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Madagascar: «La mauvaise gouvernance ronge ce pays», dixit François Goldblatt

Le Premier ministre, Kolo Roger, et l’Ambassadeur de France, François Goldblatt, à la Résidence de France, Ivandry Antananarivo, le 14 juillet 2014

Cette année, madagate.com n’a pas été invité à la Résidence de France. Mais il faut dire que ce François Goldblatt possède le chic de vouloir souffler le chaud et le froid dans un pays où il ne sera jamais que de passage. Vivement son successeur pour avoir des reportages inédits comme je l’ai toujours fait, depuis 1994, avec l’arrivée de l’ambassadeur Gilles d’Humières et sous ses successeurs: Jean-Didier Roisin, Camille Rohou, Stanislas de Laboulaye, Catherine Boivineau, Alain Leroy, Gildas Le Lidec, Jean Marc Chataigner et Jean Christophe Belliard.

Les prédécesseurs de François Goldblatt depuis le retour de l’Indépendance de Madagascar, en 1960. De haut en bas et de gauche à droite : André Soucadaux, Marcel Gey, Alain Plantey, Maurice Delauney, André Roger, Pierre Hunt, Jean-Pierre Campredon, Paul Pierre Joseph Blanc, Alain Bry, Pierre Couturier, Gilles d'Humières, Jean-Didier Roisin, Camille Rohou, Stanislas de Laboulaye, Catherine Boivineau, Alain Leroy, Gildas Le Lidec, Jean Marc Chataigner et Jean Christophe Belliard

Bah, je ne suis et ne serai jamais bégueule. Le virus de sa susceptibilité ne m'atteindra pas et je resterai professionnel de l'information. Aussi, voici le discours intégral de cet ambassadeur pas très bien intégré dans la Grande île. A vous de bien séparer l’aspect diplomatique et les réalités prévalant à Madagascar qui n'ont tout de même pas échappées à M. Goldblatt. Merci, quand même – Jeannot Ramambazafy, 14 juillet 2014 –

Discours prononcé par l’Ambassadeur de France à Madagascar, M. François Goldblatt, à l’occasion de la Fête nationale française à la Résidence de France, le lundi 14 juillet 2014.


Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Madame la Présidente de la Cenit,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, que je suis tout particulièrement heureux de retrouver sur cette pelouse,

Mesdames et Messieurs les membres du Corps diplomatique,

Mesdames et Messieurs les Conseillers consulaires,

Mesdames et Messieurs,

En ce 225ème anniversaire de la prise de la Bastille, la France se plonge à nouveau dans son histoire plus que millénaire, brillante et tumultueuse. Elle revit, non sans nostalgie, son parcours, à la fois si singulier et, pourtant, d’une portée si universelle. Elle se flatte, à bon droit, de son passé glorieux, et à bien des égards exemplaire, tout en contemplant, parfois pétrifiée et comme saisie par un sentiment de vertige et de perplexité, ce que l’avenir immédiat semble lui réserver. Partagée entre la force de ses valeurs et les difficultés du moment, elle se réjouit d’avoir accompli autant, pour elle-même comme pour le reste de l’humanité, et elle ne se résout pas à abandonner ce qui semble être son destin manifeste : avoir été, et, comme mue par un besoin profond et irrépressible, continuer d’être une inspiratrice éclairée pour de nombreuses autres nations, à l’écoute du monde et des autres.

Les autres, ce sont notamment tous les peuples qui, à un moment ou un autre de leur histoire, ont communié avec la France, ont partagé son aventure républicaine et ses rêves, ont fait leurs ses valeurs, ont approuvé ses choix, ont admiré son courage, ont salué sa vision. Les autres, ce sont notamment ceux qui adoptèrent notre droit, nos institutions, notre morale républicaine, notre sens du débat, notre conception des rapports entre l’Etat et les religions, notre vision de ce qui distingue l’espace public de la sphère privée, notre approche de ce que doivent être les relations internationales.

