Mardi, 29 Juillet 2014
Comme certains immigrés, Henry Rabary-Njaka a beau pester contre la France, il n’apprécie pas moins les honneurs que lui réserve son pays d’adoption quand il représente son pays d’origine.
C’était lors de la célébration du 14 juillet 2014 à Paris où le directeur de cabinet de Hery Rajaonarimampianina a conduit la délégation malgache. La photo, ci-dessus, publiée sur le site de la présidence montre fièrement Henry Rabary-Njaka au côté de François Hollande, celui-là même qui dirige le pays qu’il a vertement critiqué dans une missive publiée par notre confrère « La Vérité » en juin de l’année dernière (lire ci-après).
Nos aimables lecteurs apprécieront cette gymnastique de M. Rabary-Njaka qui en bon citoyen français qu’il est, agit comme son pays qu’il dit intervenir « au gré de ses intérêts et de son bon vouloir ». Et dire que c’est ce genre d’opportuniste qui seconde le Président de la République malgache.
LA FRANCEAFRIQUE EST DESESPEREMENT PRESENTE A MADAGASCAR
Henry Rabary-Njaka, actuel directeur de cabinet de la présidence; représentant "spécial" du président Hery Rajaonarimampianina à la COI; Chef de la délégation malgache, le 14 juillet 2014, à Paris; secrétaire général du parti Hvm; membre du conseil d'administration d'Air Madagascar, économiste sur Africa24, auteur de la missive suivante :
Encore et toujours, la France est fidèle à ses veilles habitudes paternalistes et n’hésite pas à faire de l’ingérence dans les affaires internes des pays de son «pré carré», ses anciennes colonies. L’exemple de la «note diplomatique» de l’Ambassadeur de France à Madagascar transmise non seulement à sa hiérarchie mais aussi volontairement à la presse nationale malgache - bien contente de faire un «scoop» - illustre l’outrecuidance de l’ancien colonisateur.
Le communiqué du Quai d’Orsay sur le sujet de ce 12 juin 2013 complète l’arsenal : La France n’entend pas «accueillir sur son territoire les responsables du blocage du processus de sortie de crise à Madagascar».
Chaque citoyen Malagasy a le droit d’avoir son opinion vis-à -vis des Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana ou Didier Ratsiraka. Ce simple constat ne saurait justifier l’ingérence indigne des politiques politiciens français dans les affaires nationales malgaches.
La France était bien contente lorsque le Maire d’Antananarivo, en 2009, l’a «débarrassé» du Président malgache de l’époque, Marc Ravalomanana. Rappelez-vous, la France avait même organisé l’accueil du Maire d’Antananarivo en sa Résidence d’Ivandry pour le «protéger». La France corrigea ainsi l’affront de Marc Ravolamanana de ne pas avoir reçu en «temps opportun» le successeur de l’Ambassadeur Alain Le Roy.
La France intervient au gré de ses intérêts et de son bon vouloir. Quand le gouvernement de gauche entend aujourd’hui sanctionner Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana, tout en menaçant de la même peine leur entourage avec un flou volontairement artistique, il entend juste «remettre au pas» la politique diplomatique de l’ère Sarkozy.
Il s’agit d’une vengeance politique française et dont les politiques malgaches en font les frais sous le cynisme – bien bas – d’une soi-disant volonté de sanctionner ceux accusés de bloquer le processus de sortie de crise.
Or, sans rire, qui bloque véritablement le processus de sortie de crise sinon la Communauté Internationale et en arrière plan la politique néocoloniale et cynique de la gauche française ?
C’est bien le Commissaire Africain à la Paix et à Sécurité qui a demandé aux autorités malgaches de faire preuve de large ouverture et de ne pas s’opposer à la candidature de Lalao Ravalomanana lors du dépôt du dossier de cette dernière à la CES. Pourquoi alors s’est-il dédit et DENIE sa propre proposition, retenue par la CES pour, plus tard, fustiger la même candidature, tout simplement parce que Didier Ratsiraka et Andry Rajaoelina ont déposé leurs dossiers ?
Jusqu’à ce jour, les Malgaches n’ont nullement manifesté une volonté d’en découdre. Par contre, la COMMUNAUTE INTERNATIONALE interpelle par ses changements d’attitudes. Le Commissaire Africain à la Paix et à la Sécurité, violant même l’esprit de la feuille de route, attise les conflits entre les candidats et entre les malgaches et provoque en même temps les réactions que l’on connait sur le plan international alors même qu’il n’y a aucune menace ni un quelconque désordre de la part des Malgaches.
Ce faisant, c’est bien la Communauté Internationale qui bloque l’aspiration principale des malgaches de voter en toute liberté quant au choix de celui ou celle qu’ils veulent comme dirigeant.
La CES, dont l’institution a été voulue par la Communauté Internationale, a tenu compte des termes de la loi organique 2012-005 portant code électoral, et également de ceux de la feuille de route. A l’instar de tout magistrat qui dit le droit, la Cour a également assumé son rôle de gardien de l’ordre public. Elle a préféré laissé aux électeurs le soin de choisir leur champion parmi tous les candidats. La Cour a refusé le rôle de censure que certains attendaient. Sa décision est l’illustration du «marimaritra iraisana», qui est le pendant du «fihavanana», une forme de l’expression démocratique au regard des mœurs Malagasy.
Car aujourd’hui, il n’y a pas de solution parfaite pour sortir de ce guêpier. La moins mauvaise solution est de laisser les Malgaches aller au vote, leur permettre d’avancer à leur façon dans le difficile apprentissage de la démocratie.
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