SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
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La crise de l’énergie, frein au développement
Le délestage est une réalité que la population vit au quotidien, pas seulement à Antananarivo, mais dans la plupart des localités desservies par la Jirama, soit dans près de 90 localités. Baisse de productivité, dégâts matériels et colère grandissante des usagers en sont quelques conséquences. Des décennies de manque de vision de l’État, de mauvaise gestion, de gabegie, et un contexte économique perpétuellement dégradé ont mis à terre la compagnie nationale d’eau et d’électricité. Mais la source de nos maux actuels vient surtout d’un manque de volonté politique, celle de donner à l’énergie, secteur stratégique s’il en est, la place qu’elle mérite. C’est pourquoi le SeFaFi tient à attirer l’attention des dirigeants et de tous les acteurs concernés par l’énergie à Madagascar sur cette évidence : inutile de spéculer sur d’hypothétiques stratégies de croissance tant que ce problème ne sera pas résolu !
Situation du secteur énergétique et de la Jirama
D’après le diagnostic du secteur Énergie réalisé en 2012 1, les dépenses énergétiques représentent 45% des charges fixes des industries et 25% des dépenses des ménages malgaches. Seul 1% de l’ensemble de l’énergie utilisée dans le pays provient de sources renouvelables. 99% des ménages ont recours au bois pour la cuisson et 4% seulement de cette frange de la population ont recours aux foyers économes. Car le bois est une énergie renouvelable s’il est exploité d’une manière durable, en effectuant des campagnes sérieuses de reboisement, et non pas des reboisements récréatifs à la manière des ministères et institutions, ou de certaines entreprises privées. Ces pratiques ne font qu’accélérer la déforestation, vue la croissance démographique actuelle. Pour l’éclairage domestique, 81% des ménages utilisent encore le pétrole lampant –reconnu néfaste pour la santé– et seuls 12% ont accès à l’électricité (39% en milieu urbain et 4,8% en milieu rural) ; ces chiffres suggèrent que 7% des ménages malgaches vivent encore, au XXIe siècle, à la lueur de la bougie. Or Madagascar importe près de 470.000 m3 de produits pétrolier par an, pour la bagatelle de 400 millions de dollars américains. Dans ce contexte plus qu’alarmant, le développement durable n’est qu’une utopie, un épouvantail agité par des politiciens dénués de bon sens qui veulent juste se conformer aux standards internationaux pour engranger les financements…
1 Diagnostic du secteur Énergie, AIDES/WWF, en partenariat avec le Ministère de l’Energie, septembre 2012, disponible sur www.ore.mg/Publication/Rapports/RapportDiagnosticDuSecteurEnergie.pdf
A l’heure actuelle, le taux d’électrification au niveau national est estimé à 15%, contre 57% au Sénégal et 80% en Afrique du Sud, ce qui représente l’un des taux les plus faibles en Afrique subsaharienne. Cette situation est dissuasive pour l’implantation de grands projets industriels consommateurs d’énergie, tels que l’exploitation minière, pétrolière et gazière. Elle ne permet ni aux entreprises existantes d’être compétitives, ni aux ménages d’améliorer leurs conditions de vie. Malgré ce contexte qui perdure depuis des décennies, la Jirama, le plus grand opérateur du secteur électricité, ne fait que survivre.
Quant à la nomination des nouveaux membres du conseil d'administration de la Jirama, elle contredît l'article 18 de la loi n° 2014-014 sur les sociétés commerciales à participation publique, qui veut qu’aucune nomination au conseil d'administration ne puisse se faire par voie réglementaire sous peine de nullité.
Car le statut de la Jirama est défini par l'ordonnance n° 75-024 du 17 octobre 1975, raison pour laquelle le ministère de l'Energie veut changer ce statut pour que la Jirama ne soit plus hors-la-loi et se conforme à la loi sur les sociétés commerciales. La nomination des nouveaux membres du conseil d'administration va-t-elle à l'encontre de la loi sur les sociétés commerciales à participation publique ? L'indifférence entretenue de l'État pour régler les problèmes structurels de la Jirama depuis des décennies pose problème et crée des imbroglios juridiques.