Il y a en effet une manière française de concevoir l’ordre du monde. Nous ne serions pas français si nous n’avions pas d’avis sur le monde qui nous entoure, et la France manquerait à sa mission si elle cessait d’en avoir un. Cet avis, parfois sollicité, parfois dérangeant, nous l’exprimons, dans toutes les tribunes, en tout temps et en tout lieu, au Conseil de sécurité des Nations unies, au G8, au G20, au Conseil européen, au Conseil de l’Europe, au Conseil de l’Atlantique Nord, et nous en tirons les conséquences, toutes les conséquences. Hier au Kosovo, au Darfour, en Côte d’Ivoire, en Libye et en Afghanistan, aujourd’hui en Ukraine, au Mali, en Centrafrique et au Nigeria, et notamment face aux droits de l’homme bafoués, face au cynisme sans limite de ceux qui, agissant sous couvert d’une revendication religieuse usurpée, dévoyée et caricaturée, revendiquent sans vergogne leur ambition d’établir un empire du crime et de la régression, nous proclamons inlassablement ce que dit le droit, nous affirmons ce qu’exige la morale internationale, et nous agissons. Nous agissons, aux côtés de nos alliés, et dans le respect de la Charte des Nations unies, promptement, résolument, et souvent efficacement, dans le même esprit que celui qui animait les Français qui, un matin de juillet 1789, firent sauter, en plein Paris, les verrous de l’injustice.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ramenée à un seul mot, un seul précepte, une seule mission, la vocation de la France est bien celle de la quête de la justice. La justice pour nous, mais aussi la justice pour les autres. Cette quête ne fut pas toujours dépourvue d’erreurs. Elle ne fut pas exempte d’errements. Mais, encore et toujours, la France ne fut jamais plus elle-même, aux yeux du reste du monde, que lorsque, hier comme aujourd’hui, elle se fixa comme trajectoire, comme horizon, comme ambition, la quête de la justice, dans ses frontières comme à l’extérieur.

Certains crieront à l’ingérence morale. Ils se plaindront de ce que le message, aujourd’hui universel, des droits de l’homme, né à Paris, ait, à leurs yeux, contaminé le reste de la planète. Ils regretteront que le concept de responsabilité de protéger, né à Paris, ait perverti les Nations unies. Ils déploreront que Paris, joignant l’action au verbe, fasse respecter, parfois par le glaive et conformément à la Charte de San Francisco, les principes éternels auxquels nous croyons. Et bien, ils auront raison. Laissons-les à leur amertume, pétrie d’indifférence au sort des peuples. Laissons-les à la défense acharnée de leurs intérêts, et, réunis ici, tous ensemble, aujourd’hui, à Madagascar, en ce 14 juillet 2014, souvenons-nous justement de ce que la quête de justice a produit d’immensément positif dans ce pays, dans votre pays, dans un passé encore tout récent. Souvenons-nous, non pas du passé que les anciens nous ont raconté, mais de celui, bien réel, que nous avons vécu ensemble, au cours de l’année écoulée, et mesurons le chemin accompli par votre pays, à l’aune de l’aspiration à la justice, au cours des derniers mois.

Souvenons-nous de ce mois de juillet 2013, il y a tout juste un an. Souvenons-nous de notre désespoir. Souvenons-nous du renoncement auquel beaucoup d’entre vous étaient prêts à succomber. Souvenons-nous de cet échiquier politique bloqué et de l’absence de perspective démocratique. Souvenons-nous de l’indifférence, exhibée sans retenue, aux souffrances et aux attentes de la population, et de la cupidité publique érigée en mode de gouvernement. Pourtant, en juillet 2013, la France, avec d’autres, a cru à la possibilité de mettre enfin un terme concret à la violation persistante, dans votre pays, de la règle de droit. Vous le savez, cela ne s’est pas fait spontanément. Il a fallu que, de concert avec nos proches alliés et partenaires, nous nous engagions totalement et résolument, pour qu’enfin, ceux qui pensaient pouvoir s’octroyer sans limite des mandats non validés par le peuple de Madagascar finissent par lâcher prise.

