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Madagascar CEDS: Ordre constitutionnel oui, Etat de droit non !

Le 05 novembre 2014, le Centre d’études diplomatiques et stratégiques ou CEDS a organisé une conférence-débat à l’hôtel Colbert. Thème : « L’Exploitation des ressources naturelles, Madagascar est-il prêt ? ».


Avant toute chose, il faut faire la part des choses. Depuis l’avènement du régime rajaonarimampianina, le CEDS est mal vu, mal compris, diabolisé même. Tout simplement parce que Solofo Rasoarahona, Délégué général pour l’océan Indien, est un ami de longue date (un quart de siècle) du président Rajaonarimampianina. Historique.


Le Centre d'Études Diplomatiques et Stratégiques (C.E.D.S.) a été créé en 1986 par l'Ecole des Hautes Etudes Internationales en France. Il a deux objectifs principaux

1. Permettre à des diplomates de carrière, à des cadres consulaires et à des cadres supérieurs du secteur privé d'actualiser et d'approfondir leurs connaissances en matière de relations internationales : telle est la finalité du cycle d'enseignement diplomatique supérieur, sanctionné par un Diplôme d'Etudes Diplomatiques Supérieures, du cycle de relations internationales approfondies, et du programme Ph.D. en relations internationales et diplomatie dispensé en anglais.

2. Contribuer à l'approfondissement des connaissances en France et à l'étranger des décideurs qui ont la charge des relations extérieures de leur pays (ou de leur firme) tant sur le plan diplomatique qu'aux niveaux économique, commercial ou juridique : telle est la mission des stages de perfectionnement organisés en collaboration avec les gouvernements (ou les entreprises) qui en font la demande et sanctionnés par des certificats où diplômes de perfectionnement.


A Madagascar, le CEDS a été mis en place en 2004. But initial : contribuer au développement du pays, dans le cadre de renforcement des capacités nationales. Dans ce contexte, le CEDS permet à des cadres supérieurs de la fonction publique malgache d’une part, et ceux du privé d’autre part –dans l’esprit du concept des 3P (Partenariat Public Privé)– de perfectionner et d’actualiser leurs connaissances en relations internationales, tant sur le plan diplomatique qu’aux niveaux économique, commercial ou juridique. En parallèle, le Centre organise plusieurs formations de leadership et de management et/ou événementiels culturels, et publie les actes des études et colloques internes qu’il réalise grâce à ses auditeurs.


A bien y voir donc, avec un certain recul et sans jugement hâtif, les sortants du CEDS sont plus techniciens que politiciens, plus conseillers que dirigeants à proprement parlé. Ainsi, depuis sa création, 10 promotions se sont succédé :

1ère Promotion : RAHANIRAKA RAHOMBANA

2ème Promotion : Pr. Albert RAKOTO RATSIMAMANGA

3ème Promotion : RAINANDRIAMAMPANDRY

4ème promotion : Dr. CESAIRE RABENORO

5ème promotion : Printsy RATEFINANAHARY

6ème promotion : Philibert TSIRANANA

7ème promotion Bao RAZAFINDRAKOTOHASINA ANDRIAMANJATO (auditeurs admis 2010-2011)

8ème Promotion : Révérend Père RAHAJARIZAFY Antoine de Padoue

9ème Promotion : Pasteur ANDRIAMIFIDY

10ème Promotion : Ambassadeur Louis RAKOTOMALALA

Toutes les personnes et personnalités formées au CEDS ont pu bénéficier d’un bagage solide et nécessaire pour emmener Madagascar vers le développement tant attendu des 22 millions de Malgaches.

Malheureusement, ces élites, dans leur ensemble, évoluent dans un monde d’arrivistes et d’opportunistes les empêchant de mener à bien leur mission et, donc, de parvenir à atteindre l’objectif fixé. Une fois au pouvoir, l’important, pour ces zigues-là (ils se reconnaîtront, certains n’ayant même pas fréquenté le Centre) est de s’enrichir au détriment de la population. Et c’est le CEDS tout entier qui est avili. Car ce n'est certainement pas dans ce centre que l'on apprend l'abus de pouvoir, le mépris et le dédain...

