Les Malgaches ont vraiment hérité d’un président extraordinaire. Qui sort donc de l’ordinaire, du commun des Malgaches. Lors de sa petite virée à Soavina, il a annoncé l’octroi de 5 milliards d’ariary au BNGRC (Bureau national de gestion des risques et des catastrophes). Déjà , le montant de cette enveloppe nous fait croire à un miracle.
Mais en deçà de cette littérature officielle, Hery Rajaonarimampianina, président malgache élu par le peuple nous a fait découvrir sa grande perspicacité dans sa vision du quotidien de ceux qui lui ont permis d’être là où il est. A Soavina donc, face au spectacle qui s’est offert à lui, voici ce qu’il a déclaré, ce qui a été une grande découverte pour tous : « L’EAU A MONTE ». Bravo, mister president ! C’est le scoop du siècle. Et puis, mieux tard que jamais, n'est-ce pas ?
Etant donné que madagate.com ne fait jamais dans le ragot et le conditionnel, ci-après la transcription exacte de ses déclarations à chaud, en français, que vous pourrez entendre dans la vidéo. Je vous laisse apprécier :
« Il a de, de l’urgence ; nous demandons à la population d’être heu, prudente ; heu, avec beaucoup de vigilance aussi, hein. Parce que vous savez, heu, regardez l’eau qu’y a ici, heu, par rapport à ce qu’il en a été, heu, il y a un mois. C’est heu, l’eau a monté quoi, les eaux ont monté quoi, donc c’est heu, il faut que la population fasse preuve vraiment, heu, de beaucoup de vigilance.
Ben je veux dire l’Etat mais il y a la population donc c’est pourquoi ont fait appelle à la population parce que c’est dans ces épreuves-là que, heu, heu, la population doit rester, heu soudée, se donner la main, heu parce que c’est eux qui vivent d’abord en premier heu, la situation. Le rôle de l’Etat, c’est d’abord heu, de les prévenir de prendre les dispositions nécessaires à travers la communication, et puis d’appuyer aussi dans la mesure du possible, à travers les vivres, les tentes, les barques, heu, heu.
Mais je pense que le plus important c’est de sensibiliser les uns et les autres et, notamment, les responsables à tous les niveaux, heu, et particulièrement les responsables des villages, des fokontany, heu, pour qu’ils puissent donner les informations à la population, heu, prendre les premières mesures nécessaires et puis faire remonter aussi les informations, quoi.
Je pense que la communauté internationale est là aussi, hein. Elle constate aussi, hein. Donc, heu, y a pas de raison qu’on fasse pas appel à la communauté internationale dans ce genre de situation ».
Bravissimo! Ci-après un aperçu éblouissant de comment « remonte » l’information dans ce régime invraisemblable.
Incroyable mais vrai, n'est-il pas ?
Sensé être source de l’information, c’est sans vergogne que ce communiqué officiel ose révéler que les responsables de la communication de la Primature, prennent leur propre source à partir des médias, sans trop se fatiguer ! Ici chez orange.com
Il est indéniable que les PTF (Partenaires techniques et financiers) « constatent » aussi. Gageons que cet appel -le second rappelons-le ici, après celui du Pm Ravelonarivo- n’est pas tombé dans les oreilles de sourds, et que les sous vont aussi... couler à flots. Le formidable président a relevé la barre à hauteur minimum de 5 milliards d’ariary donc. Cela entre, vraisemblablement, dans le cadre des fameux PUP ou projets d’urgence présidentiels ?
A la place des bailleurs de fonds qui commencent trop à tourner autour d’un pot pourri, je débloquerai tout l’argent dont ce cher président a besoin. Et je le laisserai faire, car cela ne diminuera en rien le service de la dette. Quand au verdict, je laisserai le peuple malgache juger à sa manière, étant donné que vous, « gentils » bailleurs, vous n’entrez pas dans la gestion interne d’une nation. Mais vu le dérèglement du climat, les cyclones seront de plus en plus ravageurs au fil du temps et il y aura toujours une saison des pluies tous les ans, jusqu’à la fin des temps. Pour l'heure, donnez les 5 milliards au président pour qu'il ne soit pas traité de menteur. Pour l'heure, Madagascar grenier de l'océan Indien, ce n'est pas demain veille. Il faut d'abord que le pays soit le grenier de... Madagascar.
Jeannot Ramambazafy – 28 février 2015