Qui, parmi vous, songeait sérieusement il y a un an, que des scrutins présidentiel et législatif, organisés sereinement et pacifiquement, permettraient, quelques mois plus tard, l’émergence de nouvelles autorités politiques malgaches reconnues par l’ensemble de la communauté internationale ? Qui, parmi vous, pensait, il y a un an, voir Madagascar pleinement réintégrée, début 2014, au sein de l’Union africaine et de l’Organisation internationale de la Francophonie ? Qui, parmi vous, imaginait en juillet 2013 qu’un Commissaire européen plaiderait à Bruxelles, moins de trois mois après l’investiture du président Rajaonarimampianina, la cause de Madagascar, au point de réclamer, à ses propres services, un retour aux niveaux d’aide du Xème FED, avec, à la clé, une augmentation de plusieurs de dizaines de millions d’euros, par rapport au schéma prévu initialement, des montants mis à disposition de votre pays ? Qui parmi vous, il y a un an, pensait voir un membre du gouvernement français se rendre à Madagascar avant l’été 2014, pour annoncer, en guise de confirmation de la place qu’occupe historiquement la France comme premier bailleur bilatéral de Madagascar, un volume de nouvelles aides d’un montant de 25 millions d’euros ? Qui, l’été dernier, aurait pensé que le Président de la République française inviterait le Président malgache à se rendre en France, pour une première visite dès le mois d’août et un second déplacement officiel dès cet automne ?

Tout cela, pourtant, est bel et bien survenu, grâce à un mélange subtil et efficace de volonté, de détermination, et, oserai-je le dire, d’affection pour votre pays. Madagascar jouit à nouveau, après une trop longue éclipse dans le cœur des décideurs internationaux et européens, d’un sursaut d’empathie. Souvenez-vous, je vous invitais il y a un an, sur cette même pelouse, à un sursaut, seul à même de convaincre le reste du monde de votre détermination à avancer. Ce sursaut, vous l’avez accompli. Ce rêve d’un retour à l’ordre constitutionnel, vous l’avez réalisé. Ce succès, éclatant au reste du monde, c’est le vôtre. Ceux qui vous ont accompagnés dans cette démarche longue et éprouvante, et la France parmi eux au premier chef, se tiennent, aujourd’hui comme hier, résolument aux côtés du Président Rajaonarimampianina, aux côtés du Premier ministre, aux côtés du Gouvernement et aux côtés du peuple malgache tout entier.

Ce succès éclatant, nous devons le protéger, l’entretenir, le sublimer. Les nouvelles autorités ont su déjouer les pièges qui, au lendemain d’une victoire électorale mal acceptée par certains, leur étaient tendus. Il leur faut maintenant avancer, stoïquement, énergiquement, résolument, promptement. Les attentes sont immenses, aussi bien sur la Grande Ile que vu de Paris, de Bruxelles et des autres capitales. Cette attente ne doit pas être déçue. Le temps est maintenant venu, et il s’agit là d’une urgence vitale, d’entreprendre l’indispensable modernisation de Madagascar. Une modernisation de ce qui fait l’infrastructure éducative, sanitaire, routière, culturelle, environnementale et sécuritaire de votre pays, bien sûr, mais, plus encore et plus fondamentalement, une modernisation des cœurs et des esprits. Une modernisation des moeurs politiques. Bien sûr, nous pouvons et nous allons continuer de participer à la reconstruction de Madagascar. Bien sûr, nous pouvons apporter notre expertise et nos financements en matière de routes, d’énergie, d’éducation, d’hôpitaux, et de protection de l’environnement. Bien sûr, vous pouvez compter sur la France pour être à vos côtés dans l’immense entreprise de redressement qui vous attend. Mais nos efforts et les vôtres seront vains, si ce qui est accompli en termes de modernisation économique ne s’accompagne pas d’une authentique révolution des mentalités et des pratiques.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Nous sommes là au cœur du gigantesque défi qui guette Madagascar, et que votre pays doit impérativement relever : le démon qui est susceptible de ruiner nos efforts communs, la tentation qui est à même de maintenir la Grande Ile en queue de peloton des classements internationaux, c’est ce fléau de la mauvaise gouvernance qui, plus qu’ailleurs, ronge votre pays.

