Cette île de l’océan indien, grand comme la France, la Belgique et la Hollande réunis, et comptant une population de plus de 22,5 millions d’habitants, présente des symptômes de déliquescence générale avancée. Une vraie catastrophe : situation politique ubuesque ; délitement de l'appareil d'État ; pillage à outrance des matières premières et de la grande majorité de la population, dévastation de l'environnement (déforestation pour causes domestiques et de trafic de bois précieux ; confiscation des territoires et extraction toxique des minerais) ; insécurité galopante dans la capitale avec explosion ; ce qui est là -bas inédit, des actes criminels (dans des formes particulièrement sanglantes) ; indigence massive. Bref, Madagascar est une île qui dérive au fond de l'abîme capitaliste pour se positionner, aujourd'hui, en pays le plus pauvre de la planète. Rapportée au nombre d’habitants, la croissance économique de ces quarante dernières années a été négative, et plus de 92% des Malgaches vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.
« L’île rouge » possède pourtant un exceptionnel potentiel : des ressources naturelles colossales, une diversité biologique et minérale extraordinaire, une culture raffinée et très diversifiée, une population jeune et dynamique...
Mais dans ce monde qui marche sur la tête, Madagascar est pauvre... de sa richesse !
En effet, dans un contexte de concurrence internationale exacerbée, d’autant plus que les vieilles grandes puissances sont talonnées par les pays émergents, et alors que le mode de production capitaliste est incapable de transformer son modèle énergétique basé sur les hydrocarbures, l’accès aux matières premières s’avère, pour les Etats et les transnationales, un enjeu crucial. Dès lors, la « Grande île », affaiblie par des décennies de crise politique et sociale, est tel un joyau sans protection au beau milieu d’un attroupement de gangsters.
Didier Ratsiraka alors jeune élève-officier de marine formé en France
Ayant acquis l’indépendance en 1960, après 64 ans de domination française marqués par la répression féroce de 1947 et ses 89 000 morts, Madagascar a vécu 15 ans d’instabilité politique avant de passer dans le giron du bloc de l’Est en 1975. Le régime stalinien en place, mené par Didier Ratsiraka, rompt rapidement ses relations diplomatiques avec la France. Cet officier de marine développe alors un dirigisme économique s’appuyant sur un nationalisme tiers-mondiste. La plupart des contrats avec les multinationales étrangères sont résiliés. Mais les difficultés économiques s’accumulent et finissent par pousser le pouvoir à se lier au FMI et renégocier sa dette auprès du club de Rome au milieu des années 1980.
Pierre Mizael Rakotoarijaona dit Pierre Be. Il a fondé l'école Kung-fu wisa en 1980. Il a été tué lors des attaques commandées par le Premier ministre Désiré Rakotoarijaona, quatre ans plus tard. Sifu Pierre Be est le père de Me Avoko
En 1992, l’expérience « socialiste » est officiellement abandonnée. Le dictateur quitte le pouvoir un an plus tard. On retiendra que, le 10 août 1991 aux alentours du Palais d’Etat d’Iavoloha, ses troupes avaient assassiné par balles et à la grenade plusieurs dizaines de manifestants venus grossir l’immense foule qui exigeait sa démission. Ratsiraka n’en était pas à son premier coup d’essai : en juillet 1985, il avait rasé au char d’assaut et au lance-flammes un temple d’adeptes du Kung-fu défendu par des pratiquants opposés aux milices gouvernementales qui semaient la terreur dans la capitale, les TTS (« Tanora tonga saina », ironiquement les jeunes conscients).
En 1996, surfant sur le mécontentement populaire qui pâtit de la pauvreté galopante et ne voit aucune trace concrète des prêts du FMI passés dans les poches des politiciens corrompus, Ratsiraka -de retour aux affaires, après la parenthèse Zafy Albert-, soutenu par l’ancien ennemi français se hisse à nouveau à la Présidence de la République. 6 ans de stabilité et de croissance économiques s’ouvrent. Hélas, mille fois hélas, l'écart entre les inégalités déjà immenses continue à se creuser, et le peuple s’enfonce irrémédiablement dans la misère.
