Mme Haleh Bridi
Je ne sais pas si nous vivons un dialogue de sourds mais plus personne n'est muet dans la Grande Ăźle de l'ocĂ©an Indien. Ecoutez et/ou lisez attentivement les dĂ©clarations de Mme Haleh Bridi, Directrice des opĂ©rations dans lâocĂ©an Indien pour la Banque mondiale, recueillies Ă Antananarivo, le 5 juillet 2013, au sortir dâune entrevue avec des membres de la presse nationale Ă Anosy :
« Notre objectif Ă©tait de demander aux dirigeants politiques et aux dĂ©cideurs de ce pays de vraiment trouver la solution pour sortir de cette crise, parce que derriĂšre cette crise il y a dâautres crises. Il y a une crise Ă©conomique, il y a une crise de la pauvretĂ©, il y a une crise acridienne, il y a les questions de pauvretĂ©, les questions de dĂ©veloppement. Ce ne sont pas des problĂšmes qui sont nouveaux, qui datent juste de cette crise, mais ce que la crise a fait, câest quâelle a approfondi ces problĂšmes. Et ce sont des problĂšmes qui, aujourdâhui, touchent 9 Malgaches sur 10, parce quâaujourdâhui vivent sous le seuil de la pauvretĂ© ».
Merci Madame pour ces constats archi-connus depuis des dĂ©cennies. Certes, nos politiciens nâont jamais inventĂ© la poudre politicienne mais leur demander de « vraiment trouver la solution pour sortir de la crise », semble au-dessus de leur facultĂ© intellectuellement honnĂȘte. Car 9 politiciens malgaches sur 10 sont pauvres dâesprit. Madagascar, depuis plus que quatre ans, vit avec des dirigeants qui nâont pas Ă©tĂ© Ă©lus. Pour revenir Ă lâordre constitutionnel, Ă lâordre tout court, il nây a que les Ă©lections. Vous demandez aux dirigeants politiques et aux dĂ©cideurs de ce pays ? Moi je vous demande alors de peser de tout votre poids pour que la CommunautĂ© internationale, en particulier la France, cesse de se conduire en colon et dâimposer un diktat concernant les candidats Ă la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle. Peut-ĂȘtre que vous nâĂȘtes pas au courant mais en rĂ©alitĂ©, câest cette communautĂ© internationale, dont vous faites partie intĂ©grante, qui bloque le processus vers les Ă©lections. Avec un chantage aux visas (de lâenfantillage paternaliste) et aux sous.
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En voilĂ un, Africain de surcroit, rĂ©aliste et intellectuellement honnĂȘte
Laissez les Ă©lecteurs Malagasy choisir leurs dirigeants, comme Laurent Fabius, ministre des Affaires Ă©trangĂšres de la France a dit, aprĂšs le coup dâĂ©tat en Egypte, sur un prĂ©sident Ă©lu : « Laissez les Egyptiens choisir leur prĂ©sident ». Est-ce trop demander ? Merci pour le peuple Malagasy.
Jeannot RAMAMBAZAFY â 6 juillet 2013