Peu avant l’ouverture du XVè sommet de la Francophonie qui se tient à Dakar, le Sénégalais Malick Noël Seck, actuel Secrétaire Général du Front National de Salut Public (FNSP/Mom Sa Rew) -plusieurs fois emprisonné sous présidence de Me Abdoulaye Wade- sort de sa réserve pour donner sa vision sans complaisance sur la Francophonie.
« On a emprunté 57 milliards de francs CFA, soit 90 millions d’euros pour organiser un sommet dans un pays où il n’y a pas d’électricité, où il y a une pauvreté endémique, où les élèves n’arrivent pas à obtenir de bourses et où les femmes accouchent sur des charrettes, alors que nous sommes déjà endettés de plus d’un milliard sept cent millions de dollars. Voici une organisation qui, en fait, valide des élections de dictature héréditaire comme celle des Bongo du Gabon, celle des Eyadema du Togo. Voici une organisation qui organise ses séminaires chez Khabila, qui organise ses séminaires chez Sassous-Nguesso.
La Francophonie ne sert que les intérêts de la France. Vous avez, aujourd’hui, la conférence francophone des ministères de l’éducation nationale. Vous imaginez, vous, le ministre de l’éducation nationale du Cameroun ou du Gabon dire à son homologue français de mettre dans les livres d’Histoire, de parler du massacre des 97.000 Malgaches à Madagascar ; des massacres de Sétif ; de l’assassinat de Dulcie September en 1988 ; de l’assassinat de Khadafi ? Non, çà ne marche que dans un seul sens ! Donc, il n’y a pas de partenariat, il y a seulement de la domination.
On trouve du gaz au Mali, on crée une confusion totale des rébellions au Mali pour mettre la main sur le gaz malien, et ce sont les soldats sénégalais, des soldats africains qui viennent mourir, non pas pour l’Afrique mais qui viennent mourir pour la France. Nous comptions faire une marche et un concert mais toutes ces manifestations-là ont été solidement interdites mais quelque que soit la fin, notre contre-sommet va se tenir ».
La Faculté des Lettres et des Sciences humaines (FLSH) de l’université Cheikh Anta Diop à Dakar
Effectivement la préfecture de Dakar ayant interdit la marche et le concert prévus dans le cadre de l’organisation d’un contre-sommet, seule une conférence et un colloque, en milieu fermé, ont pu se faire dans la salle de soutenance de la FLSH/UCAD/UCAD II les 28 et 29 novembre 2014. Thème : « Francité, Francophonie et Identités nationales ».
Les prisonniers politiques sénégalais sous Macky Sall
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 30 novembre 2014