Marc Ravalomanana, le 18 février 2002
En 2002, sur fond de lutte d’influence entre la France et les États-Unis, Marc Ravalomana, candidat des Américains, parvient à écarter Ratsiraka, après plusieurs mois de troubles dont des escarmouches militaires entre les deux camps. Le « Berlusconi malgache », tel qu’il avait été surnommé, va progressivement s’accaparer les marchés juteux dans des domaines économiques très variés.
Le régime glisse rapidement vers l’autocratie et abandonne la laïcité de l’État, à la faveur du renforcement de l’Église Réformée de Madagascar (FJKM). L’anglophonie est encouragée. La personnification du pouvoir n’empêche pas Ravalomanana de céder, fin 2008, la moitié des terres arables malgaches, soit 1,3 millions d’hectares, à la société sud coréenne Daewoo-Logistics afin d’approvisionner la Corée du Sud en maïs. En décembre 2008, les bailleurs de fonds traditionnels suspendent leurs aides financières.
Sur la banderole, en mai 2009 : "Ravalomanana dehors !"
Cet accord (annulé quelques mois plus tard), qui provoque la colère des insulaires, va être l’un des principaux motifs de soutien populaire à la révolution orange emmenée par Andry Rajoelina, Maire élu de la ville d’Antananarivo, qui destituera Ravalomanana en mars 2009, au prix de 28 civils assassinés par les forces loyales, le 7 février 2009, devant le palais d’Etat d’Ambohitsorohitra. Même si, à l’instar de la communauté internationale, la France condamne alors un « putsch ».
En réalité, cette situation dont feint de se scandaliser la clique politicienne vernaculaire gangrenée par l’affairisme, est une véritable impasse politique. Les agissements chaotiques des intérêts privés se nourrissent de la décomposition alarmante de l’appareil d’État, dont l’amenuisement des politiques publiques et la corruption endémique sont les stigmates manifestes. Ce désordre concentre les conditions idéales au dépeçage du territoire sous les crocs des transnationales.
Coutumier des politiques d’austérité et de déréglementation depuis les ajustements structurels du FMI des années 1990, l’État Malgache a tenu à diminuer sa dette publique (qui représente environ 6% du PIB et dont les créanciers sont principalement occidentaux) durant la récente période de crise politique. Le déficit budgétaire a été maintenu à 3,1% du PIB en 2012, orchestré par le ministre des Finances et du Budget, Hery Rajaonarimampianina. Conséquemment, des restrictions drastiques ont frappé les budgets publics dans des secteurs vitaux tels que la santé (de nombreux centres de santé ont fermé), l’aide sociale (la malnutrition a explosé), l’éducation (plus de 900 000 enfants ont été déscolarisés en cinq ans). Le délabrement général des routes, des bâtiments et des transports publics, résulte directement d’une absence totale d’investissements. Parallèlement, dans le but de rendre l’économie « attractive » aux investisseurs étrangers, les « zones franches » ont pullulé avec le miroir aux alouettes de l'AGOA américain et le droit du travail a été réduit en lambeaux.
La corruption, quant à elle, a proliféré, et s’est installée au cœur du fonctionnement des institutions. Selon le Baromètre Mondial sur la Corruption 2013 dans une enquête publiée par l’ONG Transparency International et réalisée auprès des habitants de Madagascar, « le secteur judiciaire, la police, les autorités publiques/fonctionnaires, sont les trois secteurs les plus perçus comme étant au sommet des organismes corrompus ». Les pots-de-vins versés aux agents publics sont très fréquents et il est préférable de jouir de relations dans les institutions pour que les démarches ordinaires aboutissent. Les magouilles et autres affaires au plus haut sommet de l’État sont légion, tout comme elles trahissent l’emprise de gangs mafieux sur la puissance publique.
