Le Président Hery Rajaonarimampianina, le 25 janvier 2015 au Palais d'Etat d'Iavoloha, semble vraiment planer sur cette photo
Décidément, çà plane pour le candidat par substitution devenu premier président de la IVème république de Madagascar. Ainsi de la présentation en français de son bilan d’un an de pouvoir, lors d’un point de presse organisé 12 mois, date pour date, après la cérémonie de son investiture : 25 janvier 2014-25 janvier 2015.
Je ne vais pas « analyser » ni même longuement commenter ses déclarations, mais je vous garantis qu’il y a loin de la mauvaise littérature aux réalités qui prévalent. A croire que le président Hery Rajaonarimampianina vit sur un 8ème continent et qu’il oublie qu’Internet et les réseaux sociaux permettent de recueillir toutes les données véridiques en temps réel à partir de n’importe quel point du globe. Aussi, on peut parfaitement rester à Tana et être au courant de tout ce qui se passe à Madagascar et ailleurs.
Ainsi, après la lecture de ce bilan « rajaonarimampien », le constat est clair, limpide : ce président, déjà profiteur au départ, se tourne vers l’avenir en se focalisant sur l’extérieur. Pas un mot sur le quotidien des Malgaches ayant fait et faisant toujours face à l’insécurité, le coût de la vie, la hausse et les incommodités des transports publics, etc. Quant à la fameuse Haute Cour de Justice dont il a parlé, cherchez l’article 131 de la constitution la IVème république malgache et lisez…
Voici la transcription de ses déclarations visibles et audibles dans la vidéo ci-dessous. A vous de vous faire votre propre idée sur le personnage et sur ce que sera 2015, « l’année de tous les chantiers », selon Hery Rajaonarimampianina :
« Un an, un an n’est pas suffisant pour changer immédiatement le pays après 50 ans de pauvreté. C’est ce que j’ai toujours dit, il faut être réaliste dans l’analyse. Lorsque vous dites, heu, lenteur, heu, je crois qu’il y a un ordre dans la, heu, chronologie de, heu, des activités. Vous avez, à juste titre, parlé tout à l’heure, de, heu, des réformes législatives. Mais, il y en a ! Dieu seul sait, il y en a plus d’une dizaine de réformes. On en a mené des grandes réformes au niveau de la décentralisation, au niveau du, heu, du Sénat, haut niveau de la Haute Cour de Justice, au niveau de, heu, de, heu, de la Loi des finances, heu, elle-même. Donc, les chantiers importants ne peuvent être faits en un jour, heu, lorsqu’on parle de Plan national de développement, je voudrais vous dire que le Plan national de développement était resté le défi majeur ! On l’a fait en six mois ! Je vous engage à faire une analyse comparative. Je vais citer, c’est pas grave : MAP (Madagascar Action Plan), DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté)… çà a pris combien de temps ? Je vous lance le défi, faites la comparaison. On a travaillé pour çà . Est-ce que c’est lent ? Est-ce que, je vous pose la question, on n’est pas allé trop vite ? Est-ce qu’on n’aurait pas du faire plus de consultations pour cela ?
Donc, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. C’est très bien selon l’adage. Donc, je pense qu’on a mis vraiment de l’ordre. J’ai mis trois mois pour mettre en place le gouvernement, à cause de contraintes qui ne dépendaient pas du Président de la République ! Le pays était encore sous sanction, j’ai mis six mois à enlever les sanctions. Les investisseurs ne sont pas venus tout de suite, mais il faut que les investisseurs soient convaincus, il faut que les sanctions soient levées. Il faut que la MIGA (Multilateral Investment Guarantee Agency), qui est l’assurance internationale, soit là pour que les investisseurs viennent à Madagascar. Mais on n’était pas restés les bras croisés, on a travaillé, on a commencé des activités au niveau social, au niveau économique. Vous dites, la croissance est modeste, certes, parce que comme je le dis, après la levée des sanctions on n’avait que pratiquement six mois. Je vous engage à regarder le taux de croissance. Si le taux de croissance serait tombé à 1%, je serai d’accord avec vous. Le taux de croissance est quand même proche de 3% selon les prévisions.
On va engager la vitesse supérieure ! Moi je regarde vers l’avenir, je dis : les fondements, les bases sont là , on les a mis en place. Maintenant, on regarde vers l’avenir ensemble, pour le développement du pays. On a engagé un taux de croissance de 5%, heu, cette année. On peut aller encore plus que çà  ! Les infrastructures seront là mais, et c’est ce que j’ai dit en malgache tout à l’heure : il faut aller voir dans le Sud, il faut aller voir dans le Nord. Il ne faut pas rester tout simplement à Tana ! Je peux vous dire que de grands investissements sont là . Pour ne citer que la Route national 9, entre la ville de Toliara et Morombe. C’est une route qui n’a jamais été réhabilitée pendant 45 ans. On l’a fait. Un investissement financé par la BAD (Banque Africaine de développement). S’il n’y pas de confiance, la BAD ne serait pas là . Il faut voir les investissements en matière agricole, les barrages dans le Sud, dans le Nord. Je ne vais tout citer ici mais je peux vous dire que : on est engagés, on est engagés sur la voie de la croissance et du développement, mais on reste très positifs par rapport à çà . Je voudrais vous rassurer pour çà ».
Si les paroles s’envolent, les écrits restent et les vidéos demeurent.
Un dossier de Jeannot Ramambazafy – 28 janvier 2015