De 2006 à 2008, l’État a octroyé à la Jirama un total de subventions de 154 milliards Ar 2. Et entre 2011 et 2013, il lui a alloué 152 milliards Ar par an 3 et 190 milliards Ar de janvier à août 2014 4. Rares sont les ministères qui disposent de tels crédits 5. Malgré tout, ces subventions destinées à assurer la fourniture d’électricité pour 15% de la population ne donnent pas de résultats probants :
les délestages sont toujours d’actualité depuis le milieu des années 2000, alors que la Jirama n’a pas la capacité de relever sa production. Pire, la production issue des centrales thermiques, consommatrices de carburant et donc sources d’importantes dépenses en devises et de pollution, augmente : de 60% de la production totale en 2008, elle est maintenant à 70% 6. Les énergies renouvelables n’assurent que 30% de la production, malgré un potentiel hydroélectrique qui serait de 7.800 MW. Depuis avril 2014, le ministère de l’Energie entend changer la donne en misant sur ces énergies. Reste à savoir si le brusque changement intervenu le 22 octobre dernier (limogeage du ministre Richard Fienena et nomination du Général Herilanto Raveloharison comme ministre par intérim –pour combien de temps ?) respectera ou non la continuité de l’État. Il en va de même pour la décision d’auditer la gestion et l’organisation de la Jirama, ainsi que tous les contrats que cette société a passé avec ses fournisseurs et prestataires divers : cet audit, censé démarrer avant la fin de cette année avec le soutien de la Banque mondiale, est attendu avec impatience par les citoyens.
Bref, la situation est plus que critique et il est difficile de croire que les dirigeants pourront continuer à faire la sourde oreille devant la détresse de la population et des opérateurs industriels, asphyxiés par le coût exorbitant de l’électricité et de son transport. Pourtant, le fait est là : la politique énergétique malgache date de 2005 et, même si elle est aujourd’hui en cours d’actualisation avec l’aide de l’Union Européenne, il est inconcevable qu’un pays aux multiples ressources naturelles comme Madagascar figure parmi les pays les plus arriérés en matière de développement énergétique. Notons que la nouvelle politique énergétique en cours d’élaboration entend miser sur la transition énergétique, ou le basculement vers les énergies renouvelables.
Avoir une vision précise, planifier, mais aussi faire face à l’urgence
De son côté, la société civile ne baisse pas les bras pour dresser un état des lieux et avancer des propositions pour une énergie durable, accessible au plus grand nombre et à coût abordable. Le 23 septembre dernier donc, le Groupe de réflexion Énergie, composé de plusieurs experts nationaux et internationaux, a présenté devant la presse des recommandations visant à améliorer la situation du secteur énergétique à Madagascar d’ici 2030 7. Parmi les recommandations portant sur la demande en énergie, figurent la mise en cohérence du secteur Énergie avec les autres secteurs et la promotion d’une consommation responsable (en particulier dans les universités, les administrations et les municipalités).
Pour améliorer l’offre en énergie, le Groupe conseille de réduire les menaces à l’approvisionnement énergétique en favorisant le reboisement à vocation énergétique et la production d’agro-carburants 8, et de promouvoir l’exploitation durable des sources d’énergie locales – plus particulièrement en ce qui concerne la production d’électricité.
Pour concrétiser cette vision et ces recommandations, le Groupe de réflexion Énergie suggère une adaptation approfondie du cadre institutionnel, incluant notamment une décentralisation de la planification énergétique qui impliquerait un peu plus les Collectivités territoriales décentralisées (CTD). De nouveaux mécanismes de financement concentrés sur les énergies renouvelables et l’efficience énergétique doivent de surcroît être développés pour sortir du marasme actuel.
Si une politique nationale de l’énergie est correctement établie, en tenant compte de ces recommandations et des contraintes auxquelles Madagascar fait face, le pays économisera près de 75,5 millions de dollars par an dès 2020, les dépenses en matière d’énergie ne représenteront plus que 5% du budget des ménages et 15% des charges des industriels en 2030, et l’usage du pétrole lampant pour l’éclairage domestique sera complètement aboli ! Une nette embellie par rapport à la situation actuelle, mais y arriverons-nous ? Si les autorités compétentes prennent la peine de se pencher sur ces recommandations pour les inclure dans la nouvelle politique énergétique, le pays pourrait rêver d’un tel progrès. Mais encore une fois, malheureusement, la balle est dans le camp de ces décideurs.
Espérons qu’ils sachent faire les bons choix et n’utilisent plus l’énergie comme d’un moyen de chantage en période électorale ; espérons qu’ils sachent restructurer la Jirama pour qu’elle assure pleinement son rôle de service public ; espérons qu’ils sachent prioriser l’intérêt national au lieu de favoriser les arrangements d’affaires entre amis qui minent un secteur stratégique déjà affaibli.