Septembre 2013, lors des 40 ans de la Banque centrale de Madagascar. Au second plan, à gauche. Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du Budget, suivi du gouverneur Guy Rakotovondrahona qui décèdera subitement quelques jour après
La dernière en date a trait au très probable meurtre du gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar, Guy Ratovondrahona, intervenu dans les eaux troubles des tractations liées à la cession de la Banque BNI Madagascar, la plus importante du pays, à un consortium mauricien, indien et malgache (Ciel, Bank One, Hiridjee). Le Crédit Agricole (établissement français), possesseur à 51% du capital de la banque a souhaité vendre ses parts. L’État malgache, qui est actionnaire à 34% du capital, se devait théoriquement de superviser cette transaction selon l’intérêt général, c'est-à -dire garantir que les organismes acquéreurs soient des banques de références. Or, il n’en fut rien puisque les candidats en lice ont placé la plupart de leurs fonds dans des paradis fiscaux, notamment aux Iles vierges britanniques. Hostile à ce projet qui a bel et bien fini par recevoir la bénédiction des hautes autorités, feu le gouverneur de la Banque Centrale, pourtant lui-même non irréprochable en matière de conflits d’intérêts, ne pourra plus exprimer son désaccord…
Le candidat n°3 a renié sa propre famille politique. Il est devenu parjure et homme de peu d'honneur qui manque à sa parole et viole la Constitution. Exemple : la Haute Cour de Justice censée être mise en place 12 mois après son investiture (25 janvier 2014) semble avoir été "oubliée" en cette fin du mois de février 2015
Après l’élection du président Hery Rajaonarimampianina, en décembre 2013, les Malgaches étaient dans l’euphorie d’un changement drastique. Surtout que ce candidat n°3 s’était présenté sous l’étiquette d’une « Force nouvelle de Madagascar » (« Hery Vaovaon’i Madagasikara »). Erreur gravissime pour tout le monde ! Actuellement, administré par un Etat au seul service des intérêts privés, ce qui en fait d’ailleurs un parangon de la « gouvernance », Madagascar, qui regorge de ressources naturelles et minérales, est donc une proie sans défense que des clans mafieux installés aux plus hautes sphères du pouvoir livrent sans scrupules à la voracité des grandes compagnies étrangères.
No comment...
La liste des méfaits s’allonge au fil du temps, depuis à peine un an. On peut évoquer le trafic de bois de rose, dont les clients principaux sont l’Europe et surtout la Chine, qui raye progressivement de la carte ce qui reste des forêts primaires et secondaires avec leurs espèces animales et végétales endémiques. On peut aussi mentionner l’expropriation des terres de milliers de petits paysans sans titres de propriété par des groupes comme Filatex, le plus connu médiatiquement.
Mais le gros du magot, véritable trésor, se situe dans les sous-sols de l’île et au large de sa côte Ouest. Les produits actuellement exploités sont, entre autres, l’ilménite (premier producteur mondial), le nickel (2ème producteur mondial), le charbon, le cobalt (2ème producteur mondial), le chrome, le graphite, le marbre, le granite, le mica, le cuivre, l’uranium, le platine, l’or, le saphir (plus grand gisement du monde). Les produits sur le point d’être exploités sont : la bauxite, le fer, le pétrole, les terres rares, le vanadium, le tantalum. Selon les estimations, les réserves hors pétrole des grandes mines malgaches seraient de plus de 300 milliards de dollars de chiffre d’affaire. En outre, ce qu’on peut qualifier d’assaut sur l’eldorado pétrolier malgache a débuté : de grandes « majors » occidentales et asiatiques annoncent régulièrement la découverte de nouveaux champs de forage. A l’heure actuelle, il existe une vingtaine de projets « onshore » et 8 projets « offshore ».
Où est passé l'argent des études des grands projets miniers au départ ?
