Le Président de la Transition de Madagascar, Andry Rajoelina,
lors de son intervention télévisée, ce 15 janvier 2013
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TRADUCTION
Mes Chers Compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
Comme je vous l’avais déjà promis mes Amis Malagasy, c’est à vous seuls que je donnerai la primeur de ma décision.
Aussi, c’est avec le cœur empli d’amour que je salue chaque foyer à travers toute la Grande Ile.
Vous m’avez fait confiance et avez mis vos espoirs en moi, depuis l’année 2009. Et c’est grâce à cela que j’ai pu diriger la Nation Malagasy, en tant que Président de la Transition.
Amis Malagasy, je suis conscient de l’affection que vous me portez. Et c’est ce qui m’a permis d’avoir la foi, le courage et la volonté de faire face à toutes les épreuves jusqu’à présent.
Votre soutien m’est tellement précieux. Et je tiens particulièrement à vous en remercier en ce jour.
J’ai donné le meilleur de moi-même afin de concentrer mes efforts pour le développement du pays.
Nous avons prouvé qu’il était tout à fait possible de bâtir et de relever les grands défis de réalisations, même en pleine période de Transition.
Cela n’a pas été facile d’autant que la signature de la Feuille de Route nous ait obligé à gouverner avec toutes les Forces politiques, y compris les opposants. Ce qui a rendu difficile la gestion des Affaires de l’Etat.
Toutefois, on a dû emprunter cette voie de l’inclusivité afin de procéder à l’organisation des élections qui seraient acceptées par tous.
Nous avons été confrontés à plusieurs contraintes mais notre détermination a primé.
Mesdames et Messieurs,
Dans la situation où se trouve Madagascar actuellement, il nous faut impérativement changer de mentalité car elle constitue la base de la refondation et du développement de notre Nation.
La mauvaise foi est source de régression.
La jalousie engendre l’hypocrisie.
L’hypocrisie entraîne la haine.
La haine conduit jusqu’à la trahison.
Durant ces 4 années de Transition, j’ai pu me faire une idée approfondie de la mentalité et des comportements de certains politiciens.
Certains sont très critiques sans qu’ils puissent proposer la moindre solution objective ni adéquate, et d’autres ne cherchent qu’à semer le trouble, voire essayer de provoquer la désunion et l’affrontement entre Malagasy.
Aucune de ces manœuvres malintentionnées n’a abouti.
Et nous rendons grâce à Dieu de nous avoir protégé.
Nous avons pu éviter la guerre civile et nous veillerons toujours à préserver l’Unité du Peuple Malagasy.
Mesdames et Messieurs,
Ma plus grande priorité a été de sauvegarder la souveraineté nationale et de garantir la liberté, auxquelles nous nous attachons.
La liberté de décider, la liberté de choisir, et la liberté de convenir de l’avenir de notre pays sans aucune contrainte de quelque nature qu’elle soit.
Chers Compatriotes,
Notre pays a besoin de vrais patriotes, engagés, ayant la foi et la crainte en Dieu, la sagesse et le discernement, des hommes prêts à tout pour le développement de notre chère Nation.
Un Président est jugé par son Peuple, à travers ses actions et ses réalisations. Seuls le patriotisme et les intérêts de son Peuple devraient l’animer.
L’homme que je suis est une solution pour la Nation et non un blocage.
C’est en ce sens que je réitère aujourd’hui, devant la Nation toute entière, ma déclaration en date du 12 Mai 2010, confirmant ainsi ma décision de ne pas me porter candidat aux élections présidentielles.
Je préfère me sacrifier, plutôt que de sacrifier la Nation toute entière.
Je préfère me sacrifier, plutôt que de sacrifier les 22 Millions de Compatriotes Malagasy pris en otage.
Cette décision relève déjà d’une proposition que j’ai faîte dans le cadre des négociations de sortie de crise, depuis l’année 2009, de Maputo aux Seychelles.
J’ai tenu toujours parole et je respecterai toujours mes engagements.
Nous devons penser à Madagascar et nous focaliser sur les véritables intérêts du Peuple Malagasy.
Aujourd’hui, je me propose comme une solution pour la Nation et demain, je le serai encore. C’est ma manière de vous prouver le patriotisme qui est en moi.
Je suis pleinement conscient de l’espoir et de la confiance dont nombreux d’entre vous ont manifesté en moi. Soyez rassurés que je ne vous abandonnerai jamais, je serai toujours là .
Ne soyez pas tristes, soyez optimistes et croyez en l’avenir.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes à la recherche de la paix et de la sérénité.
Aussi, je pense que l’organisation des élections législatives avant celle des élections présidentielles, pourra apporter cette sérénité et cette paix tant recherchées.
Organiser des élections jumelées pourrait être source de nouveaux problèmes, comme je l’ai souvent affirmé.
Il est de mon devoir et il relève de ma responsabilité de veiller à l’organisation des élections dans les règles de l’art, sans affrontement ni contestation.
Nous pouvons y parvenir en respectant scrupuleusement le calendrier électoral pré- établi, qui court du mois de mai au mois de juillet 2013.
Mesdames et Messieurs,
Le dernier sommet extraordinaire de la Troïka de la SADC avait pour but de rechercher des solutions durables et pérennes.
Il a été convenu le maintien de tous les dispositifs afin de maintenir la paix à Madagascar et d’éviter toute prise de décision pouvant engendrer des situations de trouble jusqu’à la mise en place du Président de la IVème République.
Ma mission principale est de mener Ă terme cette Transition.
Il est de mon devoir de s’assurer de la tenue des élections libres et transparentes à Madagascar ; à ce que je puisse effectuer une passation de pouvoirs de manière démocratique, qui restera dans les annales de Madagascar.
D’ores et déjà , je souhaite plein succès à mon futur successeur et je m’apprête à lui remettre la clé de Madagascar.
Chers Compatriotes,
Dans quelques mois, je redeviendrai un simple citoyen comme vous mais je continuerai d’agir toujours à vos côtés.
J’aimerai exprimer ma gratitude au Peuple Malagasy.
Et je tiens à remercier particulièrement tous ceux qui de près ou de loin ont travaillé avec moi, et tous ceux qui étaient mes compagnons depuis le début de la lutte jusqu’en cette veille de la Transition.
J’exprime ma reconnaissance à l’endroit des Forces de l’Ordre, qui ont, sans relâche, fait montre de volonté et de courage dans l’accomplissement de leurs devoirs et dans la prise de leurs responsabilités.
Je ne saurai terminer sans me tourner vers mon épouse et mes enfants qui m’ont toujours soutenu dans les moments les plus difficiles. Merci.
Je remercie également tous ceux qui m’ont harcelé et qui n’ont cessé de m’attaquer personnellement. Au contraire, leurs démarches m’ont poussé à faire mieux et davantage.
De tout cœur, merci infiniment.
Mes Chers Concitoyens Malagasy,
Les dirigeants passent mais toutes nos actions resteront à jamais inscrites dans l’Histoire. Laissons un bon héritage à nos générations futures.
Je lance un appel à tous pour un changement radical de comportement et d’état d’esprit. Que cesse à jamais la culture de la haine et du dénigrement.
Enfin, pour conclure, je ne saurai remercier tous ceux qui ont porté en prière notre Nation.
Que la Volonté de Dieu soit faite,
Madagascar m’est si chère,
La Patrie est sacrée !
Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre aimable attention.
Traduction: Jeannot RAMAMBAZAFY - 15 janvier 2013