bcm) Aina Razafindrakoto a déclaré que toutes les actions menées par la Banque sont toujours ... clean, c'est tout simplement parce que l'homme est tout à fait en connaissance de cause et d'où le mouvement. Nous passeront sur le détournement de 60 milliards d'ariary fait à la Banque centrale de Manakara dont le procès se déroule actuellement, d'autant que cela s'est passé en 2006. Pour 2008, des sommes colossales seraient sorties de la Banque centrale pour... constituer une réserve de devise à l'étranger à des fins personnelles.
En persistant à noyer le poisson dans l'eau, le petit attaché de direction aura largement le temps -a même déjà eu le temps en trois ans- d'effacer les disques durs sur ce qui suit... Mais on ne peut pas tout effacer totalement dans le domaine de l'informatique et du numérique
Voici un petit bilan de la BCM dirigée par Frédéric Rasamoely :
- Utilisation des avoirs disponibles en devise de la Bcm à des fins de transactions privées ;
- Transfert de devise sans passer par le marché interbancaire de devises (Mid) en prélevant sur les réserves en devise de la Bcm ;
- Dépôts en espèces en monnaie locale (ariary) aux guichets de la Bcm par des sociétés de droit privé non-bancaires en contrepartie de devise à l'étranger ;
- Virement des bons de Trésor de 2 sociétés d'Etat :
1- La société financière d'investissement Assurances Aro
2- La Société d'exploitation du port de Toamasina (Sept).
Acteurs de ces moyens :
-La Présidence, du temps de Marc Ravalomanana, puisque ces fait se sont déroulés tout au long de l'année dernière (Ndlr : 2008) ;
- la Direction générale du Trésor ;
- les dirigeants de la Bcm ;
-le Groupe Magro appartenant à l'ancien Président de la République ;
- les sociétés Assurances Aro avec le compte tiers 4000200 ;
- et la Sept avec le compte tiers 40003000.
Les montants s'élèvent à :
- 132 746 471 900,91 ariary Ă travers des ordres de virement et transferts divers,
- 21 536 239,88 euros par des ordres de virement en devise,
- et 33 170 000 000 ariary par des Bons du Trésor Assimilable ou Bta, soit en tout 219 757 069 400 ariary, un peu moins de 220 milliards d'ariary.
Selon le document qui nous est parvenu avec des tableaux attestant la véracité des faits, nous avons relevé que le nombre des opérations s'élève à 141 tout au long de l'année, soit une opération tous les jours si on enlève les fins de semaine, les ponts et les jours fériés.
Pour la Nation, les impacts sont lourds de conséquence : les réserves en devises de la Bcm ont été fortement amenuisées entraînant ainsi une position de faiblesse de la Bcm auprès du Mid, c'est-à -dire que la Bcm a toujours été en « position demandeuse », d'où la dépréciation chronique de l'ariary au cours de l'année 2008.
Statut foulé au pied !
- La grande question qui se pose est la relation entre le mouvement de grève initié par les agents de la Bcm, qui avait pour motif l'interdiction de sortie de l'actuel gouverneur de la Bcm (motif évoqué par le porte-parole), la remise en cause du statut de ladite institution (information dont le porte-parole n'a jamais pu prouver sa véracité) et ce dossier brûlant.
Et justement, quand Aina Razafindrakoto a parlé du statut de la Bcm et menace de reprendre la grève au cas de non observation des clauses conclues pour la reprise du travail, l'intimidation serait faite pour empêcher les limiers de la justice de voir plus clair et d'étaler au grand jour les micmacs qui se pratiquent au sein de cette institution d'autant qu'on sait que cet homme est le fils d'un ancien directeur dans l'établissement à qui Marc Ravalomanana aurait promis le fauteuil de... gouverneur !
Aina Marie Razafindrakoto, fraîchement venu d'Andafy (Rennes)
En tout cas, on sait comment Aina Razafindrakoto a pu entrer à la Bcm : par la voie magique d'un concours digne d'un film de «Dadarabe» et l'homme aurait été vu en début de cette semaine (Ndlr : avril 2009) en train de recevoir une grosse somme d'argent sortie d'une grosse mallette dans un restaurant sis à Antaninarenina, c'est-à -dire, avant que la grève n'éclate.