Le président Rajaonarimampianina, lors de son déplacement à Paris en mars dernier, s’est exprimé devant un parterre de 250 chefs d’entreprise, soit une affluence jamais constatée jusqu’à présent dans la capitale française pour des rencontres similaires. Le chef de l’Etat malgache a pu mesurer à quel point les attentes des milieux d’affaires vis-à-vis de Madagascar étaient immenses. Ne pas lever les derniers obstacles qui retiennent les décisions d’investissement anéantirait tous nos efforts.

Tout milite donc pour qu’un effort particulièrement intense, visant à garantir les bonnes pratiques, soit mis en œuvre. Toutefois, même si elle ouvre une perspective puissante et nécessaire pour que Madagascar puisse envisager un redressement profond et durable, la quête de la bonne gouvernance ne produira les fruits escomptés qu’à deux conditions.

En tout premier lieu, l’application à Madagascar du concept de bonne gouvernance ne sera salvatrice pour la Grande Ile que si celle-ci est intégrée, jour après jour, dans les pratiques concrètes des décideurs, et cela avec une authentique conviction.

Plus encore, la mise en place de politiques basées sur la bonne gouvernance conduira à une impasse, si cette mise en place est comprise comme n’impliquant d’efforts que de la part des seules autorités. Bien au contraire, la bonne gouvernance ne pourra produire ses effets bénéfiques, à l’échelle de la société malgache tout entière, que si chacun en fait un principe permanent de comportement, et cela à tous les étages de la vie politique et économique. Bien sûr, la lutte tous les trafics est indispensable. Je pense, nous pensons tous, de façon particulière, à la lutte contre le trafic de bois de rose. Les efforts en matière de lutte contre la corruption seront plus spécifiquement mesurés par la France et la communauté internationale à l’aune de ce qui sera fait sur ce dossier si brûlant. Mais il est faux, à cet égard, de penser que seule la grande corruption est ravageuse. La petite corruption, celle du coin de la rue, l’est tout autant, et, si Madagascar veut conserver une chance réelle de rattraper le temps perdu, votre pays devra impérativement se convaincre de la nécessité de mener une guerre totale, une guerre totale qui devra, sauf à laisser la Grande Ile perpétuer le sentier de croissance insatisfaisant qu’elle a connu depuis 40 ans, se conclure par une éradication, à tous les niveaux de la société, de ce vice ravageur pour les relations économiques et sociales.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

La France souhaite être à vos côtés pour bâtir ce nouveau Madagascar que l’on sent d’ores et déjà émerger. Une nouvelle brise, légère et porteuse d’espoir, souffle depuis quelques mois sur la Grande Ile. Mais des nuages subsistent. Aussi, après le temps de la consolidation des institutions, doit venir celui de la réalisation des réformes tant attendues. Etat de droit, justice, lutte contre les trafics, sécurité, assainissement des finances publiques, appui au secteur privé, mise en place de politiques sectorielles créatrices d’emplois, voilà autant de piliers naturels pour l’action à venir du nouveau gouvernement, autant de piliers à la réalisation desquels la France est prête à accorder son concours.

Par sa capacité, reconnue dans le monde entier, à conduire des politiques de développement, par sa place de premier bailleur bilatéral de Madagascar, par le nombre et la qualité de ses experts techniques mis au service des administrations malgaches, par son engagement historique à vos côtés, par son positionnement, année après année, comme premier partenaire économique de Madagascar, par la présence de 25 000 Français, pour la plupart installés de longue date dans la Grande Ile, par l’enracinement de près d’un millier d’entreprises, par sa qualité, via le million de Français de La Réunion et de Mayotte, de plus proche voisin de Madagascar, la France est particulièrement bien placée pour relever avec vous le défi du redressement de la Grande Ile.

