Le Président Barack Obama embarrassé, certes, mais il ne suspendra jamais la contribution financière des Etats-Unis à l’Egypte. D’où l’urgence d’organiser des élections as soon as possible
Ben voyons, L’Egypte ce n’est pas Madagascar avec ces politicards véreux, obséquieux et corrompus à souhait qui passent leur temps à se bouffer le nez pour quelques ariary de plus.
En effet, en 2009, ce fut une révolution populaire dirigée par Andry Rajoelina qui a eu lieu dans la Grande île. Comme en 1972 avec les étudiants (au début), comme en 1991 avec le Général Rakotoarison alias Voaibe, Zafy Albert et les Forces Vives, comme en 2002 qui fut, en fait, un forcing de Ravalomanana pour une victoire au premier tour. Mais jamais les forces armées ne sont intervenues directement. Mais cela a été considéré comme un « coup d’état perpétré par Andry Rajoelina avec l’appui de l’armée ». Certes, beaucoup d’eau a coulé sous le pont des qualificatifs et c’est devenu un « changement de pouvoir anticonstitutionnel ». Il n’empêche que les U.S.A. ont suspendu l’AGOA et toutes leurs aides financières à caractère bilatérale. Dernièrement, ils ont eu le courage de donner 50.000 malheureux dollars dans le cadre de l’aide aux victimes du cyclone Haruna. C’est mieux que rien, diriez-vous. Mais c’est ce genre de mendicité qui appauvrit l’esprit des Malagasy.
Le 3 juillet 2013, le président égyptien, Mohamed Morsi, élu au suffrage universel le 12 juin 2012, est renversé par l’armée régulière et officielle de l’Egypte. Quelle a été la première réaction du président américain Barack Obama ? « Nous sommes profondément inquiets de la décision des forces armées égyptiennes de déposer le président Morsi ». Déposition donc et non coup d’état. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’aux U.S.A. il existe une loi concernant l’aide financière à des pays étrangers. L’intitulé exact est : « Foreign assistance Act » (Loi sur l’assistance financière étrangère) en date de 1961. La section 502B de cette loi stipule clairement ceci : « Aucun fonds mis à disposition grâce à la présente loi ne doit apporter un soutien financier direct à un gouvernement d’un pays dont le chef du gouvernement a été déposé par un coup d’État militaire ou un décret ».
Aussi, si le président Obama avait directement parlé de coup d’état militaire, les Etats-Unis auraient tout aussi directement suspendu toute contribution financière à l’Egypte. Il faut savoir que tous les ans, l'Égypte, 80 millions d’habitants, reçoit 1,5 milliard de dollars des États-Unis, essentiellement pour son armée... Il est le second pays à bénéficier de cette aide étrangère américaine après Israël. Mais pourquoi tant d’attention au pays des Pharaons ? Il faut savoir alors que l’Egypte occupe une place géostratégique plus qu’importante sur l’échiquier économique mondial. Un allié de choix aussi dans le jeu diplomatique des Etats-Unis au Proche-Orient. L’histoire des relations égypto-américaines remonte au début du XIXème siècle, plus exactement le 12 Janvier 1830, date de l'ouverture du consulat des États-Unis à Alexandrie.
En 1967, le président Anouar El Sadate avait décidé de rompre ses relations politiques avec les Etats-Unis. El Sadate est assassiné de manière spectaculaire le 6 octobre 1981. Il a été abattu par un commando alors qu'il assistait à un défilé militaire au Caire. Les affaires ont pu reprendre pour les U.S.A. avec Hosni Moubarak, élu président de la République le 13 octobre 1981. Puis réélu successivement en 1987, 1993, 1999 et 2005. Mais, en 2009, un télégramme diplomatique publié par Wikileaks dit de Moubarak que « partout où il a vu des efforts américains [pour encourager les réformes], il pointe du doigt le chaos et la perte de stabilité qui s'en sont ensuivis ». Et les Américains vont finir par le lâcher lors des évènements qui entraîneront sa chute le 11 février 2011.
En tout cas, il n’y a rien à espérer de l’administration Obama. En effet, malgré les déclarations du sénateur Patrick Leahy, de la commission en charge de superviser l’aide extérieure américaine : « Il est de notre devoir de réaffirmer le principe que les transitions politiques doivent être le résultat d’élections et non pas de coups de force », les U.S.A. ne couperont pas les vivres à l’Egypte. Ils ne l’ont pas fait en 2009, lors du coup d’État militaire au Honduras ; ils ne l’ont pas fait non plus lorsque le président haïtien, Jean-Baptiste Aristide, a été chassé du pouvoir, en 2004, par les rebelles du Front pour la libération et la reconstruction nationales.
Aussi, concernant Madagascar, que certains (politicards) cessent de croire qu’ils sont le centre du monde. Démocrate, certes, mais surtout capitaliste, ce « gendarme du monde » n’aura aucun sentiment pour un peuple qu’ils considèrent à la manière de leurs « homeless » : pas avec beaucoup d'enthousiasme... Si les politiciens de Madagascar continuent leur jeu d’intérêts personnels, tant pis pour le « vahoaka ». Or, les Etats-Unis ont tendu une perche : ils ne sont pas pour la mise à l’écart de candidats à l’élection présidentielle. Le mieux à faire est donc d’aller aux élections législatives avec nos propres moyens. Comme le propose le Groupe des Experts Nationaux (Cliquez ici). Une fois des élus au Parlement, donc à la direction de la Nation et représentants du peuple, ces « grands » pays reviendront car les richesses se trouvent bel et bien dans cette Grande île de l’océan Indien. Ce n’est pas la première fois qu’ils ont fait le coup de la suspension. Rappelez-vous comment a cavalé Dominique de Villepin, le 3 juillet 2002, auprès de Marc Ravalomanana alors non reconnu par l'OUA et la France…
Jeannot RAMAMBAZAFY – 5 juillet 2013