Le président Rajaonarimampianina présente ses vœux aux utilisateurs de Facebook. Une image de communication signée Tsilavina Ralaindimby. Plus docile mais ce n'est rien qu'une image... publicitaire. Tout est dans sa tête
Chine. En 1973, déjà , confirmé en 1997
Voilà une semaine que les Terriens vivent dans l’année 2015. Si la Chine est devenue la première puissance économique mondiale -ce qui était tout à fait prévisible depuis la publication, en 1973, du livre « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » d’Alain Peyrefitte, suivi de « La chine s‘est éveillée », en 1997-, qu’en est-il de Madagascar qui se situait au même niveau que le Japon à l’époque de la reine Ranavalona I ?
Développement. Pour Larousse, la définition de base est : action de déployer ce qui était enroulé, plié. En général, et dans tous les domaines, c’est le fait d’améliorer une situation, un état, une condition de vie.
Mais on ne peut rien développer sans passer par une étape de redressement. Quelque chose de plié ne peut se déployer tout seul, sans l’aide de mains pour un tissu ou du papier, par exemple.
Depuis plus d’un demi-siècle, certains passent leur vie à lancer des fleurs, d’autres à jeter des orties. Tout cela n’est qu’extrémisme épidermique. Ils se reconnaîtront. Ce n’est pas ainsi que Madagascar se développera.
Ainsi, dans ce contexte du développement, pris à partir de sa définition initiale, l'un des principaux objectifs de l'Organisation des Nations Unies consiste à promouvoir le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et des conditions de progrès économique et social. Les organismes des Nations Unies consacrent 70% de leurs activités à la réalisation de cet objectif. La conviction, que l'élimination de la pauvreté et l'amélioration des conditions d'existence des peuples du monde entier sont indispensables à l'instauration des conditions requises pour établir une paix durable dans le monde, guide l'activité de l'ONU dans ce domaine du développement.
Entre 1972 et 2014, que s’est-il passé dans la Grande île de l’océan Indien ? Le pays a glissé lentement mais inexorablement vers la paupérisation des Malgaches et le sous-développement durable. Tous les dirigeants élus qui se sont succédé n’ont pas raté de rejeter la faute sur leur prédécesseur. Ainsi, au lieu de se tourner vers l’avenir, dans des actions concrètes, réalistes et réalisables, Ratsiraka, Zafy, Ravalomanana et, à présent, Rajaonarimampianina, ont brillé -et brille- par leur manière de mettre toujours la charrue avant les boeufs. Ce, avec des « projets » mirobolants mais avec l’argent des autres. Avec le dernier président élu, Hery Rajaonarimampianina, le sous-développement avancé est passé à une vitesse… Hvm.
En France, le redressement économique doit passer par le patriotisme économique. Mais le président Rajaonarimampianina n'a même pas le sens de la souveraineté nationale...
Redressement. Pour Larousse, la définition initiale est : Action de redonner à quelque chose une forme droite ou sa forme primitive. Redressement d'une barre tordue, par exemple. En comptabilité (le président malgache est expert-comptable de formation), il s’agit d’une opération par laquelle on corrige un compte erroné pour l'établir conformément à la réalité. En économie, enfin, il s’agit d’assainir avant de relancer une entreprise en difficulté.
Avec ses trois prédécesseurs élus et le président de la dernière période de transition. Image dont il s'est vanté dans son discours du 28 décembre 2014. Mais, ici encore, ce n'est qu'une image. Tout est dans les ambitions de fin de vie de ces trois évincés prématurément et malproprement du pouvoir. Sans exception
Ainsi, logiquement, après la sixième période de crise que le pays a traversé, l’heure devrait être au redressement du pays, particulièrement au niveau du quotidien des Malgaches (Ppn et transports notamment, étroitement liés au prix des carburants). Mais voilà que lui, l’ancien ministre des Finances et du Budget de la Transition, il compte entamer l’année 2015 avec pas moins de 380 projets « présidentiels » et infra-structurels inclus dans un PND (Programme national de développement) ayant pour base la « réconciliation nationale ». Avec l’argent des autres, évidemment. Tout est devenu incompréhensible dans cet amalgame des genres. Voilà pourquoi l’année 2015 apportera plus de déboires que changements palpables dans le niveau de vie des Malgaches.
Après le discours fade et insipide du 28 décembre 2014, celui qui sera prononcé le 09 janvier 2015 -et qu’il adressera plus aux bons bailleurs de fonds qu’au peuple malgache- peut se résumer comme suit : beaucoup de palabres et d’intentions infernales (l’enfer étant toujours pavé de bonnes intentions) et l’incontournable chapitre : « ce n’est pas nous, c’est eux ». Avec un accent sur la dernière période de transition. Et c’est là que tout s’écroulera pour lui. Durant cinq ans, Hery Rajaonarimampianina a été l’inamovible Grand argentier du pays, en plus d’être le Président du Conseil d’administration d’Air Madagascar. Il doit en connaître des secrets financiers, non ? Et s’il n’a pas participé directement à la révolution orange, c’est lui le plus grand bénéficiaire, à l’heure actuelle, de cette soif de changement qui a causé mort d’hommes. Qui était le dirigeant responsable de la vente à l’encan de la Grande île toute entière ? Marc Ravalomanana, après Philibert Tsiranana, Didier Ratsiraka et Zafy Albert. Tous ont quitté le pouvoir de la même manière : rejetés hors du pouvoir prématurément car tous ont toiletté et/ou violé la Constitution pour défendre leurs propres intérêts.
