Depuis la mise en place de l’Assemblée nationale, le nom de Jean Pierre Laisoa dit Jaovato, député indépendant élu à Antalaha mais – depuis – ayant intégré le parti présidentiel, n’a point cessé d’être cité en public comme être impliqué dans des trafics de bois de rose. Mais aucune autorité n’a jamais jugé utile et nécessaire d’ouvrir des enquêtes judiciaires sur ces accusations. En tout cas, après celles faites par des médias nationaux, des révélations fracassantes ont été entreprises par le journal français « Le Monde » pour carrément faire clouer au pilori, entre autres personnes, Jean Pierre Laisoa dit Jaovato.
Dans son édition du 26 janvier dernier, le journal « Le Monde » a rapporté, en détails qui surprennent plus d’un, les résultats des investigations profondes que sa journaliste, Laurence Caramel de son nom, ont menées de Madagascar jusqu’en Chine. Profondes investigations qui ont trait aux trafics de bois de rose ayant écumé le pays depuis des années. Et profondes investigations qui ont donné des noms des principaux « acteurs » de ce fléau. Entre autres, celui de Jean Pierre Laisoa dit Jaovato et de Anthelme Ramparany (voir article ci-contre). Quoi qu’il en soit, depuis la mise en place de l’Assemblée nationale, le nom de ce député élu à Antalaha n’a point cessé d’être cité, et de surcroît en public, comme fortement impliqué dans ces trafics de bois de rose. Plus grave encore, ayant été indexé être spectaculairement fortuné, cet élu a également été indiqué, toujours en public, être le principal « bailleur » des fonds se rapportant à des actes de grande corruption qui ont cruellement terni l’image de cette Institution législative. Malheureusement, et en dépit de tous les échos médiatiques ayant rapporté toutes ces accablantes accusations, aucune autorité n’a point jugé utile et nécessaire de lever le petit doigt, même pour – tout au moins – faire la lumière sur ces dénonciations de corruption. Et pour cause !
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Fortune inestimable
En effet, dès son apparition au Palais de Tsimbazaza, Jean Pierre Laisoa dit Jaovato a été étiqueté, notamment par la presse nationale, comme être le principal artisan de la victoire du candidat n°3 aux élections présidentielles de décembre 2013. Il a même été annoncé que l’homme a sorti de ses propres poches toutes les liasses de billets, dont le montant total a été indiqué être en centaines de milliards de nos francs, pour que la Région Sava plébiscite Hery Rajaonarimampianina à ce scrutin présidentiel. Et, le plus invraisemblablement du monde, il a également été annoncé que, dès son accession au pouvoir, le Président de la République s’est déplacé à bord d’un reluisant véhicule 4x4, de dernier cri, à lui « gracieusement » offert par le même élu. Depuis et jusqu’à ce jour, aucun démenti officiel n’a guère été rendu public pour faire tomber en brèche toutes ces accusations révélatrices. Tout au contraire, lors d’une émission télévisée, Jean Pierre Laisoa dit Jaovato s’est excité à confirmer que, effectivement, il a été et est dans l’ « exploitation » des bois de rose. Vantard tel qu’il est, il y est même allé à dire qu’il dispose d’une fortune inestimable. Encore depuis et jusqu’à ce jour, ni le Samfin et encore moins le Bianco n’ont pas levé le petit doigt pour, tout au moins, voir un peu plus clair sur toutes ces révélations faites en public. Alors que celles – ci devraient naturellement faire hérisser les poils de l’échine du Samifin, cette entité qui est officiellement chargée de traquer les faits de blanchissement d’argent. Idem pour le Bianco qui, outre la corruption, doit également se mettre aux trousses des faits d’enrichissement sans cause.
Risée de tout le monde
En tout cas, avec ces révélations faites par « Le Monde », et d’autres qui sont alignées dans la présente édition, que la Justice ordonne ainsi l’arrestation de Jean Pierre Laisoa dit Jaovato. Et que ses partisans, notamment au niveau de la Présidence de la République et du Hvm, n’aillent encore vociférer une quelconque accusation de diffamation, par voie de médias, consécutivement à la publication du présent article, étant donné que interpeller la Justice à faire arrêter ce député d’Antalaha n’équivaut point à accuser ce dernier d’avoir déjà perpétré des crimes. Présomption d’innocence oblige ! En effet, suite à toutes ces révélations médiatiques d’ici et d’ailleurs, il appert que, dans le souci de faire instaurer réellement l’Etat de droit, la Justice a l’incontestable devoir et l’incontournable obligation de faire ouvrir des enquêtes judiciaires contre toute personne indiquée être impliquée dans des faits criminels et délictuels. Et le verdict final afférent ira soit laver l’incriminé de tout soupçon soit le condamner. D’ailleurs, que les mêmes partisans de Jaovato n’aillent déjà faire haranguer la soit disant « immunité » drapant l’écharpe tricolore de cet élu d’Antalaha, étant entendu que les dispositions de la Constitution restent sans équivoque et limpides en la matière (voir article afférent). En clair, si vraiment le Président de la République ne veut plus être la risée de tout le monde, après qu’il ait annoncé, en début de son mandat, aller partir en guerre contre les trafics de bois de rose, le moment est maintenant venu pour lui de donner toutes les consignes idoines pour que tous les noms, notamment celui de ce fameux député d’Antalaha, indiqués être impliqués dans des trafics de bois de rose, soient inscrits dans des actes judiciaires, gravant l’ouverture des poursuites pénales contre ceux – ci. L’instauration effective de l’Etat doit absolument passer par cette passerelle judiciaire. Sans quoi, le Chef de l’Etat ne fera qu’asseoir le bien fondé du sobriquet que de mauvaises langues étiquettent sur son front : « Mampihesona » !
Recueillis par Damien Velonjara - Quotidien "La Vérité", 02.02.2015 - Un dossier de www.madagate.com