2 Lois de finances 2006, 2007, 2008
3 Banque mondiale, Madagascar – Evolution économique récente, octobre 2014.
4 Idem.
5 Projet de loi de Finances pour 2015 – ministère de l’Énergie : 27 milliards Ar, ministère de l’Environnement : 30 milliards Ar, ministère de la Défense : 180 milliards, Secrétariat d’État à la gendarmerie : 168 milliards Ar, ministère de la Sécurité publique : 107 milliards Ar, ministère de l’Enseignement supérieur : 144 milliards Ar, ministère de l’Education nationale : 714 milliards Ar, ministère des Travaux publics : 231 milliards Ar.
6 Données du ministère de l’Énergie
7 Recommandations du Groupe de Réflexion Énergie, septembre 2014, disponible auprès de WWF.
8 Ce qui ne devrait pas concurrencer la production agricole si l’on n’y consacre que les terres non affectées à la production agricole, et si l’on constitue d’ores et déjà des réserves de terres pour la production agricole des générations futures.
Bref, il faut que nos dirigeants aient une vision claire, sachent planifier en utilisant des indicateurs réalistes, tout en manoeuvrant adroitement pour épargner à la population d’autres souffrances inutiles et la soulager des problèmes immédiats d’accès à l’électricité. Car l’investissement dans le secteur énergie a d’importants impacts transversaux puisqu’il aide à développer plusieurs secteurs dont les différentes activités économiques et les secteurs sociaux (éducation, santé, etc.). S’il est vrai que dans les pays de l’Afrique subsaharienne, 1 dollar investi dans ce secteur fait gagner 15 dollars à l’économie nationale9, la question ne devrait pas se poser. En attendant ce miracle, ne broyons pas du noir !
Antananarivo, 7 novembre 2014
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SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
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Ny krizin’ny angovo, mampikatso ny fampandrosoana
Zava-misy mianjady amin’ny mponina isan’andro vaky ny jiro tapahina, tsy eto Antananarivo fotsiny, fa any amin’ny ankamaroan’ny toerana mahazo Jirama, izany hoe toerana mahatratra ny 90 any ho any. Mihena ny zava-bita, simba ny fitaovana ary miharomotra hatrany ny mpanjifa, izany no anisan’ny vokatra aterany.
Am-polo taonany maro no tsy nahay nitsinjo lavitra ny Fanjakana, no nanjaka ny fitantanana tsy mahomby sy ny fitavanana ny vola, no tsy nitsahatra nitotongana ny tontolo ara-toekarena, hany ka nidaraboka an-tany ilay orinasampanjakana misahana ny rano sy ny jiro. Fa ny tena loharanon’ny fahavoazantsika ankehitriny dia ny tsy fisian’ny safidy politika hanome ho an’ny angovo ny toerana sahaza azy amin’ny maha sehatra saro-pady azy. Izany no mahatonga ny SeFaFi hisarika ny sain’ny mpitondra sy izay rehetra misahana ny angovo eto Madagasikara amin’ity zava-miharihary ity : aim-bery foana ny hanantena tetika vinavinaina hitondra fivoarana raha mbola tsy voavaha aloha io olana io.
Ny toeran’ny sehatry ny angovo sy ny Jirama
Araka ny fahitan’ny sehatry ny Angovo azy tamin’ny 2012 1, ny vola lany amin’ny angovo dia mahatratra 45%-n’ny vola tsy maintsy zakain’ny indostria ary 25%-n’ny vola ampiasain’ny fianakaviana malagasy. Ny 1%-n’ny tontaliben’ny angovo ampiasaina eto an-toerana monja no mba azo avy amin’ny loharano azo havaozina. Ny 99%-n’ny fianakaviana dia mbola mampiasa kitay hahandroana sakafo ary ny 4%-n’io ampahany amin’ny mponina io ihany no mampiasa fatana mitsitsy. Angovo azo havaozina mantsy ny hazo raha toa ka trandrahina nefa atao izay hampateza azy amin’ny alalan’ny hetsika fambolenkazo tena izy fa tsy fitsangantsanganana tahaka ny an’ny ministera sy ny andrim-panjakana ary ny orinasa tsy miankina sasany. Mainka koa ireny fomba ireny manafaingana ny fandringanana ny ala noho ny fitomboan’ny mponina ankehitriny. Momba ny fijiroana ny ao an-trano, ny 81%-n’ny tokantrano dia mampiasa solitany fandrehitra - izay fantatra tsara fa manimba fahasalamana –ary ny 12% fotsiny no mahazo herinaratra (ny 39% aty an-tanà n-dehibe ary ny 4,8% any ambanivohitra) ; tsikaritra amin’ireo isa ireo fa ny 7%-n’ny fianakaviana Malagasy dia mbola mampiasa labozia amin’izao taonjato faha-XXI izao. Tafakatra hatramin’ny 470.000 m3 ny vokatra azo avy amin’ny solitany hafaran’i Madagasikara isan-taona, vola tsy toko tsy forohana mahatratra 400 tapitrisa dolara amerikana no lany amin’izany. Manoloana an’io toe-javatra tena mampitebiteby io, zary nofinofy sisa ny resaka fampandrosoana maharitra, lasa kiady arangarangan’ny mpanao politika tsy misaina fa te hanaraka be fahatany fotsiny ny fanao eran-tany mba hangoronana famatsiam-bola...
