Jean Marc Koumba
Tsiadana, Antananarivo, le 30 octobre 2014. Face au silence qui entoure le sort de son mari, Jean Marc Koumba, Lila son épouse, a organisé un point de presse.
A l'adresse du président Hery Rajaonarimampianina: « Je suis consciente que, contre vous, nous sommes des œufs qui font face à des rochers. Mais pour nous, familles, dans l’inquiétude de ne pas savoir où sont nos maris, nos frères, nos fils, il faut que les droits de l’homme soient respectés ».
Par ailleurs, Lila Randriambololona, épouse donc de Jean Marc Koumba -littéralement kidnappé et détenu de manière la plus infâme possible-, s’est aussi adressé à l’ancien président Marc Ravalomanana : « Je vous implore de révéler la vérité concernant votre retour dont vous êtes le seul à en connaître les tenants et aboutissants. Il vous appartient de prouver et démontrer, si oui ou non, Jean Marc y est impliqué ». Pour rappel, Marc Ravalomanana, qui l’avait fait venir d’Allemagne en 2001, avait renvoyé et expulsé son garde-de-corps manu militari en mars 2005.
Lors de ce point de presse, il a été également révélé que l’ambassadeur d’Allemagne, au courant de l’ « affaire », n’a pas reçu de réponses plausibles de la part des enquêteurs. Jean Marc étant un citoyen allemand, son « cas » a été porté au plus haut niveau de l’administration de la république fédérale d’Allemagne.
Les drapeaux allemand et gabonais
Par ailleurs, Jean Marc est également citoyen gabonais. L’Etat gabonais est aussi au courant, à travers les réseaux sociaux, car il n’existe pas de représentation diplomatique du président Ali Bongo à Madagascar. Pour l’Allemagne et le Gabon, il ne s’agit pas de politique mais de non respect des droits de l’homme vis-à -vis de l’un de leurs ressortissants : pas de mandat d’amener, pas de droit à la défense, pas de présomption d’innocence. Le régime rajaonarimampianina le considère un peu comme le Ben Laden de l’océan Indien alors ?
En tout cas, avec cette affaire qui sent le style « quand on veut tuer son chien on l’accuse de la rage », les investisseurs étrangers ne vont pas se bousculer au portillon. En effet le couple Lila-Jean Marc Koumba gère le complexe hôtelier Antsaha sis à Antsirabe. A cause de son ancien travail de garde-du-corps de Marc Ravalomanana, Jean Marc Koumba demeure le bouc émissaire désigné pour étouffer l’incompétence des vrais responsables qui sont le Directeur général de l’Aviation civile de Madagascar, le ministre des Transports, le ministre de la Défense nationale et les cadres de la police malgache de l’air et des frontières.
Au moment du point de presse, Lila Randriambololona Koumba a affirmé qu’elle ignore où se trouve exactement son mari –qui a disparu depuis une semaine donc- et n’a pas de réponse à donner à leurs enfants de 7 et 4 ans. On veut « faire » de la réconciliation nationale mais on ne cesse de brimer et de blesser moralement tous ceux qui ne peuvent pas se défendre. A Madagascar, nous avons affaire à un régime irresponsable d'irresponsables qui rejettent systématiquement la faute sur tous ceux qui ne font pas partie de leur "famille [politique] recomposée..." qui va bientôt se décomposer.
Même combat (Koumba) contre l'injustice, les injustices perpétrées par ce régime Hvm depuis janvier 2014. Je suis citoyen malgache avant d'être journaliste
J’attends donc mon tour pour passer à Fiadanana, à la brigade de recherches criminelles de la gendarmerie. Pourquoi toujours là -bas, pourquoi toujours les gendarmes, au fait ? Que vont-ils me servir au menu ? Atteinte à la vie privée ? (je vais bientôt publier l’histoire de Voahangy X) Propagation de fausses nouvelles ? (je plaide coupable, déjà , de dire et écrire la vérité) Insulte à chef d’Etat ? (mais l’état c’est moi, c’est le peuple qui l’a élu, il ne faut pas inverser les rôles : on ne lui a prêté le pouvoir que pour un temps limité mais sa gestion des affaires indique qu’il a l’intention de devenir un Bokassa Ier et dernier) ... On verra, moi j’aurai toute la mort pour dormir. En tout cas, que tous les tenants du pouvoir passés, présents et à venir sachent que l’abus de pouvoir et d’illégalité (que l'on se permet parce qu'on a été élus) est dangereux pour eux. Surtout lorsqu'on passe son temps à triturer la Constitution.
Le régime rajaonarimampianina doit méditer sur ce qui se passe, actuellement, au Burkina Faso. 27 ans de pouvoir sans discontinuité est un fait, vouloir changer la Constitution à son unique profit en est un autre : lorsque le peuple (qui est l’état et qui forme une nation) se réveille, rien ne peut l’arrêter. Surtout avec ces histoires d'élections institutionnelles à candidat unique comme Jean Max Rakotomamonjy, président de l'Assemblée nationale, et Jean Eric Rakotoarisoa, président de la HCC. C'est plus qu'anormal: c'est anticonstitutionnel et anti-démocratique. Re-à bon entendeur, salut !
Jeannot Ramambazay – 30 octobre 2014