Où vont les millions des frais d'études en tous genres ? Aucun écho du côté de l'OMNIS (Office des mines nationales et des industries stratégiques, anciennement Office militaire pour les industries stratégiques)
Évidemment, de tels chantiers n’occasionneront aucune retombée économique positive sur la population malgache. Bien au contraire, celle-ci subit déjà les lourds dégâts engendrés par ces entreprises. D’une part elle se voit spoliée de son patrimoine sans bénéficier d’aucune contrepartie financière. En effet, la fiscalité à laquelle sont soumises les transnationales opérant sur l’île est ridicule. Conséquente aux mesures de libéralisation imposées par la Banque Mondiale dans les années 1990, la réglementation en vigueur vient valider des contrats léonins entre l’État et les grandes compagnies puisque seul 1% des recettes est perçu sous forme de redevance par la puissance publique. La prévarication instituée en norme se chargeant du reste, les bourses des malgaches restent désespérément vides. D’autre part, ce sont de véritables exactions qui sont proférées par les industriels transnationaux, contre l’environnement et les autochtones. Les exemples ne manquent malheureusement pas : comme ce tarissement de l’eau et l’émanation de radioactivité aux alentours de la mine de Ranobe, exploitée par l’australienne Toliara Sands SARL et la chinoise Sichuan Lomon Titanium, qui pourrissent la vie des riverains du projet.
Le peuple malgache n'est mis au courant de rien à propos de ces richesses pillées. On ne leur offre que des chiffres affriolants sans plus. Et la cour applaudit
De même, ce qui n’est rien de moins que l’aspiration pure et simple des sols par une société, en vue d’extraire du cobalt et du nickel, entraîne déjà une catastrophe écologique locale. Quant à l’imminente exploitation des gisements pétroliers de Bemolanga et de Tsimororo par une filiale du géant français TOTAL, elle ne départira pas de cette logique funeste. Il est ici prévu de puiser à court terme de « l’huile lourde », sans renoncer à l’avenir aux « sables bitumineux ».
L'équipe de Madagascar Oil sur terrain
L’exploitation de ces deux formes de « pétrole non conventionnel », surtout de la seconde, est précédée d’une épouvantable réputation, en particulier dans la province d’Alberta au Canada où elle fut initiée. Les ravages écologique, sanitaire et climatique qu’elle provoque sur l’environnement naturel et humain (contamination de l’air, des sols et de l’eau, dévastation des paysages, multiplication des cancers dus à l’exposition à des substances toxiques, explosion urbaine, renchérissement de la vie, anéantissement des modes de vie traditionnels) ne sont plus à démontrer.
Opération "coup de poing" dans un village du Sud
Co-responsable de cette tragédie généralisée en cours, l’Etat n’appuie pas seulement le capital via une législation bienveillante alliée à une corruption systématique. Mais il mène des opérations militaires qui, sous prétexte de traquer des groupes de bandits, visent en réalité à évacuer par la force les campagnards d’une grande partie du Sud du pays, lesquels habitent à la surface d’un potentiel minier considérable ; une énorme manne dont plusieurs grandes compagnies voudraient s’emparer sans plus attendre. Des villages ont été attaqués à l’arme lourde, une vingtaine d’entre eux ont été brûlés, et des dizaines de morts sont à déplorer.
Morcellement du territoire à des fins de confiscation par des intérêts particuliers, appropriation privée de l’Etat, saccage de l’environnement naturel et humain, opacité des opérations et des transactions, sont les maîtres mots de l’actuel taillage en pièce du pays orchestré par les transnationales.
Et rien ne va s’arranger puisque la fantastique pression géopolitique et géostratégique sous laquelle s’accomplit ce pillage en règle va s’intensifier en raison de la position que Madagascar est en passe d’occuper dans le grand jeu mondial. Au moins quatre grandes forces géopolitiques, déjà implantées dans l’île et ses environs, redoublent d’agressivité à la lueur de projets industriels et commerciaux faramineux. Seul membre des pays riches à être frontalier de Madagascar (L’île de la Réunion, département français, est à une heure d’avion de Tananarive), la France jouit également des survivances de son passé colonial, encore très prégnant dans la culture et l’économie malgaches. Mais si les français tiennent tant à jouer cavalier seul à Madagascar depuis la fin des années 2000, en réveillant au passage les vieilles méthodes expéditives de la « Françafrique », ce n’est ni en raison de la présence de 650 de leurs entreprises et de 25 000 de leur ressortissants, ni au nom de la vieille amitié franco-malgache.