Amin’izao fotoana izao, ny tahan’ny fahazoana herinaratra eto anivon’ny firenena dia 15%, raha 57% ny an’i Senegaly ary 80% ny an’i Afrika Atsimo : io no taha anisan’ny ambany indrindra aty Afrika tapany atsimon’i Sahara. Izany no mahatonga ny olona tsy harisika hitondra tetikasa indostrialy goavana mampiasa herinaratra be aty amintsika, toy ny fitrandrahana harena an-kibon-tany, solika, entona voajanahary. Tsy afa-mifaninana noho izany izay orinasa efa misy ary tsy afa-mampivoatra ny fari-piainany ny fianakaviana. Na dia efa am-polo taonany maro aza no nizakana an’io toe-javatra io, ny Jirama, ilay orinasa lehibe indrindra misahana ny herinaratra, dia tsy manao afa-tsy miady amin’ny fahafatesana.
1 Vokatry ny fizahana ny sehatra Angovo, AIDES/WWF, miaraka amin’ny Ministeran’ny Angovo, septambra 2012, azo jerena ao amin’ny www.ore.mg/Publication/Rapports/RapportDiagnosticDuSecteurEnergie.pdf
Raha ny momba ny fanendrena ny mpikambana vaovao ao amin’ny Filankevi-Pitantanana ny Jirama indray dia izao : manohitra ny lalà na lah. 2014-014 mifehy ny orinasa misahana varotra andraisan’ny fanjakana anjara izy io, izay mitaky fa tsy azo atao ny manendry olona ho mpikambana ao amin’ny alalan’ny fitsipipifehezana fa tsy manan-kery io raha izay no atao. Ny satan’ny Jirama mantsy dia voafaritry ny lalà na lah.75-024 tamin’ny 24 oktobra 1975, ary io no antony mahatonga ny ministeran’ny Angovo mitady hanova an’io sata io, amin’izay ny Jirama dia tsy handika lalà na intsony fa hankatoa ny lalà na mifehy ny orinasa misahana varotra. Ny fanendrena ny mpikambana vaovao ao amin’ny filankevi-pitantanana à ry ve manohitra ny lalà na mifehy ny orinasa ara-barotra misy fandraisana anjaran’ny Fanjakana ? Tsy mampiraika ny Fanjakana efa ampolo taonany maro ny famahana ny olana ara-drafitra mahazo ny Jirama, manahirana io ary miteraka savoritaka manoloana ny lalà na.