Mais la France n’est pas seule, loin de là. Elle travaillera avec les autres bailleurs, de façon coordonnée, avec le souci de l’efficacité, et en se mettant au service des priorités définies souverainement par le gouvernement de Madagascar. Elle le fera, avec tous les bailleurs qui partagent les mêmes valeurs, en toute transparence et publicité, sans faire l’impasse sur la qualité des prestations offertes et dans le respect des intérêts de long terme du peuple malgache.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Si, à juste titre, un vent d’espoir souffle sur Madagascar depuis quelques mois, si les conditions paraissent enfin réunies pour un décollage indûment retardé depuis trop longtemps, alors, de grâce, ne manquons pas ce rendez-vous avec l’Histoire. Agissons comme si nous tenions en main la chance que nous attendions depuis tant d’années et demandons-nous, chaque jour, à chaque instant, avant chaque prise de décision, ce que nous pouvons faire pour consolider cet espoir.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Votre pays doit avoir confiance en son destin et en sa capacité à surmonter les obstacles. Madagascar doit savoir résister aux vertiges de la crise permanente, qu’il faut laisser une bonne fois pour toutes derrière nous. Le succès ne survient pas par hasard. Il est le produit d’un effort, d’une volonté, d’une forme d’acharnement à vouloir réussir, pour soi-même, pour ses enfants et pour son pays. Les recettes du succès sont devant vous : il est crucial que vous vous en saisissiez, avec constance, avec application, avec conviction, avec enthousiasme. En guise de première priorité, terrassez la tentation de la corruption, et la prospérité économique ainsi rendue possible vous le revaudra au centuple.

Madagascar peut et doit se mettre en mode constructif. La normalité retrouvée de la situation politique n’est pas une anomalie. Il n’y a pas de piège caché derrière le fonctionnement serein et régulier des institutions. Il n’est pas vrai qu’à une période de calme, doive succéder une période de bouleversement. Les crises passées ne portent pas en germe les prémisses des crises futures. Si tout va bien, c’est que tout va bien, et non que tout risque d’aller mal. Madagascar doit chasser ses peurs, et ce travail du pays sur lui-même est déjà en route. Les premiers progrès enregistrés depuis le début de l’année témoignent d’un changement d’approche, salutaire, dans la manière de traiter les problèmes de la Grande Ile. A une approche marquée par la prévarication et l’accaparement, a succédé une approche caractérisée par la méthode, la patience, la sérénité, la pondération, la constance, la rationalité et l’intégrité.

Le premier semestre de l’année 2014 nous apporte la confirmation de ce que beaucoup d’observateurs pressentaient : le renouveau de Madagascar ne sera pas seulement affaire de nombre de kilomètres de routes bitumées, de nombre de lits d’hôpitaux et de rendements à l’hectare. Bien sûr, le développement économique et social est et restera le substrat de la résurrection de la Grande Ile, mais, plus profondément, se joue, en ce moment même, une partie plus profonde, plus nécessaire, plus vitale encore : la révolution des mentalités, qui faisait si cruellement défaut à Madagascar, est en marche. Une révolution silencieuse mais palpable, caractérisée par la revendication profonde et générale d’un progrès politique, économique et social crédible et durable, reposant sur des fondations solides, et mis en œuvre dans des conditions d’efficacité, de transparence et d’intégrité.

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Il y a un an, j’invitais les Malgaches au sursaut. Ce sursaut, les Malgaches l’ont accompli, en apportant, de la manière la plus magistrale, le démenti le plus cinglant à ceux qui pensaient Madagascar incapable d’organiser un scrutin libre, ouvert et transparent. Il y a un an, je vous disais que le monde n’attend pas. Pourtant, le monde aujourd’hui se retourne sur la Grande Ile. Il vous regarde, les yeux remplis d’espérance. Les clés du succès sont maintenant entre vos mains. Après trop d’années perdues, il ne tient qu’à vous, de voir ce fol espoir devenir une réalité enfin enracinée dans l’ordre international. Soyez assurés qu’ensemble, nous y parviendrons./.

Mis à jour ( Mardi, 15 Juillet 2014 02:42 )  
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