Il s’agit ici d’un dossier paru dans le journal "La Nation", en date de ce 02 septembre 2014, illustrée avec d’autres photos que j’ai trouvé sur Google Satellite Map. Attention, il ne s’agit pas de Google Earth dont les images via satellite datent de septembre 2013 et qui sont statiques. Celles qui suivent, de 2014, sont en temps réel. Le trafic de bois de rose s’intensifie en volume…
A présent au courant de ces informations, que va alors faire le président Hery Rajaonarimampianina -qui avait annoncé qu’il allait prendre le trafic de bois de rose en main-, avant que ce stock ne disparaisse littéralement ? A moins qu’il ne faille prendre son discours dans le sens propre de tous les termes ? Car aux dernières nouvelles venues droit d’Asie, trois personnes précises sont actuellement en Asie pour négocier des rondins de bois de rose. Qui sont ces personnes ? Bonne question à laquelle je ne peux vous répondre en l’air, comme çà . J’attends les preuves irréfutables (qui arriveront en temps voulu). En tout cas, je peux vous assurer que ces trois personnes sont plus que connues par le régime rajaonarimampianina et ne peuvent voyager incognito... Pour l’heure, revenons sur les preuves apportées par Google Satellite Map, avec le dossier de "La Nation". En tout cas, sans le nom du village -Mandrisy- cela aurait été comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Et il est dommage que le satellite utilisé n’ait pas d’objectif infra-rouge (pour la nuit où tous les chats sont gris).
WorldView3: une netteté impeccable
Mais franchement, je me demande pourquoi les grands pays, comme les U.S.A., par exemple, qui ont des satellites plus sophistiqués -comme dans les films-, ne transmettent pas des photos avec leurs coordonnées géographiques aux autorités malgaches ? Qu'est-ce que cela leur coûterait ? Charge au dirigeants locaux de faire le ménage et de vendre ces trésors pour l'intérêt des 22 millions de Malgaches.
Le président John Fitzgerald Kennedy saluant les volontaires du Peace Corps, sur la pelouse sud de la Maison Blanche, le 9 août 1962
Pourquoi, s'il veut réellement et sincèrement mettre un frein à ce trafic de bois de rose, le "Filoha" Rajaonarimampianina n'en fait-il pas la demande à son "Friend" Obama qui nous envoie bien des volontaires du "Peace Corps", n'est-ce pas ? C'est au-dessus de ses moyens, de ses capacités de négociateur ? Ou bien c'est extrêmement plus difficile que de demander des sous (à rendre) au FMI et à la Banque mondiale ? A méditer.
Jeannot Ramambazafy – 02 septembre 2014
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Environ 1000 tonnes stockées sur les côtes de Mananara Nord
La photo parue Ă la Une de "La Nation" du 02.09.2014
Le trafic de bois de rose continue de défrayer la chronique. Le gouvernement en place, dont certains membres sont cités dans les coulisses de s’être mêlés dans le trafic, démontre sa faiblesse et sa débilité pour mettre un terme à ce fléau. Du coup, malgré les fanfaronnades des différents responsables publics, le trafic continue de plus belle. Un stock d’environ 1000 tonnes de bois de rose est aperçu sur les larges des côtes de Mananara Nord en attendant son prochain embarquement à destination d’un pays étranger comme Hong-Kong.
D’après des informations fournies par l’image satellitaire disponible sur le moteur de recherche Google, on a pu constater que des stocks de bois de rose équivalents de près de 1000 tonnes sont dissimulés près des côtes nord-est de la grande île, dans le district de Mananara Nord. Placées au cœur d’une forêt, ces réserves se répartissent dans deux dépôts bien distincts situés à quelques mètres de la mer, en passant par le pont dénommé Vinany sur la nationale 5. L’emplacement rend plus accessible les deux dépôts par la voie maritime, mode opératoire souvent choisi par les trafiquants pour écouler les stocks de bois de rose. Ces informations ne devraient en aucun cas échapper à la vigilance des gardes forestiers du ministère de l’Environnement ainsi que de l’antenne locale de la gendarmerie nationale qui bénéficie la présence de plusieurs éléments dans ce district de Mananara Nord. Mais, leur silence étonne plus d’un.
L’inertie du pouvoir central, elle aussi, suscite des doutes sur cette affaire. L’enjeu est énorme sur ces 1000 tonnes de bois de rose. Car, si d’après quelques informations qui circulent sur la toile, le kilo de bois de rose se négociera autour de 25 dollars US, ce qui ramène la valeur totale des stocks évalués sur ces deux dépôts près du pont Vinany de Mananara Nord à environ 25 millions dollars US ou 50 milliards ariary. A la lumière de ce cas à Mananara Nord, le trafic de bois de rose est tellement juteux que cela peut faire rêver un ciel doré pour les fainéants et les malfrats. Les trafiquants disposent alors suffisamment de nerfs de la guerre pour soudoyer des autorités qui veulent s’enrichir par un coup de baguette magique en mettant en valeur leur puissance publique. Est-ce le cas pour la gendarmerie, la Région, le District, le ministère de l’Environnement, la Justice, qui font tous le mort actuellement vis-à -vis de la présence de ce stock qui est susceptible d’être exporté d’ici peu d’une manière illicite ?
On aurait attendu, six mois après le discours tonitruant de Hery Rajaonarimampianina à Mahamasina lors de son investiture en tant que président de la République, que le trafic de bois de rose dans le pays cesse. Ce trafic a fait de Madagascar un pays célèbre par la corruption notoire de ses dirigeants et le pillage systématique de ses richesses naturelles. L’engouement du nouveau président de la République, fraichement élu, aurait déjà du faire tomber plusieurs têtes qui gravitent sur ce trafic illicite de bois précieux. Mais les faits ont décidé autrement.
Et les résultats sont décevants jusqu’au point où l’on commence à soupçonner la complicité du régime avec les cerveaux du trafic. Certains trainent toujours leurs pieds dans la nature, pavanent dans les grands hôtels de luxe de la capitale, au vu et au su des dirigeants. D’autres siègent au sein des différentes institutions, comme le parlement. Les plus discrets évitent de faire du bruit tout en poursuivant leurs sales affaires.
En fait, le trafic continue de plus belle, au vu et au su du régime qui fait parfois le mort devant les informations qui coulent à flot autour de ce trafic. Dans la pire des cas où les dirigeants commencent à sentir la pression qui monte contre eux sur le trafic, ils ne se déplacent sur les lieux qu’une fois que les cargaisons des trafiquants font route à direction de la côte d’un autre pays.
Mais lorsque les stocks sont encore en terre malgache, les autorités locales bandent les yeux, et font comme si de rien n’existaient. Du coup, les dénonciations faites par Omer Beriziky (rapport remis au nouveau président ici) et l’ambassade américaine sur les différentes personnes qui sont mouillées dans le trafic de bois de rose, sont classées sans suite.
A l’instar de Jean Eddy Maminirina (photo ci-dessus), une célébrité dans le milieu, cité dans la liste des trafiquants publiés par Omer Beriziky, qui ne s’inquiète d’aucune arrestation ni de poursuite qui peut affecter sa liberté. Il est très connu dans la partie nord de l’île, et dans le district de Mananara Nord.