Nanomboka ny taona 2006 ka hatramin’ny 2008 dia nahatratra 154 tapitrisa Ar 2 ny fanampiana nomen’ny Fanjakana ny Jirama. Teo anelanelan’ny 2011 sy 2013 izy dia nanome azy 152 tapitrisa Ar isan-taona 3 ary 190 tapitrisa Ar nanomboka ny janoary ka hatramin’ny aogositra 2014 4. Ankavitsiana ny ministera mahazo fanampiana 5 tahaka izany. Na izany aza anefa, ireny fanampiana natao hamatsiana herinaratra ny 15%-n’ny mponina ireny dia tsy ahitana vokany mivaingana : zary fiainana andavanandro ny fanapahan-jiro nanomboka ny fisasahan’ny taona 2000, nefa mbola tsy nahavita nampiakatra ny angovo novokariny ihany ny Jirama. Ny loza aza dia mainka koa nitombo ny fampiasana herinaratra avy amin’ny solitany izay tena mandany solika, noho izany loharanompandaniana vola vahiny sy mpandoto tontolo iainana : raha 60%-n’ny vokatra rehetra io tamin’ny 2008 dia tafakatra 70% 6 izy ankehitriny. Ny 30%-n’ny vokatra monja no mba avy amin’ny angovo azo havaozina, nefa isika mety afaka mamokatra hatramin’ny 7.800 MW avy amin’ny foibe mampiasa milina ahodin’ny rano. Nanomboka ny aprily 2014 ny ministeran’ny Angovo dia efa nivonona hanova tetika ka hitrandraka ireo angovo ireo. Asa anefa izay mety hitranga taorian’ilay fiovana tampoka tamin’ny 22 oktobra teo (fanalana ny minisitra Fienena Richard ary fanendrena ny jeneraly Herilanto Raveloharison ho minisitra mpisolo toerana vonjy maika - hatramin’ny rahoviana ?), hohajaina ve sa tsia ny fitohizan’ny Fanjakana. Toa izany koa ny momba ny fanapahan-kevitra hanara-maso ny taokaonty sy ny fitantanam-bola ary ny fandaminana ny Jirama, miaraka amin’ny fifanarahana nifanaovany tamin’ny mpamatsy fitaovana azy sy mpiaramiasa taminy : io fanaraha-maso tohanan’ny Banky mondialy io dia nokasaina hatomboka alohan’ny faran’ity taona ity ary efa miandry izany fatratra ny vahoaka.
2 Lalà nan’ny fitantanam-bola 2006, 2007, 2008.
3 Banky mondialy, Madagascar – Evolution économique récente, oktobra 2014.
4 Idem.
5 Vinavinan-dalà na momba ny Tetibola ho an’ny taona 2015 - ministeran’ny Angovo : 27 tapitrisa Ar, ministeran’ny Tontolo iainana : 30 tapitrisa Ar, ministeran’ny Fiarovana : 180 tapitrisa Ar, sekretariam-Panjakana miadidy ny zandarmaria : 168 tapitrisa Ar, ministeran’ny Filaminam-bahoaka : 107 tapitrisa Ar, ministeran’ny Fampianarana Ambony : 144 tapitrisa Ar, ministeran’ny Fanabeazam-pirenena : 714 tapitrisa Ar, ministeran’ny Asa Vaventy : 231 tapitrisa Ar.
6 Tarehimarika avy amin’ny ministeran’ny Angovo.
Raha tsorina, efa tena atahorana mihitsy ny raharaha ary sarotra ny hino fa ny mpitondra dia mbola hahavita foana hanentsin-tadiany amin’ny fahavoazan’ny vahoaka sy ny mpandraharaha indostrialy izay efa sempotry ny vidin’ny herinaratra mihoa-pampana sy ny fitaterana azy. Nefa dia io ny zava-misy : ny politikan’ny angovo malagasy dia natao tamin’ny 2005, ary na dia efa ampanarahina ny toetr’andro aza izy ankehitriny, ampian’ny Firaisana Eoropeana, dia tsy mampino ny mahita fa firenena manankarem-be amin’ny loharanon-karena voajanahary toa an’i Madagasikara dia anisan’ny rambony raha ny momba ny fivoarana eo amin’ny angovo. Marihina fa ny politika vaovao momba ny angovo izay ketrehina ankehitriny dia mametraka ny fanambiny amin’ny tetezamita ho an’ny angovo, na ny fivadihana tanteraka amin’ny angovo azo havaozina.
Manana fijery hentitra, mandrafitra ary koa miatrika ny maika Etsy an-daniny, ny fiarahamonim-pirenena dia tsy miraviravy tanana amin’ny filazana ny zava-misy ary amin’ny fanolorana sosokevitra hahazoana angovo mateza, azon’ny maro an’isa ampiasaina sady zakany tsara ny vidiny. Ny 23 septambra
farany teo, ny Vondrona mandinika Angovo, ahitana manam-pahaizana avy ety an-toerana sy avy any ivelany, dia nanolotra tamin’ny mpanao gazety ny
tolokevitra hanatsarana ny sehatry ny angovo eto Madagasikara manomboka izao ka hatramin’ny 2030 7. Anisan’ireny tolokevitra momba ny filana angovo ireny ny fandrindrana ny sehatry ny Angovo amin’ny sehatra hafa sy ny fanentanana amin’ny fomba fandaniana mandray andraikitra (indrindra any amin’ny oniversite, ny asam-panjakana ary ny fiahiana ny tanà na). Raha tiana ho tsara kokoa ny tolotra amin’ny angovo dia izao no toromarika ataon’ny Vondrona : ahena ny fandrahonana amin’ny famatsiana angovo fa ampitomboina kosa ny fambolen-kazo natao hanome angovo sy ny famokarana solika avy amin’ny zavamaniry 8, ary ampirisihina ny fitrandrahana maharitra ny loharanon’angovo avy eto an-toerana – voakasik’izany manokana ny famokarana herinaratra.