Solofo Rasoarahona

Or, sans prétendre jouer à l’avocat du diable, rappelons-nous que Solofo Rasoarahona, déjà, n’est pas membre du parti présidentiel Hvm. Et s’il est le beau-frère de Pascal Chaigneau, cela remonte à bien loin et n’a rien à voir avec les dérives totales du régime actuel qui gouverne de manière on-ne-peut-plus clanique…

Cela dit, heureusement qu’il existe des personnalités sensées, dignes de parole et de confiance qui ont la volonté de sortir le pays de sa pauvreté monétaire et intellectuelle chronique sinon intentionnellement endémique. Ainsi de Ndranto Razakamanarina, Président du Conseil d’administration de l’Alliance Voahary Gasy. Il s’agit d’une plateforme d’organisations de la société civile malgache qui lutte contre le trafic du bois de rose et la surexploitation des ressources naturelles à Madagascar. Elle a des yeux partout mais les autorités semblent aveuglément complices…

Ndranto Razakamanarina a été interviewé à la sortie de cette conférence-débat organisée par le CEDS. Ce qu’il a dit est lumineux, quant à l’ambiance qui prévaut, actuellement, à Madagascar, dans ce domaine des ressources naturelles et minières. C’est pourquoi j’ai pris le temps de traduire son interview.

TRADUCTION DE LA VIDEO

« Le partenariat Public-Privé, avec parfois les bailleurs de fonds ne pense qu’au volet économique, à l’argent, à la croissance économique. Mais personne ne se penche sur les avantages sociaux et environnementaux ni sur les problèmes sociaux. Nous avons avancé une proposition qui est le partenariat GPS pour Gouvernement-Privés-Société civile. Or, c’est la seule Société civile, au jour d’aujourd’hui, qui se penche que ce volet social et la question de durabilité. Car les partenaires n’ont que la croissance économique en ligne de mire. Ainsi, responsabilité sociétale et environnementale est toujours reléguée au second plan ».

« De mon avis tout à fait personnel, Madagascar est effectivement revenu à l’ordre constitutionnel mais nous ne sommes toujours pas dans un Etat de droit. Car, jusqu’à présent, la corruption et les pots-de-vin, globalement, subsistent toujours. Nous savons pertinemment, par exemple, à travers les rapports du Bianco et de Transparency International, sur le secteur de gouvernance, que la justice, la gendarmerie et la décentralisation sont les trois premiers secteurs -sur cinq premiers- gravement corrompus à Madagascar. Où se trouvent les solutions ? L’administration publique (« Fanjakana ») s’est-elle penchée sérieusement sur ce sujet ? ».

Certes, M. Razakanarimanana a parlé en son nom personnel, mais je suis d’avis que la majorité des personnes présentes ce jour-là à l’hôtel Colbert, partage son point de vue au sujet de cet Etat de non-droit flagrant et gravissime allant crescendo.

Question : quid des sociétés étrangères ?

« Pour notre part, nous ne pouvons que faire des interpellations, nous ne pouvons pas édicter des lois. C’est le rôle de l’administration publique, à travers l’Office national pour l’environnement (ONE). C’est lui qui procède à des études d’impact environnementales, c’est lui qui sert de guichet unique en ce qui concerne le permis environnemental, le suivi environnemental. Une remise en question de l’ONE est nécessaire car il a perdu de sa crédibilité durant la période de transition. Il y a des lois, comme la loi sur les grandes mines, comme le MECIE sur l’impact environnemental, qui doivent être réactualisées. Sinon, c’est l’ONE lui-même qui risque de disparaître. Et des rumeurs persistantes annoncent que l’administration publique va prendre les choses en mains. Nous refusons cela de manière tout à fait catégorique ! Or, actuellement, une société aurait été créée, qui serait indépendante dans le suivi de l’impact environnemental et social ainsi que tous travaux d’exploitation minière à Madagascar ».


De tout ce qui précède, il faut énergiquement interpeller ce parti présidentiel Hvm créé de toutes pièces: le CESD ne doit pas être considéré comme sa propriété privée, l'antichambre de toutes les magouilles sous couvert de "noblesse oblige"... Que chacun reste à sa place et les vaches seront bien gardées. Et évitez de confondre les serviettes et les chiffons.

Dossier de Jeannot Ramambazafy – Photos : Harilala Randrianarison

Mis à jour ( Vendredi, 14 Novembre 2014 04:17 )  
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