En réalité, c’est plus à cause de la découverte d’un formidable gisement d’hydrocarbures (gaz et pétrole) dans le Canal du Mozambique, que les spécialistes comparent à la mer du Nord au milieu des années 1960 quand ses potentialités furent révélées. Cinq minuscules ilots éparpillés dans ce canal le long des côtes malgaches, appelés les « îles éparses », sont restés territoires français après l’indépendance de Madagascar, et ce, malgré les protestations répétées de la communauté internationale. Or, la réglementation internationale en vigueur permet à la France, selon la convention de Montego Bay, de considérer ces ilots comme des Zones d’Exclusivité Economique (ZEE), et l’autorise donc à contrôler les ressources dans les 200 miles nautiques au large de ses eaux territoriales. La France a ainsi le contrôle d’un espace de 425 000 km2, soit les deux tiers du canal du Mozambique. Assis sur une telle fortune, la diplomatie française s’est acharnée à rendre les autorités malgaches dociles sur ce dossier, malgré les pressions des anglo-saxons et même de l’Union européenne, défavorables à la posture d’impérialiste solitaire du capital français dans la région. En effet, très « nationaliste » lors de ses campagnes électorales, le candidat Hery Rajaonarimampianina, une fois élu président, a effectué un virage à 360° au sujet de ces iles éparses pourtant reconnues malgaches par les Nations Unies elle-même en 1979, et il a même accepté l’idée d’une co-gestion (« Fiaraha-mitantana ») avec la France. Depuis, il évite le sujet comme la peste…
D’un autre côté, la « poussée orientale » est très vive, en particulier la Chine, l’Inde et la Thaïlande. La Chine, premier exportateur sur l’île rouge, occupe une position croissante dans le secteur de l'exploitation minière (charbon et pétrole) qui se double d'une grande influence auprès de l'actuel chef d'Etat malgache. Les chinois souhaiteraient contrôler les ports du Sud de Madagascar, une escale importante sur la ligne de commerce maritime affrétant l’Amérique du Sud, en particulier le Brésil, autre zone émergente. Pour contrer ce projet, les français prévoyaient notamment de couper par la Terre, en passant par deux nations lusophones (influence portugaise) situées de part et d’autre de l’Afrique : le Mozambique et l’Angola et d’accéder ainsi directement aux ports du Brésil par l’Atlantique.
L’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats Arabes Unis, nations opulentes mais dont les réserves pétrolières seront bientôt éteintes, considèrent Madagascar, à l’image d’une kyrielle d’autres pays, comme une cible d’investissements directs, favorable à leur politique de sécurisation de leur ressources financières. Ici non plus, le Qatar ne faillit pas à sa réputation de micro puissance impérialiste et tente de peser directement dans les plus hautes sphères de l’Etat malgache.
Face à ce sinistre festival de rapaces, les classes exploitées malgaches, reléguées à une vie de misère sans aucun autre droit que celui de se taire, n’ont, pour le moment, pas encore manifesté massivement et selon leurs intérêts propres, la révolte profonde qui les ronge. Hormis quelques associations de petits paysans luttant contre l'expropriation de leurs terres par les transnationales en faisant reconnaître leurs titres de propriété, quelques mouvements de grève sporadiques dans certains secteurs de la fonction publique (professeurs, douanes...), les Malgaches sont encore trop harassés, divisés et martelés de propagande religieuses (surtout catholique et évangéliste, même si l'islam est en train de réaliser une percée fulgurante) pour se lever et envisager des perspectives d'émancipation valables. Mais on sent une étrange résignation forte mêlée à la colère du ventre. Peut-être que ce cocktail potentiellement explosif bousculera à terme les agendas des pillards capitalistes décidément trop confiants. C’est à souhaiter et notre solidarité révolutionnaire appuiera toute tentative allant dans cette direction...
Jeannot Ramambazafy www.madagate.com - Source : Groupe d’action pour la recomposition de l’autonomie prolétarienne - garap.org
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INFO DERNIERE
Les Etats-Unis s'informent sur le code minier
Le ministre des Mines et du Pétrole, Joëli Valérien Laharisaina, et l'ambassadeur des U.S.A., Robert T. Yamate. Selon ce ministre, il est question de la création de deux nouvelles "sociétés" : la société nationale des Mines et la société nationale du Pétrole. Eh ben voyons !