VIDEO DU PASSAGE EN CLIQUANT ICI
C'est du haut de la Chaire du Centre de Conférence Internationale d'Ivato, lors d'un évènement censé améliorer le quotidien du Peuple qui l'a adoubé et devant les maires, les Députés, les Ministres, les représentants des missions étrangères , et tout ce que le Pays possède comme responsables de haut niveau, que le Président a choisi , de façon abrupte et méprisante de clamer haut et fort son divorce d'avec la Population. Claire, nette, sans détours que cette phrase assassine du Chef de l'Etat : "Désormais il n'est plus question d'entendre parler de Iny lalana iny". Sans commentaires, diraient certains, beaucoup à dire affirmeraient les autres. Au moins l'on est fixé, les doutes sont levés quant à la position présidentielle vis à vis du mouvement populaire, qui a fait de lui le Magistrat suprême du Pays. Les morts peuvent mourir de leur belle mort, les mutilés n'ont qu'à clopiner avec leurs béquilles , les orphelins et les veuves peuvent pleurer toutes les larmes de leur corps , la Révolution malagasy de 2009, avec comme point d'orgue le carnage de sang froid du 07 Février 2009 devant le Palais présidentiel, est le cadet des soucis du Président. Pire, il en fait même une caricature du non-développement, car pour lui, une amorce du développement devrait se manifester par l'oubli de tous les symboles de la lutte populaire. Désormais l'hymne de la Révolution qui a transcendé les foules pendant les heures de terreur sera banni à jamais du répertoire des chaînes officielles.
Insulte aux morts
Plus cynique que çà , tu meurs... Non content de continuer à violer de façon éhontée la loi fondamentale, voilà que ce nouveau prince des temps modernes se permet le luxe, de fouler aux pieds sans vergognes les valeurs nationales si chères aux Malagasy en reniant la parole donnée et en insultant les morts. La parjure et le mépris envers les défunts, désormais considérés comme les ancêtres, sont classés parmi les crimes impardonnables au niveau de l'inconscient collectif et de la culture malagasy. A fortiori, lorsqu'il s'agit de martyrs, morts au combat contre la dictature. Mais auréolé de son titre, enivré par l'ivresse des sommets, emporté dans le tourbillon d'une gloriole subrepticement acquise, il n'en a cure de toutes ces convenances et fait totalement fi des règles élémentaires de savoir-vivre requises. J'y suis, j'y reste. La loi, les règles c'est Moi. Telle semble être sa Devise non écrite. Le Roi Soleil, Louis XIV, fait des émules cinq siècles après, dans une République des tropiques, qui se singularise, moins par l'endémicité de sa Faune et sa Flore exubérante que par le comportement atypique et rétrograde de ses dirigeants.
CCI Ivato, 26 novembre 2014. Le Président malgache élu par le peuple -par défaut-, a fui la presse comme la peste, dans une gestuelle de faux messie des 22 millions de pauvres abrutis de promesses d'ivrogne
Haine viscérale, dégoulinant par les pores.
Une personne impulsive, jouet de ses émotions, arrive difficilement à garder son self-control même dans des circonstances délicates ou la Raison devrait l'emporter sur la Passion. La rancœur et la Haine à l'encontre du Président de la Transition ont atteint une acuité telle que, perdant toute retenue, l'éruption de la lave volcanique de cette haine dépassa largement les limites de la personne incriminée, pour se déverser sur tout ce qui lui a trait de près ou de loin. Affirmé autrement ; toutes les foules, dans toutes les régions de Madagascar ayant répondu à l'appel du leader de la Révolution Orange, se voient visées par cette diatribe avilissante. L'esprit de toute personne qui réfléchit, chavire totalement face à un tel degré de cynisme et d'inhumanité, franchement contraire à l'éthique malagasy et à l'idéal chrétien. Comment en effet comprendre et admettre, même une seconde, qu'une personne ayant eu le privilège parmi des milliers d'autres de suivre des études universitaires dans une Université de renom international, bardé de diplômes, se déclarant chrétien convaincu, puisse adopter une telle attitude de mépris, non seulement envers son mentor, mais à l'égard de tout le Peuple qui l'a fait Roi. Un vieillard respectable, voisin de palier, s'est exprimé de façon désabusée, après le discours : "Ce régime touche à sa fin, on ne se moque pas impunément ainsi, d'une Nation, j'en sais quelque chose, ayant vécu tous les régimes politiques à Madagascar, depuis la période coloniale, jusqu'à aujourd’hui". Réflexion qui se passe de commentaires. Quand la haine se trouve fortement ancrée en soi, elle bouillonne, explose et dégouline par tous les pores de la peau. A ce stade, elle aveugle, annihile l'intelligence, émousse le sens des nuances et du discernement. Il en était ainsi de Saül, attaquant à maintes reprises David le sauveteur de son Royaume. Citons également un certain Judas Iscariote, livrant sans ambages son Maître Jésus à ses bourreaux. Sans oublier, plus récemment, un Blaise Compaoré se faisant le bras armé de la FrançAfrique pour assassiner de sang-froid son ami et frère de combat Thomas Sankara en Octobre 1987. Nous savons tous ce qui est advenu de ces traîtres et félons. Chute et mort sans gloire, pour l'un, suicide après avoir été tenaillé par les remords pour l'autre et, enfin, fuite éperdue, sans demander son reste en Côte d'Ivoire pour le dernier. Telle a été, telle est et telle sera la rançon de la trahison, hier, aujourd'hui et pour les siècles des siècles. La justice divine et la sentence populaire tombent tel un couperet sans crier gare, irrépressible, irréfutable, inexorable et il est toujours trop tard lorsqu'on s'en rend compte. Avis aux sceptiques, et aux iconoclastes, prenant un malin plaisir à défendre l'indéfendable et à défier les leçons de l'Histoire et les lois du bon sens.
Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Je termine par ce verset tiré de l'Ancien Testament : "Un cœur faux ne trouve pas le Bonheur. Et celui dont la langue est perverse, tombe dans le Malheur". Proverbe 17 : 20. A méditer…
Tsiebo MAHALEO – 28 novembre 2014