7 Toromarika avy amin’ny Vondrona Mandinika Angovo, septambra 2014, azo jerena ao amin’ny WWF.
8 Tsy tokony hifaninana ny vokatry ny fambolena izany raha toa ka ny tany efa tsy natao hovolena no ampiasaina, ary koa raha toa ka dieny izao dia efa misy tany voatokana hovolen’ny taranaka ho avy.
Ho fanatanterahana ireo hevitra sy toromarika ireo, ny Vondrona mandinika ny Angovo dia mihevitra fa mitaky fandrindrana lalim-paka ny ara-panjakana, tafiditra indrindra amin’izany ny fanapariahana ny fandaharana asa momba ny angovo, tokony handray anjara kokoa amin’io ny Vondrom-bahoakam-paritra (CTD). Tsy maintsy ampitomboina ny teti-pamatsiam-bola vaovao mifantoka amin’ny angovo azo havaozina, ampitomboina toy izany koa ny fahafahamamokatra angovo mba tsy hangozohozo toy ny ankehitriny intsony. Raha misy politikam-pirenena mahomby momba ny angovo tafajoro, raha tandremana tsara ireo fepetra ireo ka tontosa ny zavatra tsy maintsy ataon’i Madagasikara dia hahavita mitahiry hatramin’ny 75,5 hetsy dolara isan-taona izy amin’ny taona 2020, ny vola ho lany amin’ny angovo amin’izay dia tsy hisy afa-tsy 5%-n’ny volan’ny fianakaviana ary 15%-n’ny vola lanin’ny indostria amin’ny taona 2030, dia ho foana tanteraka ny fampiasana solitany fandrehitra hijiroana any antrano ! Tena fihatsarana miharihary izany raha oharina amin’ny ankehitriny, nefa ho vitantsika ve izany ? Raha manaiky hisahirana handinika ireo fepetra ireo ny fitondrana mahefa, raha ampidiriny ao anatin’ny politika vaovao ho an’ny angovo ireny, dia mba afaka manonofy fivoarana toy izany ny firenena. Saingy, indrisy, averina ihany fa any amin-dry zareo tompon’ny fanapahan-kevitra izao ny baolina. Enga anie izy ka hahay misafidy ny tsara ka tsy hampiasa intsony ny angovo ho onitra takiana amin’ny mpifidy mandritra ny fotoam-pifidianana ; enga anie izy ka hahay hanavao ny rafitry ny Jirama mba hanatontosany antsakany sy an-davany ny adidiny amin’ny maha asam-bahoaka azy ; enga anie izy ka hahay hametraka ny tombontsoam-pirenena alohan’ny zava-drehetra fa tsy hanome vahana ny fanaovana raharahan’ny samy mpinamana izay mikiky ilay sehatra saro-pady efa mangozohozo.
Raha fintinina, tsy maintsy manana fijery mazava ny mpitondra antsika, mahay mandrindra sady manaraka torolalana mifandraika amin’ny zava-misy, nefa koa kinga amin’ny familiana mba tsy hampijaly indray amin’ny tsy antony ny vahoaka ary hanamaivana ny olana zakainy ankehitriny momba ny fahazoana herinaratra.
Satria ny fampiasam-bola any amin’ny sehatry ny angovo dia misy fiantraikany lehibe amin’ny sehatra maro hafa noho izy manampy amin’ny fampivoarana azy ireny, anisan’izany ny raharaha ara-toekarena maro samihafa sy ny sehatra ara-piarahamonina (fanabeazana, fahasalamana, sns).
Raha marina fa any amin’ny firenena aty atsimon’I Sahara ny 1 dolara ampiasaina ao amin’io sehatra io dia mampiditra 15 dolara ao amin’ny kitapom-bolan’ny firenena dia tsy misy mihitsy olana tokony hipetraka. Eo am-piandrasana an’io fahagagana io dia aza misy mivalaketraka !
Antananarivo, 7 novambra 2014