Les actuel grands manitous de la PCA d'Air Madagascar. Au centre, se frottant les mains, Me Henry-Rabary Njaka, également directeur de Cabinet de la présidence de la république et secrétaire général du parti "Hery Vaovaon'i Madagasikara" ou HVM
Qui a dit que Madagascar est un des pays les plus pauvres au monde ? Lorsqu’on parle de bailleurs de fonds et partenaires financiers, tout le monde est preste à aligner des chiffres qui font tourner la tête, mais qui n’ont jamais réussi à faire décoller la Grande île de l’océan Indien vers un réel développement. Bien au contraire, cela a amené à une dépendance d’esclave. Il faut appeler un chat un chat.
De nos jours, les Malgaches au pouvoir annoncent des projets mirobolants, mais ils se gardent de parler chiffres lorsqu’ils procèdent à des dépenses. Publiques qui plus est. Comme s’il y avait quelque chose à cacher, un secret d’état. Concernant Air Madagascar, les hauts dirigeants de la PCA (Présidence du Comité d’administration), viennent d’annoncer « la modernisation de la flotte d’appareils régionaux ». Ainsi, la compagnie aérienne malgache a acheté deux ATR72-600 neufs. La livraison du premier exemplaire est prévue pour le 15 Mars 2015, et celle du second le 15 Avril 2015. Cela portera donc à cinq le nombre d’avions ATR en service chez Air Madagascar.
Concernant les lignes extérieures, les deux Boeing 737-300 sortis de la flotte en Décembre 2014 -après l’expiration de leur contrat de location-, seront remplacés par un Boeing 737-700 NG « plus moderne et plus efficace ». La flotte d’Air Madagascar comprendra alors deux appareils de type Boeing 737. Cependant, au nom de la transparence -qui n’est décidément pas le cheval de bataille de ce régime Rajaonarimampianina-, personne n’a jugé nécessaire de révéler le coût de ces appareils volants pourtant parfaitement identifiables.
J’ai donc décidé d’aller faire un tour dans le catalogue du prix minima des avions commerciaux et voici combien coûte ces trois avions. ATR72-600, 21,6 millions USD l’un ; Boeing 737-700 NG, 78,3 millions USD. Soit un total minimum, hors tout ce que vous voulez, de 121,5 millions USD. Comment vont-ils être payés ? 50% à la commande et le reste à la livraison, comme usuellement ou bien échelonnés sur un délai amenant des intérêts ? Pour les 21,8 millions de Malgaches qui n’auront jamais l’occasion d’aller en avion de leur vie, c’est beaucoup d’argent, surtout si l’on compte en ariary. Cela fait 316.045.949.445 ! Et je ne rentre même pas dans l'aspect formation et maintenance...
Il faut se rappeler que c’est l’achat opaque du jet « Air Force One II » qui a amené les bailleurs de fonds à suspendre leurs appuis financiers au régime Ravalomanana, en décembre 2008. Et rappelons aussi qu’Air Madagascar est toujours une compagnie NATIONALE.
Concernant l’acquisition en occasion des deux Airbus A340-300 durant la période de transition, l’achat s’est effectué en leasing (litt. crédit-bail) ou location-vente : 900.000 USD par mois sur six ans, l’un. Ce qui fait un total de 65 millions USD. Rappelons qu’un Airbus A340-300 neuf est estimé à 162 millions de dollars. A l’époque, l’actuel président de la république était le président du conseil d’administration d’Air Madagascar. C’était un autre homme, plus affable, plus fidèle à lui-même et plus compétent. Une autre époque…
Jeannot Ramambazafy – 13 février 2015