Bravo, monsieur Jean Eric Rakotoarisoa ! Mais on se retrouvera, tôt ou tard, devant le tribunal de l'Histoire...
Grâce à Jean Eric Rakotoarisoa, que le tribunal de l’Histoire n’oubliera pas, Hery Rajaonarimampianina, devenu président élu, a allègrement violé l’article 54 de la Constitution de la IVème république sur laquelle il a prêté serment. Le petit monsieur hargneux, professeur de droit constitutionnel, a tellement bien réussi sa « mission » (tout est devenu conforme à la Constitution, depuis l’éviction des membres du premier Bureau permanent de l’Assemblée nationale, élus démocratiquement après les élections) qu’il a fini par devenir le président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Son dernier exploit, qui a mis Madagascar sous la coupe d’un président devenu intouchable, c’est la conformité constitutionnelle de la loi organique sur la Haute Cour de Justice (HCJ). Désormais, ils (ces créatures sans aucun cursus politique réel) pensent et croient dur comme fer qu’ils peuvent tout se permettre. Or, un seul et unique grain de sable peut enrayer toute machine en rodage et même tout système bien huilé.
Qu'il cesse de rejeter ses propres fautes, et son incompétence à gérer la nation, sur le régime de transition dont il a fait partie intégrante durant cinq années sans discontinuité. Ci-dessus, dans le premier gouvernement du Premier ministre Camille Vital
En prenant pour bouc émissaire (c’est la spécialité de ce régime Rajaonarimampianina-Hvm) le régime de la dernière période de transition, le président élu en décembre 2013 s’accuse lui-même. Il aura beau tenter d’effacer toutes les preuves de son implication directe sur des dossiers flous, il restera toujours des personnes et des dossiers quelque part… Son erreur monumentale, hélas, c’est de croire, qu’à présent, il est au-dessus de tout, il peut tout se permettre, tout promettre à travers des déclarations à l’emporte-pièce, après avoir plagié à outrance. Tsilavina Ralaindimby a été embauché pour donner de lui une image autre que celle de débuts maladroits, inefficaces.
L'ossature pure et dure du parti Hvm sans Jaobarison Randrianarivony qui vient de perdre un de ses frères : Herilala Junot. Je lui présente mes condoléances
Les forces armées qu'il chouchoute bien et sur lesquelles il espère compter lorsque plus rien n'ira plus. Pour l'heure l'image de l'allégeance est parfaite
Présentation de voeux ou présentation de condoléances ?
Les membres du Secrétariat général de la Présidence
Membres des Secrétariats d'Etat et organismes rattachés à la Présidence. Mais tous ne sont pas des incapables comme les membres du parti Hvm. Malheureusement pour eux...
Tout cela ne sera jamais que des images. Tsilavina (Rainitsi ou Tsitsi) ne pourra jamais lutter contre une personnalité molle coincée entre un entourage d’arrivistes et d’opportunistes amateurs dans la res publica et une seconde épouse, issue de nulle part (l’opinion publique ignore jusqu’à son nom de jeune fille), mais qui a une emprise « extra-terrestre » sur toute décision prise au plus haut sommet de l’Etat. Malgré toutes les bonnes volontés du monde, un régime ne peut survivre longtemps lorsqu’il est composé de créatures totalement soumises à des forces occultes ingérables, et où la méfiance réciproque règne en maîtresse.
S'il faut donc se tourner vers l’avenir, tant que le président Hery Rajaonarimampianina utilisera les cartes biseautées et archi-usées de ses prédécesseurs élus -qui l’attendent au tournant comme un chat attend une souris- les Malgaches vivront un mois de faux espoirs (janvier-février 2015) avant de se constituer spontanément en grain de sable qui va gripper subitement cette trop belle machine Hvm créée de toutes pièces. Avec, en prime, des éléments qui ont été la cause de la révolution orange de 2009. Comment cela se présentera-t-il ? Je ne suis pas un devin. Mais allez donc demander aux présidents déchus leur assurance, leur fatuité avant leur chute qu’ils n’avaient jamais prévue… Car ils avaient tout prévu (petit livre rouge, nationalisation puis privatisation, financements parallèles, république humaniste écologique, Map). Sauf leur chute.
2015 ? L’heure n’est plus à la revue des détails annonciateurs d’une déconfiture incontournable ni à énumérer les travers d’un pouvoir en phase de décadence avancée. L’avenir du président Hery Rajaonarimampianina, lui-même, dépend de lui. Pourra-t-il cesser de se comporter comme un homme de pouvoirs et apprendre à se méfier de l’eau qui dort ? Car s’il n’arrive pas -plus- à se défaire de son ego surdimensionné et de sa cour qui ne fera jamais de miracles pour le peuple malgache, et s’il persiste à parler de développement, avant un redressement drastique, il est cuit. Tout ne sera que question de temps. Ensuite ? Apprenez, vous-mêmes, à cesser de mettre la charrue avant les boeufs, à tenter d’analyser des situations et faits prémonitoires, et les vaches seront bien gardées… Attendons donc avec patience le discours présidentiel du 09 janvier 2015.
Jeannot Ramambazafy – 06 janvier 2015