Pour l'affaire qui nous tient, au su des chifres cités plus haut, il est prouvé que le statut de la Bcm a été foulé au pied ainsi que les normes et procédures généralement reconnues en matière commerciale et l'exploitation de l'institution se trouverait dans un état catastrophique pour l'année dernière puisque les écarts de change étant intégralement supportés par la Bcm.
En principe, une partie du personnel est au courant de ces opérations, ou plus que cela, complices ou figureraient parmi les principaux acteurs. Vers la fin de l'année dernière, le personnel, en général, a été notifié par l'équipe des gouvernants de l'ancien régime que les acquits seront révisés à la baisse pour cette année 2009 alors que le traitement des dirigeants de la Banque, y compris les avantages en nature, représente presque le quart des privilèges de l'ensemble du personnel et en accroissement permanent, suivant l'inflation.
Apparemment, ces pratiques et toutes ces sommes colossales seraient passées aux oubliettes, d'ailleurs jusqu'ici, cette affaire n'est pas connue du public si le peuple n'a pas mis fin au régime et surtout si Aina Razafindrakoto n'a pas mené sa contestation, finalement fondée sur rien et juste bon pour garder les meubles et perdurer le... népotisme car à coup sûr, il a senti le vent se tourner ! D'où peut-être son implication dans ces opérations.
Il faut savoir que le fameux Aina avait déclaré qu’un " Comité pour la défense du statut et de l'indépendance de la Banque centrale " a décidé de faire un sit-in (devant l'entrée du bâtiment) pour défendre corps et âme l'indépendance de la Banque centrale. Car, à l’époque, Le gouverneur de la Frédéric Rasamoely avait été notifié d'une interdiction de sortie de territoire.
Au premier plan, à gauche: le gouverneur de la Bcm, Frédéric Rasamoely. A droite: Razoarimihaja Solofonanteniana, ancien député Tim élu à Ambatondrazaka et ancien vice-président de l'Assemblée nationale sous Ravalomanana
20 février 2012. La grève continue à la Banque centrale de Madagascar ? Tiens, c’est le même Aina Marie Razafindrakoto qui remonte au créneau. Son crédo ? Le même qu’en 2009. Où a-t-il reçu la mallette bourrée de billets cette fois-ci ? Et il est passé à la télé car il doit bien justifier son action aux yeux de ses commanditaires.
Cette fois-ci, le fidèle Aina a mené la grève pour « protester contre les conditions du limogeage du gouverneur de l'institution ». Comment cela va-t-il finir ? Ben, comme en 2009 étant donné qu’encore une fois les arguments d’Aina Marie Razafindrakoto ne tiendront jamais la route. Aux dernières nouvelles, il est également président d'une "Mutuelle" au sein de la Bcm, composée d'agents totalement politisés (et même hypnotisés financièrement) par Marc Ravalomanana. Donc, ce ne sont pas tous les agents de la Bcm qui font la grève. Il est temps de vous réveiller les gars, face à ce diktat qui n'a plus sa raison d'être en ce troisième millénaire de toutes les libertés !
Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du Budget
Le mandat du gouverneur était arrivé à son terme en février 2011 mais a été prorogé d’une année. Un décret y afférant avait été promulgué. Comme l’a bien dit le ministre de tutelle, Hery Rajaonarimampianina : « Une abrogation ne se décrète pas deux fois ». En tout cas, le pouvoir de transition n’a procédé à aucune nomination d’un nouveau gouverneur, mais selon les statuts de la Bcm, chers à cet Aina, c’est un cadre de l’institution qui se chargera de l’intérim. En l’occurrence, ici, le Directeur général. Ne sommes-nous pas en période transitoire ? On verra jusqu’à quand, Aina Marie Razafindrakoto arrivera à berner encore ses confrères et prendre les contribuables malgaches pour des cons tout court, pour les beaux yeux de Ravalomanana qui, décidément, fait flèche de tout bois pour entraver le processus de sortie de crise. Il y a une grande nuance entre procédés et procédures.
Jeannot Ramambazafy – 20 février 2012